Financement des établissements scolaires : “L’argent public doit servir au public”

Actualité
par Romain Zanol
le 15 Mai 2025
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L'Observatoire sur le financement des établissements scolaires privés a organisé une conférence de presse, mercredi 14 mai, devant le chantier du futur collège jésuite Loyola. L'occasion de lancer officiellement son activité et d'alerter sur l'écart qui se creuse, affirment ses membres, entre public et privé.

Les membres de l
Les membres de l'Observatoire distribuent un carton rouge au Conseil départemental. (Photo : RZ)

Les membres de l'Observatoire distribuent un carton rouge au Conseil départemental. (Photo : RZ)

Ils étaient une vingtaine à se rassembler, mercredi 14 mai à 11 h 30, pour la première conférence de presse de l’Observatoire sur le financement des établissements scolaires privés. Comme un symbole, rendez-vous était donné devant le chantier du collège Loyola, dans le quartier des Crottes (15e arrondissement), où sort de terre le futur établissement privé jésuite, géré par l’École de Provence. “La goutte d’eau qui fait déborder le vase, un établissement privé financé sur fonds publics”, souffle Willie Charbonnier, membre du syndicat Unsa Éducation. C’est en partie ce projet, mais aussi le rapport parlementaire porté en avril 2024 par les députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance) sur les financements publics des ...
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Romain Zanol

Commentaires

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23 commentaire(s)

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  1. Stephane Pujol Stephane Pujol

    Un espoir pour le quartier d’avoir une bonne école.

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    • Citoyen-ne-s-de-marseille.fr Citoyen-ne-s-de-marseille.fr

      C’est quoi une bonne école ?

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    • jacques jacques

      Notre Dame de Betharam ? Stanislas ? Vous en voulez d’autres ?

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    • julijo julijo

      oui, c’est quoi une bonne école ???

      OK avec jacques, ces exemples sont très bons.
      plus près de nous, il y a lacordaire, provence, chevreul….très corrects établissements. et pour cause, la fin justifiant les moyens, les élèves qui n’ont pas le bon niveau sont éjectés rapidement vers….à votre avis ??? vers les établissements publics de leur secteur, qui eux, ne peuvent pas les refuser !!! (cqfd)

      et pour ce qui concerne les résultats, excellents, de ces établissements, je mettrais volontiers en cause leur politique pédagogique, empreinte d’une idéologie très ciblée, le recrutement des personnels hors enseignants, les emplois du temps….etc.

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    • SLM SLM

      @Citoyen-ne-s-de-marseille.fr

      Une école dans laquelle les élèves et les enseignants sont heureux de venir chaque matin.
      Une école qui peut se concentrer sur sa mission principale, c’est-à-dire instruire les élèves (et non pas gommer les inégalités sociales).

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    • SLM SLM

      Ouf, tout va bien alors.

      Et sinon, l’école publique réussit-elle sa mission d’instruction?

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Je ne sais pas. Mes enfants y sont passés, et apparemment ils savent lire, écrire et compter. Mais peut-être font-ils semblant.

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  2. PatSEMP PatSEMP

    Souvenons nous du dicton : “quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage. “

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  3. SLM SLM

    D’un côté, il est parfaitement certain que les fonds publics doivent être affectés en priorité à l’enseignement public. En l’espèce, la subvention publique de 2 M EUR allouée pour la construction du futur collège Loyola pose un vrai problème.

    D’un autre côté, dénoncer l’existence même de l’enseignement privé, en particulier jésuite, lequel a montré l’excellence de son enseignement et la rigueur de sa gestion, me semble être une posture uniquement militante et donc stérile.

    L’argumentaire énoncé par M. Charbonnier est à pleurer : si tous les collèges publics autour du quartier ont un IPS deux fois inférieur à ceux des collèges privés et qu’il suppose qu’il en sera de même avec le nouveau collège, c’est donc bien que le nouveau collège va participer à la mixité sociale du quartier.

    La mixité sociale fonctionne dans les deux sens : on peut à la fois inciter les foyers les moins favorisés à s’installer dans les quartiers les plus favorisés (par exemple en construisant des logements sociaux) et inciter les foyers les plus favorisés à s’installer dans les quartiers les moins favorisés (par exemple en construisant des collèges privés).

    Sauf que pour ce monsieur, c’est de la gentrification, donc un gros mot.

    Et donc, que se serait-il passé si au lieu d’un collège privé, c’est un collège public qui avait été construit? Avec sa logique, le collège aurait eu un IPS faible et le quartier serait devenu (ou resté) une poche de foyers peu favorisés, dit autrement un ghetto de pauvres?

    Quoiqu’il en soit, les (futurs) habitants du quartier peuvent se réjouir d’avoir bientôt accès à un excellent collège pour leurs enfants.

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    • jacques jacques

      Le problème n’est pas dans le fait de la construction de ce collège mais dans la subvention allouée pour celà. Que le privé construise tous les établissements scolaires qu’il le souhaite, mais sans argent 💰 public autre que le salaire des enseignants et qu’il soit soumis aux mêmes contrôles que le public.
      Michel Debré doit se frotter les phalanges dans son cercueil.

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    • Pascal L Pascal L

      Il faut aussi prendre en compte le fait que ces établissements peuvent choisir leurs élèves. Donc seuls les habitants du quartier “choisis” par la direction pourront éventuellement se réjouir d’avoir bientôt accès à un excellent collège pour leurs enfants.

      Il sera excellent non pas parce que les professeurs y seront meilleurs mais uniquement parce qu’il regroupera les meilleurs élèves et si on a des très bons élèves, il n’est même pas utile d’avoir de très bons professeurs.

      Et cette sélection est favorisé par le fait que ces établissements sont financés partiellement par l’état qui se tire une balle dans le pied en diminuant le taux de bons élèves dans les établissements publics du secteur.

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    • toto toto

      Mais non SLM !
      L’établissement privé qui peut choisir ses élèves choisira les meilleurs du quartier et/ou ceux qui peuvent payer l’inscription, privant donc les collèges publics alentours de leurs meilleurs éléments et/ou d’IPS plus élevé.
      On aura donc un tirage vers le bas des collèges publics du coin.

      Et c’est donc à ça que servira l’argent public, affaiblir les collèges publics au lieu de les améliorer !

      Et que les gens veuillent mettre leurs enfants dans une école privée, c’est bien leur choix (et encore ça pourrait se discuter) mais ce qui est dénoncé c’est que l’argent public finance la plus grande partie de ces usines à ségrégation. Il n’est pas normal que tout le monde paye les enseignants et subventionne la construction d’établissement qui font bien ce qu’ils veulent.

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    • julijo julijo

      Je suis complètement d’accord avec toto.

      Il est vrai que les parents peuvent continuer à se dire que c’est chouette de mettre leurs enfants dans des écoles privées, on peut en discuter effectivement pendant longtemps, mais ce n’est pas le sujet.

      Le sujet réel c’est que le conseil départemental et vassal en tête se plaignent de ne pas avoir assez d’argent pour entretenir les collèges publics de Marseille…et ça se voit…. L’éducation nationale a un budget étriqué de plus en plus…. Et malgré tout on finance sur des fonds publics une école privée jésuite.
      Ça c’est incohérent et largement insupportable.

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    • SLM SLM

      @toto
      @Pascal L

      Que connaissez-vous concrètement aux établissements privés en général et jésuites en particulier? Y avez-vous été scolarisé? Y avez-vous scolarisé vos enfants? Y avez-vous enseigné ou travaillé?

      C’est mon cas.

      Ce que vous écrivez est faux.

      Les établissements privés sous contrat ne sélectionnent pas leurs élèves au collège sur la capacité des familles à payer les frais de scolarité. Il existe dans tous les établissements privés, en particulier les confessionnels, une caisse de solidarité qui permet à toute famille, y compris la plus modeste, d’inscrire son enfant. Les bourses départementales et nationales sont par ailleurs valables dans le privé comme dans le public.

      Posez-vous les bonnes questions :
      – Pourquoi les familles fuient-elles le public?
      – Pourquoi le taux d’absentéisme est-il plus élevé dans le public que le privé?

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      “Les établissements privés sous contrat ne sélectionnent pas leurs élèves au collège sur la capacité des familles à payer les frais de scolarité.” Sans doute. Ils se contentent de sélectionner leurs élèves tout court, et c’est déjà beaucoup puisque le public, lui, ne peut pas le faire et doit accueillir tout le monde.

      Il est de notoriété publique que l’école de Provence, établissement jésuite réputé, s’assure d’avoir 100 % de réussite au bac en priant les élèves un peu fragiles de dégager le terrain avant la terminale. Ne me dites pas que c’est faux, j’ai des exemples dans mon entourage.

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    • SLM SLM

      @Electeur du 8e ©

      On parle de collège, pas de lycée.

      Au lycée en effet beaucoup d’établissements privés sélectionnent leurs élèves en fonction de leurs perspectives de résultat au bac. Pas étonnant donc que ces établissements aient 100% de réussite au bac. Et on est bien d’accord que cela pose un énorme problème d’inégalité d’accès aux établissements.

      Au passage, l’académie de Paris a mis en place pour tous les lycées publics un algorithme d’affectation (Affelnet) qui dépend de l’IPS et du niveau scolaire. Donc le privé n’est pas le seul à sélectionner.

      D’ailleurs, ça n’est plus du tout cet objectif de 100% de réussite que les meilleurs lycées visent mais 100% de mentions dont 50% de mentions bien et très bien. Ca donne une idée d’une part de l’effondrement de la valeur du bac français, en particulier à l’étranger (Imperial College ou l’EPFL par exemple exigent pour candidater 17/20 minimum de moyenne pour les élèves français et 15/20 pour la plupart des autres pays) et d’autre part de l’écart monumental d’exigence avec le reste des établissements.

      Quant au collèges privés, s’ils sélectionnent (ni pour des raisons économiques, ni pour des raisons scolaires), c’est tout simplement parce que l’offre ne suffit pas à satisfaire la demande.

      On en revient donc à la question : pourquoi les gens fuient-ils le public pour aller vers le privé?

      J’ai des éléments de réponse, mais ils ne vont pas vous plaire.

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  4. P38 P38

    Dans cet article, le paragraphe sur les indices de position sociale (IPS) ambigu. L’IPS ne quantifie pas la mixité sociale, mais juste la position sociale (en gros la capacité à réussir dans le système scolaire). Les valeurs rapportées dans l’article confirment juste que la position sociale moyenne est plus élevée dans le privé. Pour quantifier la mixité, il faudrait comparer l’écart-type de l’IPS (qui est aussi fourni par le ministère).

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  5. julijo julijo

    très chouettes commentaires !!! intéressants vraiment !

    mais le sujet : L’ARGENT PUBLIC DOIT SERVIR AU PUBLIC
    est relativement peu abordé.

    et tout le monde sait bien (sauf slm) que le privé, trie, selon le quartier, selon les moyens financiers, et selon les capacités ou les résultats de l’élève. et cela du primaire aux classes prépa….c’est un fait.
    on a prié mon voisin, qui a un gamin de 7 ans de l’inscrire en CE1 dans le public, parce qu’il cafouillait dans l’apprentissage de la lecture…il freinait les autres. on lui a dit clairement qu’il était typé “public” !!!

    et ils le font d’autant plus, dans les établissements privés, qu’ils savent que le public les récupèrera obligatoirement !! à tous les niveaux.
    alors, est-ce NORMAL de filer de l’argent public à ces institutions commerciales qui choisissent leurs CLIENTS ???

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