Quai de la Lave : au moins quatre candidats pré-sélectionnés pour un “projet commun”

Actualité
le 3 Avr 2019
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Au moins quatre candidats à l'appel à projet lancé par le port de Marseille pour le réaménagement du quai de la Lave ont été retenus. Parmi eux l'Institut Paul Ricard et sa ferme aquacole ou le cabinet de kinésithérapie Les bains de mer. Un projet "commun" est évoqué.

Les quais de La Lave, vus depuis l
Les quais de La Lave, vus depuis l'Espace Mistral. (Photo B.G.)

Les quais de La Lave, vus depuis l'Espace Mistral. (Photo B.G.)

Ils ont rendez-vous avec le grand port maritime de Marseille. Cette semaine et la suivante, au moins quatre candidats à l’appel à manifestation d’intérêt pour le réaménagement du quai de la Lave vont pouvoir échanger avec le GPMM au sujet de leur projet. Sont ainsi convoqués, a-t-on appris de source proche du dossier, les représentants du centre de kinésithérapie Les bains de mer, ceux de l’Institut Paul Ricard, de la société d’accastillage Servaux et de l’association d’aide aux enfants malades du cancer Sourire à la vie. Une diversité qui correspond au vaste champ des activités envisagées par le port et à la possibilité de se positionner sur une partie seulement des 13 700 m2 de ces terrains proches de l’Estaque.

Au menu de ces entretiens : leur dossier de candidature et un “réajustement du projet en fonction de ce que souhaite le port”, explique-t-on parmi les postulants, sans avoir de plus amples informations sur cette volonté portuaire. “Nous sommes très contents d’avoir été retenus, et d’avoir passé, en quelque sorte, le premier barrage”, confirme Patricia Ricard de l’Institut océanographique du même nom. La petite fille du célèbre fabriquant de pastis imagine installer sur le quai de la Lave une ferme aquacole d’un nouveau genre (lire ici notre article sur ce projet).

“Un écosystème de projets”

“Nous allons maintenant devoir articuler notre projet en fonction des autres pour créer comme un écosystème de projets en interactivité et interdynamiques”, poursuit-elle, sans avoir été informée par le port des autres candidats sélectionnés. “La seule chose que je peux vous dire pour le moment, c’est que notre projet est compatible avec le souhait des estaquéens”, tient à ajouter celle qui se rendra au GPMM le 9 avril pour tenter d’y voir plus clair.

Plusieurs habitants de l’Estaque ont en effet eux aussi déposé un dossier (lire notre article). Symbolique, celui-ci avait pour vocation de rappeler la volonté des riverains de conserver un accès à la mer sur une partie au moins de l’espace concerné par cet appel à manifestation d’intérêt (AMI). Ce dossier n’a, sans grande surprise, pas été retenu. “Pour nous le projet de madame Ricard est le meilleur projet car il laisse la population accéder à la mer, a réagi Didier Réault, adjoint à la mairie chargé du littoral. On ne peut plus barriérer, que ce soit visuellement ou physiquement l’accès à la mer.” Mais pour le moment, la Ville de Marseille n’a aucun levier pour faire valoir cette opinion. Elle a toutefois participé à la réflexion préalable dans le cadre de la charte ville-port, qui avait donné lieu à un premier plan, mentionnant notamment les loisirs :

Scénario d’aménagement par l’Agence d’urbanisme sur la base d’une étude du GPMM. Le périmètre de l’appel à manifestation d’intérêt est la langue de terre située à l’est du terminal croisières.

Phase de négociation

Du côté des Bains de mer, dont les locaux sont déjà situés sur place, on confirme également avoir reçu une convocation. Mais au sein de ce cabinet de kinésithérapie le discours est plus prudent. “Cela fait 30 ans que nous exerçons ici, nous demandons simplement de continuer à faire notre métier avec de l’eau de mer”, y glisse-t-on. “C’est comme un puzzle. Le port a des parcelles et des candidats, maintenant il faut qu’il arrive à mélanger tout ça, indique Gérard Coste, gérant de la société. Il faut voir ce qui peut être combiné, et ce qui peut être mis en commun. Selon les discussions, nous pouvons nous adapter.”

Le projet soutenu par les Bains de mer consiste à délocaliser sur le quai de la Lave les locaux actuellement situés au 149 rue de l’Estaque. La surface ainsi demandée est de 1400 m² dont 500 de bâti, le reste étant un parking. “Nous pouvons par exemple imaginer que ce parking soit partagé”, ajoute Gérard Coste qui a rendez-vous ce mercredi avec le GPMM, pour un entretien individuel. “Nous allons voir ce que propose le port.”

Même son de cloche pour l’association Sourire à la vie qui vient en aide aux enfants atteint d’un cancer. L’association, qui envisage une extension de ses locaux sur le foncier en question confirme “faire partie des projets retenus mais sans savoir encore de quelle manière précisément.” Enfin, la société de vente, location, réparation de bateau et accastillage Servaux – qui dispose aussi d’un port à sec et à flot – ferait également partie de la liste des candidats retenus. Joint par Marsactu, le grand port maritime de Marseille n’a pas précisé les contours de ce qu’il imagine pour le réaménagement du quai de la Lave. Son service presse a simplement confirmé être pour le moment “en phase de négociation” de cet AMI dont “l’instruction est en cours et la sélection n’est pas encore finalisée.”

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Commentaires

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  1. kukulkan kukulkan

    J’espère que le port ne validera jamais un projet qui prévoit de faire une dalle énorme de parking sur un espace maritime aussi qualitatif !

    Marre de ces parkings géants ! Le centre de kiné n’a qu’à proposer du stationnement souterrain ou d’autres solutions !

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  2. Alceste. Alceste.

    L’idée de Ricard de mettre une ferme aquacole n’est pas mauvaise en soi, au moins tous les requins, girelles et morues de toutes sortes de la mairie pourront s’y retirer si les marseillais les jettent dans le Vieux Port aux élections prochaines

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  3. pierre-yves pierre-yves

    Et si on imaginait un vrai petit projet urbain sur ce secteur avec parking partagé, rez de chaussée pour restaurants et autres (hôtel ?) , usage public de l’espace et lieux de déambulation sur la plus grande partie possible. L’usage de l’espace mistral par les familles prouve le besoin d’espaces publics dans cette zone.

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