"Remettre en cause le mythe d'une Marseille fraternelle provoque souvent des réactions violentes"
"Remettre en cause le mythe d'une Marseille fraternelle provoque souvent des réactions violentes"
Une « étude de cours élémentaire » de 315 pages, vous avez déjà vu cela ? La Provence oui, après avoir lu (?) Les Marseillais musulmans, réalisée par Françoise Lorcerie et Vincent Geisser, chercheurs à l’Institut sur le monde arabe et musulman (université Aix-Marseille) sur commande de l’Open Society Foundation, créée par le financier américain Georges Soros. Ce qui permet au passage de dévaloriser le travail dès le titre : « la très étrange étude d’un milliardaire », comme si c’est le spéculateur qui a mis la livre a genoux en 1992 qui avait planché dessus…
La charge se poursuit avec la citation de phrases (« Les musulmans de Marseille se sentent abandonnés par leur ville » par exemple) dont on ne sait pas trop si elles viennent d’Internet où elles « tournent depuis hier (…) alimentant des sites et des blogs dans toutes les langues » selon le quotidien ou du rapport lui-même. En tout cas on ne les y a pas trouvées.
Mais l’argument clé pour discréditer ce travail, qui fait partie d’une série prévue dans onze villes européennes, est un « substrat scientifique » mince. « Pour asséner de telles vérités, on imagine qu’ils ont dû recouper les statistiques, composer des panels, visiter les moquées, solliciter les associations, éplucher les politiques, analyser les discours… Rien de tout ça », prétend l’article. Qui réduit l’exercice à « ce que les journalistes appellent un « micro-trottoir », sorte de mini-sondage récréatif sans aucune portée scientifique ».
Le « panel » donnant lieu aux « statistiques » est pourtant décrit : « 100 Marseillais se déclarant musulmans et 100 autres se déclarant non-musulmans » dans le 3e arrondissement de Marseille. Quant aux mosquées, associations, politiques, discours, ils ont été étudiés et rencontrés via des « groupes de discussion » et des « entretiens avec des autorités locales », comme le précise par la suite La Provence. Ou comment se contredire à quelques lignes d’intervalles… Et la liste des personnes rencontrées (voir en fin d’article) ne relève pas non plus de l’enquête baclée…
Après avoir découvert sommairement le contenu de l’étude – qui après une brève (quelques dizaines de pages…) histoire des migrations à Marseille et des relations de la ville avec ses immigrés analyse, avec 55 tableaux et des centaines de citations à l’appui – le ressenti des musulmans sur leur identité, leur intégration, leur accès à l’éducation, l’emploi, le logement, leur avis sur la sécurité, leur pratique et leurs attentes en matière de citoyenneté, leur consommation de médias et le discours de ces derniers sur eux – puis parcouru plus attentivement les quatre pages de « conclusion et recommandations », on rêve de voir un jour un minot de CE1 rédiger un tel rapport… A noter que La Marseillaise en a elle livré un compte-rendu assez sobre.
On y trouve des chiffres qui brisent les clichés, comme le fait que lorsqu’on leur demande ce qui les définit les musulmans citent d’abord la famille, comme les non-musulmans et avant la religion donc. Ou encore qu’ils partagent la même inquiétude en matière de sécurité que tous les Marseillais, que la valeur la plus importante pour eux est le « respect de la loi » suivie de la « liberté de parole et d’expression ». On trouve aussi des focus sur des initiatives positives, comme l’action d’Un centre ville pour tous en matière de logement ou la création du site Med’in Marseille, une vision critique des médias communautaires, qui « ont tendance à cultiver la nostalgie (…) comme si les responsables de ces médias communautaires n’avaient pas vu grandir les nouvelles générations, nées et socialisées à Marseille, comme s’ils fonctionnaient encore dans la culture immigrée des années 70 du siècle dernier, imprégnée du mythe du retour ». On y lit enfin une analyse très documentée et qui rappelle fortement Gouverner Marseille des rapports entre politiques et ce qu’on appelle « les communautés ». Après cette longue introduction, la parole à un des auteurs, Vincent Geisser, joint ce matin au Liban :
Marsactu : quelle est votre réaction à cette descente en flammes ?
Vincent Geisser : sans vouloir rentrer dans un polémique avec La Provence, c’est malheureusement une réaction que j’ai souvent observée à Marseille dans un certain milieu : le déni de réalité. Dès que l’on remet on cause le mythe d’une Marseille fraternelle, sorte de carnaval multiculturel avec l’OM, on provoque une réaction violente. Mais derrière la fraternité, il y a dans cette ville de vraies fractures sociales. Après, peut-être la journaliste Sophie Manelli a-t-elle mal compris certaines choses, mais pour en arriver à une telle violence, c’est qu’elle a dû ressentir elle même une violence : « ils sont en train de tuer mon Marseille ».
La scientificité de votre étude est mise en cause…
On peut critiquer la méthodologie stricto-sensu de l’Open Society, qui nous a été imposée, et je suis assez critique sur l’histoire des 100/100. Mais 80% de la substance scientifique vient de notre expérience de chercheurs, d’entretiens, de connaissance des acteurs : quand j’écris sur les élus marseillais, je m’appuie mes recherches depuis 15 ans, sur l’éducation c’est tout le travail de Françoise Lorcerie depuis 20 ans…
« Marseille, qu’on croyait multiculturelle et plutôt accueillante est en fait une ville « divisée et xénophobe », résume l’article. Est-ce vraiment votre conclusion ?
Je ne nie pas les premiers aspects, d’ailleurs je ne suis pas Aixois (comme souligné à plusieurs reprises… ndlr), je vis à Marseille depuis des années, j’adore cette ville. Mais aimer ne veut pas dire ne pas critiquer. C’est là où on passe à un autre registre et où je trouve le compte-rendu malhonnête. Sur la police, qui serait « imprégnée de pratiques coloniales » on dit le contraire : que l’on n’est plus dans la logique des années 70. Idem pour la question des « élus issus de l’immigration » (sur lesquels l’article lui reproche d’avoir fait l’impasse, ndlr). On y consacre tout un chapitre ! Je travaille sur cette question depuis 20 ans, avec des discussions avec Myriam Salah-Eddine, Karim Zeribi, Nassurdine Haidari, qui d’ailleurs n’ont pas la même vision. Je critique en revanche dans le rapport non pas une discrimination flagrante mais que l’on voie encore ces personnalités comme « élus à titre » maghrébin, comorien etc.
Mais concrètement, en quoi « musulman » est-il un critère pertinent. Ne voyez-vous pas une discrimination alors qu’ils sont peut-être plus souvent dans des situations socio-économiques difficiles ?
Il y a tout de même une islamisation des questions sociales dans la façon dont les politiques regardent certains Marseillais. Et quand on parlait il y a quelques années de « Casbah » (à propos des quartiers Belsunce/Noailles, ndlr) ou d‘ »invasion musulmane sur la Canebière » quand des supporters sortaient les drapeaux algériens… C’est du foot ! Le dit-on à ceux qui supportent l’équipe d’Italie ? Ce sont des Marseillais qui aspirent à devenir comme tout le monde, en quête de reconnaissance de leur citoyenneté et que l’on renvoie à leurs communautés. Cela dit je trouve que contrairement à l’Open Society, on ne peut pas raisonner en terme de « minorité musulmane ». Ils sont moins musulmans que d’origine maghrébine ou commorienne ou perçue comme telle. Et les musulmans ségrégés sont d’abord des pauvres ségrégés. Les facteurs religieux, culturels, sociaux et économiques se combinent étroitement. Reste que la ségrégation socio-ethnique est beaucoup plus marquée à Marseille qu’ailleurs où l’on observe l’émergence d’une classe moyenne.
La liste des personnes rencontrées :
Commentaires
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Bien vu Marsactu ! J’ai bondi quand j’ai lu cet article hier dans La Pro…… Je me suis dit : “mais pourquoi a-t-on laissé quelqu’un du niveau maternelle lire un ouvrage du niveau CP ?” Je ne sais pas quelle promotion recherche cette journaliste mais j’observe que depuis quelques temps elle produit tous azimuts dans la serpillère qui sert de référence journalistique dans notre ville. Elle est capable de faire les chiens écrasés puis d’interwiever Vauzelle aprés avoir couvert l’A.G. des locataires de Frais-Vallon….
Et sur le fond nier que Marseille est devenue une ville d’exclusion, raciste, discriminante et discriminatoire c’est bien plus qu’avoir une lorgnette journalistique. C’est être aveugle ! Mais j’ai la conviction qu’à l’avenue Roger Salengro les borgnes sont rois…. et certainement autistes aussi.
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Un simple commentaire :
Je cite : “Cela dit je trouve que contrairement à l’Open Society, on ne peut pas raisonner en terme de « minorité musulmane ». Ils sont moins musulmans que d’origine maghrébine ou commorienne ou perçue comme telle.”
Donc, en fait, ce chercheur explique que la Open Society Foundation de Georges Soros fait du constructivisme, c’est à dire qu’elle part d’un présupposé théorique (la minorité musulmane) pour construire une représentation démentie par les faits (puisque l’origine compte plus que la religion), mais il accepte quand même de réaliser ce rapport.
Or, est-il sûr que les objectifs de l’Open Society sont purement altruiste (c’est à dire construire une société ouverte) mais n’ont pas pour objet de construire une représentation (la religion comme facteur discriminant).
Je ne suis pas chercheur, mais dans un cas comme celui-là, peut être aurait-il été préférable de de ne pas réaliser ce rapport.
Par ailleurs, il conclut sur le point essentiel : ” Et les musulmans ségrégés sont d’abord des pauvres ségrégés. Les facteurs religieux, culturels, sociaux et économiques se combinent étroitement. Reste que la ségrégation socio-ethnique est beaucoup plus marquée à Marseille qu’ailleurs où l’on observe l’émergence d’une classe moyenne.”
Ce qui signifie que Marseille n’a jamais réussi à se remettre des désindustrialisations et des fermetures d’entreprises des années soixante et soixante-dix, ce qui n’a pas permis une insertion et une progression sociale des derniers arrivés,et donc conduit en fin de compte à ce qu’il paraît être une ségrégation socio-ethnique.
Or, sans prendre en compte la “qualité” du personnel politique (et éventuellement syndical et social) qui existe à Marseille, je suis étonné que personne ne se demande jamais (en faisant éventuellement un rapport) ce qui serait advenu de Marseille, si la France avait une organisation politique fédérale (comme en Suisse ou aux Etats-Unis)
Car dans ce cas il aurait été possible de mener une politique attractive envers les entreprises ( impôts et prélèvements sociaux modérés), d’adapter ses méthodes éducatives (alphabétisation et soutien scolaire intensif) pour avoir une population bien formée et efficace, des emplois publics en moindre importance (qui sont accessibles soit par concours soit par “contacts”), et au contraire plus d’emplois dans le secteur privé (donc avec un “cycle” de recrutement plus rapide).
Par ailleurs, il ne faut oublier que Marseille est en périphérie de l’Europe économique, c’est à dire de ce qu’on appelle la “banane bleue” qui qui part du sud de l’Angleterre, passe par les Pays-Bas, le Nord de la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et le Nord de l’Italie.
Cette zone est la ‘dorsale économique” de l’Europe, c’est à dire la zone la plus urbanisée et la plus industrialisée d’Europe.
Donc, à mon humble avis de citoyen “lambda”, la seule solution pour que Marseille, sorte de la situation actuelle serait d’avoir la maîtrise de sa fiscalité, de son système éducatif et de mener une politique éducative forte débouchant sur une croissance ‘”endogène” c’est à dire grâce à des entrepreneurs locaux qui pourraient créer les emplois nécessaires pour résorber la pauvreté de cette ville, ce qui réduirait la ségrégation.
Mais la France n’étant pas un Etat fédéral, comment cela pourrait être réalisé ?
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Je ne serais pas aussi dur avec elle car je crois qu’elle a voulu critiquer ce livre pour de bonnes raisons mais avec de mauvais arguments
Jean, qui parle plus haut, a, à mon avis, résumé l’essentiel du malaise que procure cet ouvrage à cet égard . Le travail effectué par ces chercheurs, excellents par ailleurs dans leur domaine, est biaisé dés le départ
Et cela ne remet pas en cause la discrimination, l’exclusion et la fracture dans cette ville qui sont de pire en pire à mon sens et qui sont bien mis en valeur dans les pages de l’ouvrage que j’ai lus. Sauf que le prisme religieux est une ânerie surtout mesuré comme ça
Mais il a raison aussi de dire qu’il faut arrêter le carnaval du marseille multiculturel et fraternel.
J’ajouterais que la fondation Soros a surtout pour modèle les USA où l’on juge à l’aune de critères communautaires qui à mon avis n’ont aucun sens à Marseille et même en France
Quelque part ils plaquent leur modèle sur le reste du monde mais ils sont évidemment démentis dans les faits
L’objectif plus profond, et l’ambassade des US ne s’en était pas caché récemment en banlieue parisienne, étant cependant à mon sens de mettre en avant des responsables communautaires qui vous le rendront le moment venu
Napoléon III voulait la même chose quand il disait “Pour l’ordre, j’ai besoin de ma police, mes préfets et mes évêques” (déclinables désormais en mes rabbins, mes imams etc…)
Pour le reste Jean, ce que vous proposez revient à revenir au système des échevins et des négociants du 17ème à Marseille, ce qui a fait le succès de la ville. Pourquoi pas remarque 🙂
Mais sur le fond j’ai toujours pensé qu’avec une élite marseillaise digne de ce nom nous aurions dû prendre notre indépendance fédérale pour faire ce que vous avancez
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Marsactu j’aurais aimé vous voir, vous lire sur la mosquée qui a failli avoir lieu à la porte d’Aix … Dommage que vous n’ayez rien fait à ce sujet !
Sinon, je rejoins votre avis même si je trouve que le ton employé ici est un peu trop manichéen contre la Provence …
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Merci à Marsactu pour cet article et tous les renvois dont celui à l’intégrale du travail fait par les chercheurs ( comme pour l’ensemble du travail que vous faites!) .
Trois remarques: 1/Il me semble que la vitesse à laquelle ont été faits les premiers commentaires ne permettait pas à leurs auteurs de prendre connaissance du travail des chercheurs ni de le “critiquer” de façon rigoureuse !
2/Quant à écrire qu’est suspect un travail lancé par Soros.. c’est entre autres négliger le fait que des chercheurs du genre de ces deux-là et les organismes de recherche souffrent de plus en plus de restrictions de moyens si ce n’est comme Geisser de particulièrement scandaleuses attaques contre leurs prises de position citoyennes des plus argumentées mais non conformes à l’orthodoxie “politique” et “mediatique”…( “affaire Geisser” …Et après tout si ce travail dans un cadre de recherche dont les auteurs sont les premiers à critiquer les méthodes permettait précisément de “démonter” les préjugés et types de “gouvernances” dominants de types de “communautaristes” sur des fondements “religieux” dans d’autres villes que françaises et à Marseille c’est fort astucieux!!!
3/ Les solutions “fédéralistes” n’ont rien de convaincant …( cf problèmes dans pays “fédéralistes” et sens même du travail fait par les auteurs
Bref: lisons le travail en intégrale avant de le commenter!!! Sujet des plus “sensibles” actuellement!
aml
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Quoi qu’il en soit, pour l’immense majorité des marseillais d’origine européenne, l’âge d’or de Marseille se situe avant la présence de tous les maghrébins et musulmans qui sont venus s’installer dans cette ville.
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Soit le Marseillais de souche europeenne est foncièrement raciste, soit le marseillais issu de l’immigration maghrébine ne s’intégre pas comme il faut. soit un peu des 2.
La question est plus que complexe et sujette aux dérives habituelles.
Perso, Marseillais de souche “européenne”, qui se tape la traversée de Marseille quotidiennement pour aller bosser, je constate que les grosses fautes de conduite (automobile et autres) sont rarement commises par des européens de souche.
C’est un fait, pas un jugement de valeur.
Donc, je pense, sans idéologie xénophobe que pour être respecté, il faut être respectable.
C’est dit.
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Il est parfaitement exact que la façon de conduire “moyenne” des marseillais est directement liée à l’absence de formation adéquate dans les pays du maghreb dans lesquels on achète plus un permis qu’on ne le passe, corruption oblige… Un sujet (entre autre) sur lequel devrait se pencher le nouveau préfet : L’évaluation de la connaissance du code français chez les conducteurs marseillais, comment se fait il qu’on laisse circuler ces dangers publics dont le seul souci est de n’en faire qu’à leur tête, sans aucun respect pour les règles du pays d’accueil.
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Sans avoir lu l’étude, j’ai parcouru les articles de La Provence et de Marsactu. Match nul, la balle au centre….difficile de de faire un avis sans avoir connaissance du document.
Une chose est sûre, à Marseille, difficile de se faire une place au soleil lorsqu’on ne fait pas partie des cercles d’influence…
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L’enquete de victimisation est une méthode excellente pour manipuler des chiffres en leur donnant une apparence vaguement scientifique. Elle se fie au ressentit des gens, données subjective par définition. L’interet c’est que le panel est à la fois juge et partie et on connait donc le résultat avant l’enquete puisqu’on sait qu’il ne répondra jamais contre lui.
Le petites mains qui ont réalisés “l’enquete” ne cracheront jamais contre de l’argent frais en ces periodes difficiles. Cet argent leur servira a financer leur vrais travaux par la suite, la fin justifie bien les moyens de temps en temps..
Ce qui est interessant par contre c’est la provenance du financement, à 100% par Georges SORROS… Tiens..étrange pour un personnage plutôt tres loin d’être un model d’altruisme désintéréssé et défenseur des droits de l’homme. Qu’est ce qui l’aurait alors poussé a financer une telle “étude” ? D’autant que ce n’est pas la premeire fois qu’il finance ce genre d’initiative à l’égard des musulmans… MMmmm…..y aurait il un objectif caché et intéréssé derrière cette étude…je n’ose y croire !!!
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Parfois au vu de certains article ou commentaire on a l impression de vivre dans la ville des BISOUNOURS !!!!!!!!
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Je viens de lire l’article sur la provence signé par S. Manelli; je le trouve affligeant et indigent, elle cite l’OM comme un moteur d’intégration, ce qui représente à mon sens un de ces poncifs qu’elle dénonce fort à propos, l’OM n’intègre rien si ce n’est la médiocratie générale qui domine la ville et lui donne ses nouveaux archétypes: Vulgarité, grossièreté, stupidité des supporters érigés par les sociologues et les médias en héros “olympiens”.
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Une faute de frappe a rendu peu compréhensible une de mes remarques ( sur le travail dans le cadre de la fondation Soros) et je précise donc après lecture attentive de l’étude en “intégrale”:
1/ Les auteurs, en toute indépendance, “démontent” tout ce qui relève du postulat de communautarismes marseillais fondés sur la religion musulmane. Ni les personnes concernées , ni les études faites sur elles ne permettent d’avaliser ce préjugé. Plus intéressant encore: les auteurs font un “historique” de tout ce qui à Marseille ( et au-delà en France!) a mené les institutions, les medias à privilégier ce type de communautarisme religieux avec des résultats des plus contradictoires et ne correspondant pas à la volonté de la majorité des personnes étiquetées “musulmanes” .
Donc je maintiens ma première réaction ( après la seule lecture de l’article de “marsactu”, de celui de La Provence): il ne serait certes pas inintéressant de connaitre les autres études sur d’autres villes “commandées” par la Fondation Soros ni de s’interroger sur ses raisons de les demander. Mais ce qui est certain c’est:
+ la recherche “publique” en France est de plus en plus étranglée ( surtout quand elle n’est pas conforme à détestables orientations actuelles!) et est amenée, encouragée à trouver des moyens ailleurs que dans les crédits “publics” , et entre autres dans des “fondations”. Donc à quoi rime de critiquer ces chercheurs sans mettre en cause toute la situation de la recherche et des chercheurs ?
+ la lecture précise du travail des deux chercheurs, leur bibliographie…montrent bien que tous leurs travaux précédents et ceux d’autres, que toutes les relations qu’il et qu’elle ont les rendait aptes à faire un travail solide sur ce sujet. Refuser cette commande c’était risquer de la laisser à d’autres …moins compétents…et plus acquis aux postulats “communaristes” .L’accepter et arriver à démontrer les échecs, les désillusions , les contradictions des pratiques de communautarismes “religieux” c’est , je le répète, très astucieux. Et les chercheurs ne se privent pas de “compenser” les “défauts” signalés par eux de la méthode qui leur est imposée par d’autres méthodes et résultats bien plus rigoureux.
2/ Les auteurs ne sombrent pas du tout dans sociologie du “ressenti” et de la “victimisation”.
Ils ne cachent pas les difficultés ( qui font polémique entre sociologues !) qu’ont dans un pays dont la laîcité ( fort contradictoire, noent-ils) implique(rait) qu’on ne prenne pas en compte l'”ethnie”, la “religion”, l'”origine”, encore moins “la race” du moment qu’on ne relève que des critères de “citoyenneté”. D’où la difficulté à travailler sur des “statistiques” …qui n’existent pas !!!
3/ Il est donc dommage que bien des commentaires ne portent pas sur ce que nous apporte de nouveau cette étude mais c’est vrai que tout le monde n’a pas le temps de lire 200 pages de “sociologie” rigoureuse ( ou au moins les quatre pages de “recommandations” )et que, même sur Mediapart ou Marsactu ou la toile c’est plus amusant, avec pseudos, de jouer au ping-pong !
3/ Mon allusion à “l’affaire Geisser”: le chercheur a eu il y a 2 ans toutes sortes de pressions à cause de ses travaux publiés et des prises de position publiques et citoyennes sur l’islamophobie. Il lui était reproché, entre autres, sur des rapports de services de renseignements chargés de surveiller des réseaux dits islamistes ( et “terroristes”!) de manquer à “son (prétendu)droit de réserve” . Bref Geisser a plus à craindre pour son indépendance de chercheur et de citoyen d’autres que de la Fondation Soros!!! Et vu ses analyses des media et des élus politiques pas étonnant que ce travail soit traité de cette façon par La Provence…!!!
aml
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Sur la méthodologie, voici un extrait de l’introduction, où l’on voit qu’on peut difficilement reprocher à des auteurs de ne pas tenir compte d’avertissement qu’ils formulent eux-mêmes (page 32) :
Tout rapport qui se focalise sur les musulmans en tant que groupe doit faire face au
défi que les musulmans ne sont pas un groupe fixe aux frontières définies, mais bien
plutôt un ensemble d’individus très divers, dont les pratiques religieuses et les attaches
sont variées, et qui sont habituellement définis comme tels sur la base de marques
externes. Ce groupe peut comprendre ceux qui pratiquent la religion musulmane, mais
aussi ceux qui, en raison de leurs traits culturels ou ethniques, sont perçus comme des
musulmans par les autres membres de la société, nonobstant leurs convictions
personnelles et religieuses.
L’identification d’une personne – que ce soit par auto-identification ou par assignation
externe d’identité – comme musulmane n’est pas sans conséquences, vu qu’elle
implique l’identification à un groupe. Dans le présent rapport, l’identification d’une
personne en tant que Musulman ou non relève de l’auto-perception de la personne
interrogée et ne s’appuie pas sur une définition religieuse ou culturelle préétablie. Cela
est d’une part dû au fait que le présent rapport ne se centre pas en premier lieu sur des
questions de pratique ou de croyance religieuses, mais plutôt sur le vécu quotidien de
ceux qui se définissent eux-mêmes comme musulmans, et ce dans quatre domaines de
la vie qui revêtent une importance capitale pour l’intégration sociale : l’éducation,
l’emploi, la santé et la participation civique et politique. Le présent rapport étudie les
effets de la marginalisation et de la discrimination et explore les différentes façons dont
les politiques locales traitent les questions d’intégration. Etre musulman est considéré
comme une catégorie sociale et relève dans ce contexte plus d’une étiquette que d’une
catégorie religieuse.
Une autre conséquence de la focalisation sur la catégorie ‘Musulmans’
l’interdépendance entre marque de différence religieuse supposée et d’autres catégories
sociales, ethniques et de sexe. Consciente de ce problème, la recherche des Fondations
pour une société ouverte se refuse à formuler des conclusions tranchées concernant le
caractère ethnique, social ou religieux de l’inégalité de traitement vécue par les
participants. En même temps, le sentiment de discrimination des participants n’est
aucunement nié ou minimisé, mais il est plutôt considéré comme une information
pertinente et sérieuse concernant la réalité vécue par les personnes interrogées.
Cependant, l’on peut suggérer qu’en général l’expérience vécue de l’inégalité de
traitement peut être supérieure à ce que rapportent les enquêtes car bon nombre d’incidents sont perçus comme faisant partie de la vie ordinaire par les personnes
interrogées, qui ont toujours eu ce type d’expérience au quotidien.
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Bientôt les réponses à l’article vont être plus longues que l’article lui-même :-/
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Ci après extrait du blog saint cannadair qui a bien gratté, et s’est même pelé la lecture du rapport….
“un troisième article de la Provence, daté du 26 septembre, et intitulé « La très étrange étude d’un milliardaire sur les musulmans de Marseille », écrit cette fois de la main de Madame Sophie Manelli, journaliste dans cette rédaction, a retenu toute notre attention.
Si le titre peut paraître un brin racoleur, notamment dans le contexte récent, émaillé de paroles bienveillantes prononcées par Monsieur Guéant, ministre de l’intérieur, en direction de la Communauté Comorienne de Marseille, c’est surtout le ton de l’article, qui nous a mis la puce à l’oreille, et nous a incité, figurez vous, à lire le rapport ; en anglais dans le texte, please. Listen !
Le ton de l’article de Sophie Manelli, nous a semblé, receler une colère non dissimulée. Colère, souvent synonyme de jugements à l’emporte pièce, de raccourcis et toujours mauvaise conseillère ? Des motivations inavouables expliqueraient elles la véhémence de ce coup de gueule ?
Après vérification, il s’avère que plusieurs affirmations formulées par la journaliste, et pas des moindres, s’avèrent totalement erronées. La journaliste de la Provence prétend ainsi dans son article que:
1) que les 2 sociologues à l’origine de l’étude « ont produit des conclusions peu sourcées »: FAUX : les 10 pages listant les sources, ouvrages et auteurs sont présentés en annexe 1 au rapport, intégré au fichier PDF.
2) « Pas un mot sur les élus issus de l’immigration » : FAUX , mieux qu’un mot, la liste complète des élus de confession ou d’origine musulmane est retranscrite dans un tableau, de B comme BENARIOUA à Z comme…ZERIBI, page 235.
3) « Pas un mot sur l’OM » : Faux, page 271, le rapport évoque justement le multiculturalisme des groupes de supporters de l’OM.
4) « Pas un mot[…] sur les projets de lieux de culte » : FAUX, le projet de la grande mosquée est non seulement cité une vingtaine de fois dans le rapport mais, mieux encore, ce thème particulier, fait l’objet pages 102, 232 d’un historique particulier qui dénonce, le double jeu des pouvoirs publics.
En revanche, il est VRAI que les sociologues, auteurs du rapport Françoise Lorcerie et Vincent Geisser, n’y vont pas de main morte avec la presse quotidienne régionale, et bouscule La Provence « en situation de quasi monopole », « n’intégrant pas les minorités musulmanes », « faisant preuve de conservatisme » et « contribuant au paradoxe marseillais sur l’image des musulmans dans la société ». Les 2 sociologues présentant même la Provence « comme non désireuse d’intégrer la diversité dans les équipes éditoriales » page 262…
Les 2 sociologues, auteurs du rapport, se seraient-ils alors, par de tels propos, (attribués notamment à un Journaliste du Ravi), attirés les foudres de « la Provence », qui aurait pondu cet article comme un droit de réponse aux intéressés ? Cet article sonne véritablement comme des représailles, comme un règlement de compte marseillais de plus, d’un genre nouveau, visant à discréditer, avec un certain mépris, les auteurs d’un rapport dérangeant, en le qualifiant d’une « étude de cours élémentaire réalisée par 2 chercheurs égarés », sans avoir manifestement pris les précautions d’usage, à commencer par le lire.
Sauf à considérer que les musulmans de Marseille, au nombre de 200 000, ne méritent pas une relecture de cette étude, certes longue, certes en anglais, les concernant, nous demandons à ce qu’un second erratum, portant sur les points abordés ci avant soit diffusé dans les colonnes de la Provence.
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Ok for Next Time 😉
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pour info l’auteur de l’étude a été déboutée de son action en justice contre la provence.La liberté de critique et d’expression n est pas réservée aux universitaires…
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