Vincent Peillon vient vendre le projet Hollande à Marseille

Vincent Peillon vient vendre le projet Hollande à Marseille

Le député européen du Sud-Est Vincent Peillon, monsieur éducation de François Hollande a tenu hier un déjeuner débat dans le 13e arrondissement. Professeurs, proviseurs, membres de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), enseignants spécialisés… étaient présents à midi pour attendre des réponses concrètes sur le programme éducatif de François Hollande. Pas vraiment les électeurs les plus difficiles à convaincre non plus. Sauf peut-être de "voter utile" au premier tour.

Mais si très peu de journalistes étaient présents (sur invitation bien entendu), toute la petite troupe habituelle des élus socialistes, elle, était au rendez-vous. Patrick Mennucci, Eugène Caselli, Sylvie Andrieux, Jean-David Ciot (qui le suivait depuis sa visite d'Aix en Provence le matin), Christophe Masse… On a même pu voir Henri Jibrayel et Rebia Benarioua, le candidat officiel dans la circonscription Marseille Nord-Ouest, et son concurrent dissident potentiel, chacun assis aux deux extrémités de la (très) longue table. 

Après une brève prise de parole du maire de secteur Garo Hovsepian, Denis Rossi, conseiller général et Sylvie Andrieux qui présidait cette réunion, la séance a pu commencer. "Il y a une trentaine d'interventions prévues donc essayez de faire court". Mais évidemment, la totalité des questions n'a pas pu être posée… Et la totalité des réponses non plus. Suppressions de postes, de RASED (réseau d'aides spécialisés aux élèves en difficulté), formation des enseignants, carte scolaire, AVS (aides à la vie scolaire), "marchandisation de l'école", échec scolaire… Autant de thèmes et d'interrogations auxquels les participants attendaient des réponses.

"La plus grande réforme"

Et le Monsieur éducation, "aujourd'hui porte-parole mais demain ministre" selon Denis Rossi, a pris une bonne demi-heure pour détailler le programme de son candidat. Programme qui se résume en trois points principaux et sur lequel le PS prévoit de mettre "beaucoup de moyens". L'école maternelle et primaire tout d'abord. "C'est là que nous mettrons les moyens les plus importants", explique Vincent Peillon, et notamment pour la création de postes. Pour les zones d'éducation prioritaires, ces moyens devraient se débloquer dès le mois de septembre…

Sur la formation des enseignants ensuite. "Je pense que ce sera la plus grande réforme", mais sans grandes explications supplémentaires. Et là, le député européen préfère se prémunir et défendre à l'avance son candidat. "Je l'ai dis à François Hollande, il prend un risque ! La grande réforme de l'éducation c'est pas le temps médiatique, c'est pas le temps politique des élections. Et les effets on les verra quand ? Dans 10 ans ? Mais un quinquennat, c'est un quinquennat ! On va dire, la priorité c'est l'éducation, on va y mettre tous les moyens. Mais dans deux ans, on ouvre la radio on entend les derniers résultats de l'enquête Pisa  la France est encore en déclin. On dira : « mais, ce François Hollande, il a mis tout l'argent pour le mettre sur l'école, il a fait les grandes réformes, et voilà le résultat ! » Ces enquêtes, elle évalueront la destruction de ce qui vient d'être fait. Mais ça, il faudra l'expliquer, se serrer les coudes, argumenter". Malin le Peillon, il parle déjà comme un ministre de l'éducation nationale. La peau de l'ours… 

Et aussi au programme Hollande, les rythmes scolaire qui seront revus. La semaine à 4 jours sera notamment allongée d'une demi journée, avec le samedi matin. Pas forcément une bonne nouvelle pour les enseignants. De même, les élèves de primaire travailleront plus. Travailler plus pour …. ?

"On attend des actes"

Une demi heure plus tard donc le tableau est dressé, les réponses en partie apportées.

A la sortie de la réunion, les quelques personnes restantes, semblaient plutôt convaincues par le discours qu'elles venaient d'entendre, mais encore une fois, ce n'est pas l'électorat le plus compliqué à séduire pour l'ancien prof de Philo. Parmi elles, une professeur spécialisée RASED, dont le poste sera supprimée à la rentrée prochaine. Mais elle nous avoue ne pas avoir tout compris aux explications du député européen. Elle se précipite vers lui pour en savoir un peu plus. "C'est bon, il a répondu à ma question. Dès la rentrée, quelques centaines de postes en RASED seront recréés (98 suppressions sont prévues dans le département des Bouches du Rhône, près de 2000 sur l'ensemble du pays, ndlr). C'est bien, mais il faudra tous les recréer", insiste-t-elle. "Ce qui me rassure, c'est que Vincent Peillon n'est pas en contradiction avec M. Hollande". Trois membres de la FCPE étaient également présentes. Elles étaient d'ailleurs à Aix en Provence quelques heures plutôt, première étape de la visite de Vincent Peillon, durant laquelle elles avouent avoir déjà entendu ce même discours. "Nous avons le sentiment d'avoir été entendues.Il n'a pas pu répondre à toutes nos questions mais globalement, nous avons l'espoir", ajoute l'une d'entre elles. "Les discours, c'est bien mais il ne faut pas prendre les gens pour des idiots. Il ne suffit pas de nous sortir des chiffres, on attend des actes !" .

Nous avons pu poser quelques questions à Vincent Peillon avant qu'il ne reparte pour rendre visite aux professeurs de l'école Levrrier dans le 4e arrondissement :