Robert Vigouroux : “J’ai essayé non pas de changer Marseille mais d’ajouter”

Actualité
le 10 Juil 2017
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Maire de Marseille de 1986 à 1995, Robert Vigouroux est décédé ce week-end à l'âge de 94 ans. Marsactu vous propose de redécouvrir quelques extraits d'un de ses ultimes entretiens, accordé à notre rédaction en septembre 2013.

Robert Vigouroux en 2013. (Image Esther Griffe)
Robert Vigouroux en 2013. (Image Esther Griffe)

Robert Vigouroux en 2013. (Image Esther Griffe)

“Un grand homme” pour le président de région LR Renaud Muselier, “un maire visionnaire et humain” pour la sénatrice socialiste Samia Ghali. A la tête de la Ville de Marseille de 1986 à 1995, Robert Vigouroux est décédé ce week-end à l’âge de 94 ans. L’homme, brillant médecin, avait été choisi comme maire par la majorité municipale de gauche et du centre à la mort de Gaston Defferre avant d’être réélu triomphalement en 1989 en remportant tous les secteurs de la Ville. Mais en 1995, isolé, il n’avait pas pu – pas voulu, dira-t-il plus tard – se représenter.

Le président de la région, Renaud Muselier salue son action “efficace et pragmatique” et insiste : “J’espère que l’histoire de l’oubliera pas car son action ne peut être effacée”, comme si entre Gaston Defferre et Jean-Claude Gaudin, la parenthèse Vigouroux risquait d’être gommée. “Il était bien plus qu’un Pape de transition entre les deux géants de la politique marseillaise”, abonde le chef de file de l’actuelle opposition socialiste Benoît Payan.

Depuis 22 ans qu’il avait quitté l’hôtel de Ville, Robert Vigouroux s’était fait de plus en plus discret. Pour une de ses dernières sorties publiques, il avait choisi de soutenir Patrick Mennucci, candidat PS lors des municipales 2014. Sa présidence du comité de soutien lui offrait une ultime tribune pour dire ce qui avait été son parcours et porter son regard rieur sur la ville et sa métropole au XXIe siècle. Il avait aussi trouvé là une ultime occasion de dire tout le mal qu’il pensait de la politique de Jean-Claude Gaudin, accusé d’immobilisme. “Si la ville a changé, c’est en pire, parce qu’il y a de plus en plus de pauvreté. Or, quand on est maire d’une grande ville, il faut savoir s’adapter aux gens”, nous dira-t-il.

En 2013, dans le cadre de la campagne des municipales, il avait accepté un entretien au calme dans les locaux de Marsactu. Un pan d’histoire de la ville s’installait dans notre salon. L’homme était fatigué, les discussions n’avaient pu être longues. Mais, appliqué et offensif, il avait répondu à nos questions. Conscient de passer là ses ultimes messages aux Marseillais. Morceaux choisis.
(Tendez l’oreille, le son n’est pas de très bonne qualité).

“Gaudin n’a jamais prononcé mon nom”

Euroméditerranée, Marseille espérance, deux fiertés

Dans un communiqué où il dit son émotion, le maire actuel souligne les deux réalisations dont Robert Vigouroux était le plus fier : Euroméditerranée, dont Jean-Claude Gaudin dit qu’ils l’ont “fondé ensemble”, et Marseille Espérance dont il revendique d’avoir “développer sans cesse l’influence”. Robert Vigouroux était revenu pour nous sur ces deux sujets et n’était pas tout à fait du même avis.

L’intégralité de l’article de septembre 2013 est à relire ici.

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Commentaires

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  1. LaPlaine _ LaPlaine _

    Ah l’époque où la ville avait un maire impliqué, qui s’interrogeait, qui travaillait pour un avenir, pour Marseille.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Parmi les éléments du legs Vigouroux que Gaudin et sa bande ont laissé mourir, il y a le Mémorial des Camps de la Mort : « Je désire qu’en cette ville s’ancre à jamais la mémoire de l’atroce, de l’inhumain vécus par une génération… Mort programmée et scientifiquement organisée », disait le premier lors de son inauguration en 1995, juste avant de donner les clés de la mairie à Jeang-Clôde.

    Fermé en 2012 en raison du chantier du Mucem, ce Mémorial devait rouvrir en 2014, puis en 2015, puis, euh… on ne sait pas. Où en est-on aujourd’hui ?

    La mairie est coutumière des “fermetures pour travaux” à caractère définitif. Mais il ne s’agit pas ici de la piscine de Luminy : il s’agit d’un lieu de mémoire et de recueillement. On en a bien besoin à une époque où, les souvenirs s’effaçant avec la disparition progressive de la génération qui a souffert de la barbarie nazie, l’extrême-droite prospère sur l’ignorance. L’abandon de ce lieu par la mairie, est-ce du je-m’en-foutisme, de l’irrespect, ou une insulte aux victimes de cette époque sombre ?

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Gaudin et sa clique sont des dinosaures politiques parmi les plus médiocres. Ils ne doivent leur survie électorale qu’au contexte politique et ocial local.

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