Un lycéen renvoyé devant la justice après son interpellation en manifestation
Sept collégiens et lycéens ont été interpelés mardi, pendant la journée de mobilisation pour les retraites. Un meneur de la mobilisation lycéenne, resté plus de 24h en garde à vue, comparaitra en juin devant le juge des enfants.
Rassemblement devant le commissariat de Noailles ce mercredi 8 mars au matin, en soutien aux élèves interpelés la veille. (Photo : LG)
“Pas de mineurs en garde à vue !” L’interpellation de sept collégiens et lycéens a entraîné la mobilisation de dizaines de soutiens mardi et mercredi devant le commissariat de Noailles. Arrêtés le 7 mars dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, plusieurs d’entre eux ont passé la nuit en garde à vue. Selon nos informations, un lycéen comparaîtra devant le juge des enfants pour “violences aggravées avec arme sur fonctionnaires dépositaires de l’autorité publique”.
Les deux premières interpellations ont eu lieu mardi vers 9 h30 devant le lycée Thiers, bloqué avant la manifestation. Deux élèves venus en soutien des lycées Marseilleveyre et Saint-Charles, G. et A., ont été placés en garde à vue pour “dégradations”, selon une source policière.
L’évènement a généré des tensions avec la police pendant la manifestation qui démarrait alors au Vieux-Port. Selon des témoins, une altercation éclate entre des jeunes et des policiers en civil syndiqués chez Alliance. La police en charge du maintien de l’ordre intervient pour séparer les deux groupes et interpelle M.*, connu comme l’un des meneurs des mobilisations lycéennes locales. Il est soupçonné d’avoir jeté des projectiles sur un fonctionnaire et placé lui aussi en garde à vue.
Nouvelles arrestations lors des rassemblements de soutien
Suite à ces trois interpellations, un rassemblement de soutien débute devant le commissariat de Noailles après la manifestation. Vers 16 h 30, mardi, la police dissout l’attroupement à l’aide de gaz lacrymogène, selon plusieurs témoins. C’est dans cette confusion que quatre autres mineurs sont interpelés. Il s’agit de deux collégiens, D. et L., et de deux lycéennes, T. et M., tous scolarisés dans le centre-ville de Marseille. Ils ont passé la nuit en garde à vue et sont ressortis ce mercredi matin. Selon deux de leurs avocats, ils devront suivre des stages de citoyenneté.
La dernière garde à vue, celle de M., a été levée ce mercredi à 17 h 30, après 30 heures au commissariat. Il sera convoqué en juin pour violences aggravées sur des policiers. Des faits qu’il nie. Quant à son avocat, Valentin Loret, celui-ci déclare “ne pas comprendre l’interpellation, dans la mesure où M. est resté à l’écart des violences dans le cortège”. Contacté, le parquet n’a pas pu revenir vers nous dans les délais impartis à la publication de cet article.
Contactés par Marsactu, plusieurs élèves et parents ont dénoncé ces interpellations, qu’ils jugent “violentes”. Ils affirment aussi ne pas comprendre les motifs des gardes à vue. Et regrettent de n’avoir pas pu contacter leurs enfants durant la nuit de mardi à mercredi. Les enseignants du collège Longchamp ont annoncé par communiqué “déplorer l’arrestation et la garde à vue d’un mineur de 14 ans”. Plusieurs syndicats d’enseignants étaient à l’initiative du rassemblement de ce mercredi devant le commissariat. Les députés (LFI) Manuel Bompard, Hendrik Davi et Sébastien Delogu se sont joints à l’évènement.
*Mise à jour le 11/03/2023 : le lycéen a été anonymisé.
Commentaires
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L’asso de parents MPE13 vient à l’instant de diffuser un communiqué : MPE13 condamne toute forme de violence, regrette une répression
disproportionnée et appelle les pouvoirs publics à entendre
les revendications de la jeunesse, etc.
https://tinyurl.com/MPE13-8Mars23
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“des policiers en civil syndiqués chez Alliance.”
ah ? un peu bizarre et troublant.
et “la police en charge du maintien de l’ordre” intervient.
et donc ce sont deux entités particulières….
ces interpellations sont inquiétantes, et les suites vraiment disproportionnées.
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Suite: mais pour mardi dernier, BFM n’a pas cité son nom, et on ne pouvait faire le lien avec celui de 2022 au moins sur ce point, il a été correct et responsable.
Marsactu a fini par mettre cet interview en référence dans l’article ce qui avec d’autres modifications atténue un peu sa première version mais…
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Le terme de « meneur » qui est employé deux fois dans cet article pour désigner Mattéo Drame ne me semble pas le plus adéquat. Ce terme appartient typiquement au vocabulaire qu’emploient les ministres de l’intérieur les plus répressifs et il suggère que les autres militants ne sont que des suiveurs manipulés par un meneur. Je pense qu’il eut été préférable de le qualifier d’animateur ou de leader.
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Vous avez raison, Matteo est un simple animateur de la vie civique et culturelle de son lycée. Et Marsactu ne lui laisse même pas l’occasion de blanchir son nom en cas d’acquittement si cela finit devant le juge car l’interdiction formelle de citer le nom des mineurs durant et après le procès empêche les journaux de le faire. C’est pourquoi ils ne citent jamais les noms de famille des mineurs, comme je l’ai expliqué . Voir par exemple, l’article :
https://www.lamarseillaise.fr/societe/marseille-matteo-va-retrouver-sa-vie-de-lyceen-apres-30h-de-garde-a-vue-HH13363675
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Bonjour, merci de nous avoir alertés, l’article vient d’être modifié.
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Je ne sais pas si ce garçon est mineur, mais si c’est le cas, comment se fait-il que son nom soit cité en clair ?
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Tout cela rappelle les heures sombres de l’époque Marcellin et Poniatowsky.
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Il est choquant de voir le nom de famille d’un mineur ainsi livré à l pâture alors que les accusations ne sont pas avérées. Les autres médias traitant l’affaire ont eu la déontologie de ne ne pas le faire., comme cela se passe en général d’ailleurs Cela risque de le poursuivre injustement lorsque quelqu’un tapera son nom sur internet. Pourquoi ne pas l’effacer?
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Suite : le pire concernant son nom , c’est s’il comparaît devant le juge des enfants et qu’il est acquitté, ce qui serait fort probable, vous n’aurez alors juridiquement plus le droit de citer son nom sous peine de poursuites et ce dernier restera définitivement accolé à ces premières accusations dans vos archives et sur internet. Cela pourrait lui nuire dans son avenir profession et personnel.Voilà d’ailleurs pourquoi les journaux ne citent jamais les noms de famille des mineurs dans ces cas-là. Je vous le redemande donc : effacez son nom , s’il vous-plaît.
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C’est systématique maintenant surtout à Marseille de mettre en garde à vue pour violence sur policier les gens qui organisent des manifestations. Ces intimidations brutales du pouvoir sont très préoccupantes. En plus c’est contre productif ils ne font que renforcer les convictions des militants 🙂
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Et pire , Ici ce ne sont pas des organisateurs des manifs mais de simples lycéens mineurs qu’on présente comme des meneurs violents et de plus dans le cas de Matteo , Marsactu ne lui laisse même pas la possibilité de voir son nom blanchi par un un acquittement éventuel puisque la loi interdit expressément de donner le nom de famille d’un mineur passant en jugement. Je suis consternée et déçue de l’irresponsabilité de cet article à ce sujet , qui ne correspond pas à la qualité et la ligne éditoriale citoyenne habituelle de ce site.
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je partage tout à fait les réflexions de “mariannemars” d’une façon générale.
mais (malheureusement ou peut être pas) le nom de ce gamin est paru dans toutes les infos sur ce sujet. il s’est lui même présenté à un interview sur bfm marseille.
ce n’est plus de l’irresponsabilité journalistique, mais une info.
cela m’a surpris, j’ai pensé que ça pouvait être un pseudo.
ces interpellations sont insupportables.
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Non , Julilo, , les autres médias , pour cet événement, n’ont pas cité son nom de famille, pas même BFM, qui a pourtant uniquement relayé le point de vue d’Alliance. Remarquez qu’il pourrait y en avoir ,merci de signaler un article de presse ou son nom est cité , pour l’instant je n’en ai pas vu d’autres que celui de Marsactu., et cela me désole En général quand un journal cite le nom d’un mineur c’est pour une interview disons positif mais jamais en cas de charges judiciaires, pour les raisons précédemment évoquées.cela relève de la déontologie du métier.
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https://www.bfmtv.com/marseille/replay-emissions/bonsoir-marseille/pourquoi-des-blocages-ont-ils-ete-menes-aux-lycees-saint-charles-et-thiers-a-marseille_VN-202210190547.html
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Effectivement, Julilo, cet interview de 2020 confirme ce que je dis: ce n’est pas le même événement , il ne comporte aucune accusation judiciaire pouvant porter conséquence préjudiciable à l’interviewer . Mais pour mardi dénier
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Julilo: Suite: mais pour mardi dernier, BFM n’a pas cité son nom, et on ne pouvait faire le lien avec celui de 2022 au moins sur ce point, il a été correct et responsable.
Marsactu a fini par mettre cet interview en référence dans l’article ce qui avec d’autres modifications atténue un peu sa première version mais…
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11 mars 2023 à 12h50
L’article vient d’être modifié (11 mars 2023 à 12h50) mais je maintiens que le terme de “meneur” qui figure toujours dans le texte de l’article est inapproprié.
Ce terme appartient typiquement au vocabulaire qu’emploient les ministres de l’intérieur les plus répressifs et il suggère que les autres militants ne sont que des suiveurs manipulés par un meneur. Je pense qu’il eut été préférable de le qualifier d’animateur ou de leader.
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