Yvon Berland va devoir réconcilier les marcheurs avant Marseille
L'ex président d'Aix-Marseille université a le "soutien" de la République en marche pour mener une campagne municipale de moins de 100 jours. Son équipe veut "entrer dans le vif" avant Noël et recoller au mieux les morceaux avec les soutiens des deux autres candidats.
Yvon Berland va devoir réconcilier les marcheurs avant Marseille
J-100. Cela fait quelques jours déjà que le compteur des municipales a passé ce cap symbolique. C’est le temps qu’accorde la République en marche à Yvon Berland pour rassembler autour de sa candidature. Ce lundi, les instances du parti ont confirmé le choix, éventé en fin de semaine dernière, de “soutenir” l’ancien président de l’université Aix-Marseille, 68 ans. Sa candidature est préférée à celle de Saïd Ahamada, député du nord-ouest de Marseille, et de Jean-Philippe Agresti, doyen de la faculté de droit.
“À moins de cent jours de l’élection, il y a une volonté de rentrer dans le vif”, confirme Pascal Chamassian, qui dirigeait cette pré-campagne d’investiture. Lancé en juillet, Yvon Berland, médecin néphrologue à la Timone, avait d’abord misé sur un comité de soutien fourni, 408 noms où le monde universitaire et hospitalier étaient présent en force. Depuis, hormis quelques “ateliers programmatiques”, il s’en était tenu à un agenda institutionnel tiré de ses anciennes fonctions à l’université et à l’hôpital. “Tant que je n’ai pas l’investiture, je ne vais pas m’amuser à sillonner Marseille, déclarait-il abruptement en octobre, après le dépôt formel de son dossier auprès de la commission nationale d’investiture. Mais dès que je serai légitime, je peux vous dire que je ne vais pas dormir.”
Deux candidats en voie de se ranger
Il y est désormais. Non sans avoir montré entre temps des signes d’impatience, face à la mission de défrichage confiée mi octobre à Jean-Marc Borello, alors que le parti disposait déjà de plusieurs candidatures déclarées ou pressenties. “On a beaucoup de travail avant la trêve des confiseurs, souffle Yanis Roussel, membre de l’équipe de campagne. Au top départ l’idée est de montrer que l’on a beaucoup travaillé depuis plusieurs mois.”
Pour celui dont la déclaration de candidature parle de “recoudre notre ville”, “la première chose à faire c’est de rassembler son propre camp”, convient Pascal Chamassian. Cela commence par éviter une dissidence des deux candidats éconduits par le parti, à l’image du scénario connu par LREM à Paris. Dans l’entourage de Jean-Philippe Agresti, on indique qu’il n’ira pas contre la volonté du président Macron. Pour le député Saïd Ahamada, qui s’était dit candidat “quoi qu’il arrive”, le silence n’a été rompu que le lendemain. Appelant au rassemblement derrière Yvon Berland, il a déclaré à l’AFP refuser d’être “le fossoyeur de Marseille”.
“Le seul candidat issu de la société civile”
Au-delà, l’équipe d’Yvon Berland espère donner corps à “l’arc progressiste”, et pas seulement via les partis centristes comme le Modem, l’UDI et Agir. “L’objectif est de rassembler les talents, pas les logos”, pose Yanis Roussel. De ce point de vue, le “soutien” plutôt que “l’investiture” choisi par LREM est vu comme “une manière de permettre à d’autres de rejoindre l’équipe et le projet”, estime Pascal Chamassian. Si la nuance paraît sémantique, s’agissant d’un candidat passé par le processus de sélection d’un parti, il considère que cela prend sens “quand on voit que si on en reste là, c’est le seul candidat qui est issu de la société civile, qui n’a pas 20 ans de politique derrière lui même s’il était un acteur de la vie publique”.
Dans cette optique, “les ponts ne sont coupés avec personne”, notamment avec Samia Ghali, déclarée candidate dimanche. En revanche, Pascal Chamassia, ex élu apparenté PS, puis candidat LREM aux législatives s’emploie à poser Yvon Berland comme “une alternative crédible”, face à une petite musique sautant déjà au second tour, où des discussions pourraient avoir lieu avec Martine Vassal (LR). “C’est le jeu politicien, c’est de cela que l’on veut sortir. On y va pour gagner.”
Cette question centrale du rapport à l’équipe en place depuis 25 ans pourrait en tout cas peser dans le choix de l’UDI. Le parti centriste, qui penchait plutôt vers Jean-Philippe Agresti, a noté “une certaine indulgence” d’Yvon Berland et envisage d’aller chercher “une rupture” plus franche du côté de Bruno Gilles, nous indique sa cheffe de file locale Anne Claudius-Petit. Sa ligne a le mérite de rompre avec les circonlocutions actuelles : “Si la liste à laquelle on participe arrive 3e derrière le RN et celle de Martine Vassal, il vaut mieux se retirer. Une fusion, c’est rédhibitoire.”
Article actualisé le 10 décembre avec le soutien apporté par Saïd Ahamada
Commentaires
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il n’a peut être pas 20 ans de politique au compteur mais à priori c’est un bon slalomeur.
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Voyons comment il skie sur le verglas…
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lrem progressiste, à ce compte là, moi je suis le Pape.
la Répression En Marche, voilà le vrai visage de la Macronie.
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Encore un vieux pour gerer marseille????
Je n ai rien contre cet individu inconnu que de ces connaissances, mais semble etre mis la pour s’en debarasser assez vite
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un peu bizarre quand même cette volonté de berland de déclarer fortement qu’il n’est pas “lrem”….. oui ça permet de laisser ouvertes toutes les possibilités.
mais ça n’augure rien de bon au niveau clarté.
pour le programme et les objectifs, il reste malgré tout dans le vague et attend les “alliés” qui vont sans doute le rejoindre rapidement….
on risque d’avoir des listes par secteur, un peu incohérentes, bancales, ni de droite ni de gauche…et pas au centre non plus….
la “société civile” est quand même bien mal définie.
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Jusqu’à présent on ne peut pas dire que la déclaration d’intention initiale ne soit pas claire : “le principe de l’émancipation et l’idée de progrès doivent dicter notre conduite” (http://yvonberland.fr/marseille-un-enjeu-national).
Si un important travail “technique” de préparation du programme a été fait au sein de l’imposant comité de soutien, il n’a pas été rendu public tant que le soutien à la candidature n’était pas “officialisé”.
Il ne s’agit pas d’être du centre, de gauche, de droite ou d’ailleurs, il s’agit de nous sortir collectivement du “fatalisme médiocratique” (idem) que nous regrettons tous ici dans nos commentaires sur la nullissipalité
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Nullissipalité avec deux s ? Mieux : Je propose nulissimepalité 😉
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