Jean-Marc Aveline : Marseille au cœur du futur conclave

Jean-Marc Aveline : Marseille au cœur du futur conclave

Le 21 avril 2025, le monde catholique a perdu le pape François. Alors que le conclave va se réunir dans 15 à 20 jours, un nom résonne avec une intensité particulière : celui de Jean-Marc Aveline, cardinal et archevêque de Marseille. Pour la cité phocéenne, cette perspective est bien plus qu’une simple spéculation ; elle incarne l’espoir d’une Église universelle ancrée dans les réalités méditerranéennes.

Une trajectoire marseillaise

Né le 26 décembre 1958 à Sidi Bel Abbès, en Algérie française, Jean-Marc Aveline s’installe avec sa famille à Marseille en 1966. Il y poursuit ses études, notamment au lycée Victor Hugo, avant d’entrer au séminaire interdiocésain d’Avignon, puis au séminaire des Carmes à Paris. Ordonné prêtre en 1984 pour l’archidiocèse de Marseille, il s’est essentiellement consacré à la formation, notamment en tant que fondateur et premier directeur de l’Institut de sciences et de théologie des religions de Marseille (ISTR) de 1992 à 2002, et de 1995 à 2013 comme directeur de l’Institut Saint-Jean, devenu en 1998 l’Institut Catholique de la Méditerranée, un pôle associé à la Faculté de Théologie de l’Institut Catholique de Lyon, où il a également enseigné. Depuis 2007, il était aussi vicaire général du diocèse de Marseille. Au sein de la Curie romaine, il fut de 2008 à 2012 consulteur au sein du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux .

Un pasteur du dialogue

Nommé évêque auxiliaire de Marseille en 2013, puis archevêque en 2019, Jean-Marc Aveline est créé cardinal en 2022 par le pape François. Il est membre du Dicastère pour le Dialogue interreligieux et du Dicastère pour les Évêques, reflétant son engagement pour une Église ouverte et dialoguante .

Son action pastorale est profondément ancrée dans les réalités méditerranéennes. Il partage avec le pape François une vision d’une Église moins centrée sur l’Europe, attentive aux périphéries et aux défis contemporains, notamment les migrations et le pluralisme religieux .

Marseille, carrefour de l’Église universelle

En septembre 2023, le cardinal Aveline accueille le pape François à Marseille, une première depuis près de cinq siècles. Cette visite, dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, souligne le rôle central de la ville dans les enjeux spirituels et sociaux de la région. Marseille, avec sa diversité culturelle et religieuse, devient ainsi un symbole vivant d’une Église en dialogue avec le monde .

Une espérance pour l’Église

L’éventuelle élection de Jean-Marc Aveline au pontificat représenterait une reconnaissance de l’Église de France et de la Méditerranée. Elle incarnerait une orientation pastorale centrée sur l’écoute, le dialogue et l’accueil des périphéries. Pour Marseille, ce serait l’aboutissement d’un parcours spirituel profondément enraciné dans la réalité locale, mais ouvert à l’universalité de l’Église.

Un autre Français : François-Xavier Bustillo

Cependant, un autre nom français émerge également : François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio et cardinal depuis 2023. Né en Espagne, il a été ordonné prêtre en 1994 et a exercé son ministère en France avant de devenir évêque d’Ajaccio en 2021. Sa consécration épiscopale a été réalisée par Jean-Marc Aveline .

En décembre 2024, il a invité le pape François en Corse pour un colloque sur la religiosité populaire en Méditerranée, marquant ainsi une étape importante dans son parcours. Sa proximité avec le pape et son engagement en faveur du dialogue interreligieux renforcent sa position parmi les papabili .

Ainsi, que ce soit Jean-Marc Aveline ou François-Xavier Bustillo, l’Église de France pourrait voir l’un de ses membres accéder au Saint-Siège, apportant une perspective méditerranéenne et ouverte aux défis contemporains.