Rescapés de la rafle de Saint-Jean en 1943, ils ont perdu le quartier de leur enfance

Échappée
le 9 Fév 2019
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Les 23 et 24 janvier 1943, des milliers de policiers français encadrés par l'armée allemande évacuent les habitants du quartier Saint-Jean et transfèrent 12 000 d'entre eux à Fréjus. Deux victimes racontent à Marsactu ce drame à hauteur d'enfants et leurs souvenirs de ce quartier multiculturel dynamité sur ordre nazi. Ils viennent de porter plainte pour crime contre l'humanité.

Il y a 75 ans, en février 43, le quartier Saint-Jean était détruit à la dynamite.
Il y a 75 ans, en février 43, le quartier Saint-Jean était détruit à la dynamite.

Il y a 75 ans, en février 43, le quartier Saint-Jean était détruit à la dynamite.

Le 23 janvier 1943, Antoine Mignemi et Robert Barone ont 5 et 6 ans. Le papa du premier, antifasciste, a fui la Sicile en 1922 pour le quartier Saint-Jean. Adolphe Barone, surnommé “Ado”, était encore enfant lorsque sa famille quitte la région napolitaine en 1892. Les minots sont alors tous les deux nés français à quelques […]
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Commentaires

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  1. Colette BRUN-CASTELLY Colette BRUN-CASTELLY

    Bravo pour cet article émouvant sur cet épisode honteux de l histoire de Marseille. Des témoins touchants qui nous font revivre ce tragique épisode. La mère de mon grand père Marius a été déportée à 82 ans à Frejus. Marius l’a récupérée en état d hébétément. Elle en a perdu la raison. Ancien de la guerre de 14 Marius s’est vu attribuer un studio square protis pour compensation. Merci pour votre écriture documentée et claire.
    Colette Brun Castelly

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  2. mrmiolito mrmiolito

    Merci à MM. Barone & Mignemi pour leur témoignage poignants et édifiants à la fois ! Le documentaire tourné sous VIchy est glaçant de cynisme…
    A l’heure où l’hydre fasciste continue à s’agiter, y compris en Italie, raconter à nouveau cette histoire trop peu connue est évidemment d’utilité publique, tout comme la portée symbolique d’une plainte.

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  3. Maia14 Maia14

    Merci pour cet article. De donner la parole aux témoins et victimes de cette période honteuse… Qui reste d’actualité!
    Je ne peux, malheureusement, que faire une comparaison avec les évènements actuels de la rue d’Aubagne… A nous d’être vigilants à ce que le même sort ne soit pas réservé aux délogés, même si les modalités semblent différentes… Les conséquences restent les mêmes.

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  4. CriblédeFraise CriblédeFraise

    Cet article est très émouvant et cette initiative portée par les victimes de cette terrible page d’histoire, toute symbolique qu’elle soit, est un rappel salutaire en ces temps incertains. Toutefois, ces lignes n’insistent pas assez sur la collusion entre les occupants et le régime de collaboration qui sur cette opération comme sur bien d’autres n’a pas manqué de zèle comme en atteste cette photo d’un certain René BOUSQUET encadré d’officiers allemands au sein de la mairie de Marseille au moment même où les habitants du quartier en étaient évacués .
    https://c1.staticflickr.com/9/8242/8514788711_9084f3abef_c.jpg

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  5. kukulkan kukulkan

    Avec les grands ensembles et l’étalement urbain, un des plus grands malheurs urbanistiques modernes de Marseille a sûrement été le dynamitage du Vieux-Port, du quartier de derrière la Bourse, ainsi que le percement de la Rue de la République… De même pour la démolition et la non mise en valeur des vestiges gréco romains de la ville ! Imaginez le centre historique incroyable de la plus vieille ville de France !

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  6. Voyageur Voyageur

    Recueillir les témoignages des derniers témoins vivants est une formidable entreprise : bravo !
    J’ai eu ce privilège lorsqu’à 15 ans, en 1977, une vieille dame m’a racontée l’évacuation de sa famille par la POLICE FRANCAISE, et les AUTORITES DE LA VILLE. Elle ne se souvenait pas d’avoir vu les soldats allemands “qui étaient loin”.
    Sa sœur prête à accoucher est morte au camp.

    Plus tard, étudiant en histoire, j’ai continué à m’intéresser au sujet de la “rénovation” du panier selon les normes vichystes. Les allemands ont bon dos : la destruction était prévue avant même le début de la guerre. Ce sont les autorités municipales (dont Salvini), qui ont proposé aux occupants ce rasage du centre historique de l’ancienne Massilia. Une sale époque propice à de bien sales personnes.

    Tout n’avait il pas été préparé bien avant la fin de la ligne de démarcation ?

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