Les salariés laissés sur le carreau des deux centres dentaires fermés pour fraude

Actualité
le 15 Avr 2025
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Après la fermeture ordonnée par l'Agence régionale de santé de deux centres médicaux suspectés de fraude à la Sécu, l'ARS confirme à Marsactu avoir saisi le procureur. Les salariés, sans nouvelle de la direction des établissements, se sentent abandonnés.

Le centre Natiodent, après sa fermeture. (Photo : B.G)
Le centre Natiodent, après sa fermeture. (Photo : B.G)

Le centre Natiodent, après sa fermeture. (Photo : B.G)

“C’est très perturbant. Je ne sais pas où je vais, je ne sais plus où j’en suis…” Comme plusieurs salariées de l’ancien centre médical installé au 268 boulevard National, dans le 3e arrondissement de Marseille, que Marsactu a contactées, Clémentine* ne cache pas son profond désarroi. Le jeudi 27 mars, Marsactu révèle que deux espaces de santé du boulevard National — le centre médical National et le centre Natiodent — sont suspectés d’avoir indûment facturé des soins à l’Assurance maladie. Depuis lors, les deux centres ont tiré leur rideau. Et la vingtaine de salariés est sur le carreau. Ils se sentent, disent-ils, “abandonnés” : sans nouvelles, ni de la nouvelle direction, ni des autorités compétentes. “Le jour de la parution de votre article, le 27 mars, je suis allée le coller sur la porte, glisse Aline*, une assistante dentaire du centre médical National, car, d’abord, il fallait répondre aux questions des patients qui venaient et s’inquiétaient de leur sort.” Serrures changées Ce jour-là, elle se rend sur place comme tous les jours. Malgré le fait que l’activité soit réduite à néant. Le soir, après sa journée de travail, on la rappelle pour lui signaler que l’alarme du centre sonne. “Des personnes étaient entrées. Elles avaient pris des papiers et du matériel, comme les toners des imprimantes”, dit-elle. Les serrures ont été changées, expliquent plusieurs employées. Impossible désormais d’entrer sur leur lieu de travail. En décembre 2024, ces deux centres, aux directions distinctes, sont repris par un nouveau propriétaire. Dans les mois qui suivent, des centaines de feuilles de soins dentaires fictifs, attribuées à des patients ne vivant pas nécessairement à Marseille, mais bénéficiant de la complémentaire santé solidaire (ex-couverture maladie universelle) et donc d’un remboursement à 100 %, auraient été envoyées à la Sécu. Les montants ainsi détournés seraient très conséquents : autour d’un million d’euros dans le premier centre, un demi-million dans le second. Saisine du procureur La veille des révélations de Marsactu, l’Agence régionale de santé (ARS) diligente deux agentes dans les deux centres. “Après plusieurs signalements du conseil de l’Ordre pour de graves dysfonctionnements qui compromettent la […]
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Commentaires

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  1. SLM SLM

    On notera que les fraudeurs (présumés) ont utilisé des comptes de bénéficiaires de la CSS (ex-CMU), et non d’assurés sociaux du régime général, pour pouvoir toucher un remboursement le plus élevé possible (100 %).

    Merci au modèle social français pour sa générosité!

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  2. Richard Mouren Richard Mouren

    Comme quoi, le déficit de la “sécu” provient plus des manœuvres frauduleuses des professionnels de santé que des “abus” limités des assujettis. D’un côté des millions d’euros, de l’autre des centaines (pour les plus gros “criminels”). Il n’y aurait pas, là, matière à réfléchir pour les contrôleurs de la “sécu”?

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    • petitvelo petitvelo

      je serais curieux de voir le coût lié à l’attente de plusieurs signalements avant d’intervenir

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