“Marseillais du Nord” : six vues d’un si proche ailleurs

Actualité
le 18 Juin 2016
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Dans un livre duel Marseillais du Nord/Les Seigneurs de naguère, Philippe Pujol et Gilles Favier tissent mots et photos pour donner à voir la cité La Renaude et les quartiers Nord qui l'entourent. Le photographe revient sur l'aventure de sa résidence au début des années 1990 en commentant six de ses images.

Détail d
Détail d'une photo de Gilles Favier

Détail d'une photo de Gilles Favier

“Nous avions envie d’un mano à mano entre Philippe Pujol et moi.” Le prix Albert Londres 2014, auteur du livre à succès La Fabrique du monstre (Les Arènes) combat donc à mains nues avec Gilles Favier, photo-journaliste de l’agence Vu, ancien de Libération et directeur artistique du festival Images singulières à Sète. Le champ-clos du duel est un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Le Bec en l’air et doublement titré Marseillais du Nord/Les seigneurs de naguère. Les photographies datent du début des années 1990. Le texte est un “conte” lumineux pétri dans la matière réelle des souvenirs d’habitants. Le journaliste est revenu à la Renaude/Hérodote avec les images du photographe. Cette petite cité de Saint-Jérôme (13e) a ...
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Commentaires

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  1. Regard Neutre Regard Neutre

    Un grand merci aux auteurs de cet article qui par sa densité du réel populaire des quartiers oubliés de Marseiĺle nous remplit d’émotion.

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  2. AXE13 AXE13

    Le ton des commentaires du photographe est assez représentatif de ces regards permanents que posent sur “les ghettos”, “les banlieues”, bla bla bla la plupart de ceux qui arpentent un réel différent de leur quotidien comme pour vérifier les dits et récits des documentaristes animaliers.

    Mais enfin, comme il y a peu chance que Gilles Favier puisse le percevoir, peu importe. Qu’il continue à briller dans les salons avec son regard sur ce qu’il croit être “la plus grande des misères sociales quand on a pas de photos de famille”.

    C’est tellement explicite en soi qu’il n’y a presque pas à décortiquer le discours pour voir à quel point il est truffé de cette condescendance poisseuse qui se prend et se vante d’être de l’empathie fraternelle .

    Bref. Rappelons malgré tout que la cité des Flamants est dans le 14e. Si l’erreur de localisation est inscrite jusque sur les planches contact, ça en dit long sur l’intérêt que ses sujets inspirent au bon maître…

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    • Benoît Gilles Benoît Gilles

      Bonjour
      l’erreur que vous imputez à Gilles Favier est celle du journaliste qui a retranscrit les propos. La mention aurait dû être accompagnée d’un NDLR. Dont acte.

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      Axe 13,vous écrivez “un réel différent de leur quotidien comme pour vérifier les dits et récits des documentaristes animaliers.” Pourquoi exprimez-vous tant de méchanceté et de mépris à l’égard du travail de ce photographe “ethnologue”. Que connaissez-vous, vous, de ce réel que vous qualifiez de différent du quotidien de Gilles Favier. Votre commentaire peut faire penser à de la jalousie ,soit alors vous en êtes amoureux…

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  3. Happy Happy

    Un commentaire suscité par celui d’AXE13, sans chercher la polémique mais pour ne pas laisser le travail de Marsactu et de Gilles Favier sur une note qui me semble trop dure.

    Je suis peut-être moi aussi poisseux de condescendance “à l’insu de mon plein gré”, car j’aime beaucoup ces photos et j’ai été intéressé par le commentaire de leur auteur (je ne connaissais ni Gilles Favier ni ses photos).

    Dans son principe, l’examen critique des représentations des classes populaires construites depuis des points de vue “extérieurs” me paraît légitime et fondée. Il y a un ouvrage classique de sociologie qui explique très bien les deux travers symétriques dans lesquels tombent le plus souvent ces points de vue “ethnocentrés” : misérabilisme ou populisme (c’est le titre de l’ouvrage). (Excusez-moi de la ramener, à mon niveau le forum de Marsactu est le seul salon où je peux tenter de briller un tant soit peu. 😉 )
    Dans le cas particulier de Gilles Favier, je ne partage pas la sévérité du jugement d’AXE13, mais c’est peut-être parce que j’ai le même aveuglement que celui qui lui est reproché. Donner à voir d’autres réalités que la sienne (ou la nôtre, lecteurs) est un exercice très difficile, et chacun peut juger différemment de la réussite de l’entreprise. Qu’on n’hésite pas à nous faire connaître les tentatives de ceux qui ne sont pas “documentaristes animaliers”.

    A moins de penser que toute tentative de représentation, d’ “arpenter un réel différent de son propre quotidien” soit illégitime par principe ou vouée à l’échec ? Faut-il attendre que les habitants de la Renaude (pour garder cet exemple) se donnent leurs propres moyens, sans aucune médiation, de donner à voir leur réalité à ceux qui en sont loin (et pour la plupart s’en satisfont grandement) ? Faut-il renforcer le désintérêt de ceux-ci pour ceux-là, quand le désintérêt pour leurs conditions d’existence confine à la dénégation de leur existence ?

    Pour ma part et avec toutes mes oeillères (qui n’en a pas ?), j’encourage Marsactu à continuer d’être un média de qualité, médiateur entre des univers socialement distants et géographiquement proches , se confrontant avec honnêteté et intelligence aux difficultés de l’exercice. Et merci aussi d’avoir ouvert ce forum pour confronter nos points de vue sur le travail éditorial, et au-delà sur ce qui fait société entre nous tous, lecteurs aux avis divergents, journalistes, personnes citées ou représentées dans ce média.

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  4. atasc13 atasc13

    Les photos de “cette réalité” sont belles et le texte est plein de sensibilité… What else ?
    Ah oui, la réalité vue ( et décrite) par les uns n’est pas forcément celles des autres…. Heureusement, peut-être ?… On attend encore d’autres récits, d’autres approches… dont la diversité ne peut qu’enrichir notre connaissance d’un terrain “étranger” à beaucoup d’égards…

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  5. VitroPhil VitroPhil

    Le travail d’un photographe se juge sur ces photos, ses commentaires sont accessoires.

    Les photos sont magnifiques et poussent au questionnement, cela devrait suffire.

    Les commentaires ont au moins l’intérêt de situer et personnaliser les lieux et modèles.

    Apres on peut penser ce que l’on veut de la motivation et de l’empathie de l’auteur mais à quoi bon ?

    Il est vrai que la genèse du projet, Jack LANG envoyant des photographes dans les banlieues fait penser aux voyages de Bougainville entouré de dessinateurs chargé de ramener des images des antipodes. Cela laisse rêveur mais ne préjuge pas de la qualité finalement obtenue.

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  6. Renardsauvage Renardsauvage

    J’avais ėtė choquė par les propos tenus par AXE 13. Ces photos sont magnifiques! Elles reflètent une réalité qui n’est pas empreinte d’une absence de dignité. Quelle beauté dans des lieux ou la pauvreté ne rime pas avec le misérabilisme. Ces enfants, hommes, femmes nous parlent de leur quotidien, de leur condition d’être humain et accueillent avec générosité le spectateur, non voyeur, qui leur emprunte un morceau de leur vie. Marseille, la belle, se pare ici de sa population fidèle malgré son dénuement. Merci pour ces portraits !

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