“Pour Marseille en grand, je n’ai pas un chaudron magique avec cinq milliards dedans”
Une semaine après la parution du rapport de la cour et de la chambre régionale des comptes sur Marseille en grand, le préfet de région, Christophe Mirmand, revient pour Marsactu sur les conclusions très sévères des magistrats financiers. Il défend pied à pied la qualité de son suivi.
Christophe Mirmand, le préfet de région, face à la presse le jour de son installation. Photo Benoît Gilles.
Merci beaucoup pour cette interview ! C’est une reconnaissance de la rigueur de votre travail journalistique.
Bon, le constat est partagé, les choses doivent avancer, la population ne mérite pas cette situation, qui est le fait de la “viscosité administrative” locale.
Ok, bon maintenant on agit contre les responsable visqueux.
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vous avez tout dit. J’adore aussi l’image de la viscosité administrative (qu’en termes élégants, ces choses-là sont dites !)
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Génial en effet, la “viscosité administrative”. Pas mal non plus, la “sociologie administrative”. Et la “vision Panoptique”, ou “la faute pédagogique”, ça claque aussi !
Qu’est ce que ça parle bien un préfet quand même. On en avait marre du sabir technocrate, profondément ennuyeux. Voici maintenant le langage fleurie et imagé pour décrire “l’état profond”, ou enfin, le “territorial profond”.
On va pas s’en plaindre, le langage, c’est la base de tout. Autant qu’il soit juste. C’est à dire qu’il induise l’action. ça, on verra “ex-post”, pour rebondir sur “l’ex ante” dans le propos de M. le Préfet.
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Bravo marsactu pour vos articles documentés et critiques sans fard !
Même le préfet est obligé de les analyser 😂
Depuis le début cette com autour de Marseille en grand n a pas été suivie de cadrage nécessaire à la mise en place …
De la com et du bricolage en attendant les marseillais continuent à souffrir de la non réponse à leurs besoins logement écoles transports
Après 25 ans d immobilisme ….tout ne peut être reconstruit en 4 ans
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“Pour permettre qu’une carte d’achat puisse être mise à disposition des chefs d’établissement scolaires pour qu’ils puissent acheter des graines à Naturalia afin que leur élèves apprennent la germination, eh bien, il a fallu que j’en réfère au cabinet du président de la République !” On marche sur la tête dans ce royaume, où Emmanuel 1er décide tout, y compris les achats de 5 € dans les écoles !
Sinon, que pensent les Vassal, Muselier et Payan de ce constat : “On n’arrive pas à répondre aux besoins de la population alors qu’on a ici les pathologies de cohésion sociale les plus lourdes du territoire hexagonal” ? Fiers de leur oeuvre commune ?
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On est bien d’accord qu’on marche sur la tête.
Cependant, E. Macron ne souhaite vraisemblablement pas décider des achats à effectuer par les chefs d’établissement.
Je dirais plutôt que cette partie de l’interview met en lumière un mal français qui est la déresponsabilisation des décideurs administratifs.
Quiconque a travaillé dans le public et le privé a pu faire ce constat. Quand on y ajoute un tendance marquée à organiser des doubles (ou triples) tutelles, cela donne la source principale du niveau d’inefficience avancé des services publics français.
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mr mirmand : dans ces propos parle de
“…une certaine viscosité administrative habituelle…”
” …les pathologies de cohésion sociale les plus lourdes du territoire hexagonal….”
oui, et bla bla bla
la CRC a ses méthodes, ses façons d’enquêter et de restituer. il n’empêche que souvent la “vérité” se niche dans ses rapports parfois alambiqués.
sept.2021, l
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????? bizarre ????
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mr mirmand : dans ces propos parle de
“…une certaine viscosité administrative habituelle…”
” …les pathologies de cohésion sociale les plus lourdes du territoire hexagonal….”
oui bien sûr, et bla bla bla
la CRC a ses méthodes, ses façons d’enquêter et de restituer. il n’empêche que souvent la “vérité” se niche dans ses rapports parfois alambiqués.
sept.2021, lancement du plan, et nous sommes en oct.2024….déjà c’est un signe.
il est surtout consternant de constater que dès le lancement de ce plan, ont fleuries quelques usines à gaz diverses et variées pour affiner, réfléchir, envisager et peut être enfin, construire quelquechose concrètement pour bénéficier de cette manne qui tombait sur la ville !
” la société locale des écoles marseillaises” pourquoi ?
les manifestations d’intérêts pour les transports, pourquoi ?
le P.P.A. de rénovation urbaine pourquoi ?
la multiplication des “sociétés” des “comités” ou autre, encore pourquoi ?
ces sujets largement connus bénéficient dans chaque institution de personnels formés et payés pour agir ? non ?
alors, oui, le plan marseille en grand, c’est mou, c’est long, c’est lourd, il n’y a pas de suivi… les institutions concernées ne s’entendent pas…c’est pas nouveau. (et bla bla bla !)
quelles propositions fait donc mr mirmand ? quelques regrets, pas de convention globale, changement d’affection de budget régional avec les futurs JO 2030, et en gros, on continue…on va améliorer un chouia, mais bon, ça va rouler.
peut être mr mirmand devrait être mis sous tutelle ?
alors oui merci à marsactu de nous faire partager toutes ces infos, mais c’est quand même épuisant ! et toujours cette impression au fil des mois et des articles de lire toujours la même chose : c’est mou, c’est long !
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@Marsactu, vous avez produit une enquête magistrale sur “l’emprise”. A quand le même travail sur la “viscosité” ?! Bon sujet de journalisme, me semble-t-il …
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Excellente interview qui met les administrateurs de l’Etat face à leurs responsabilités.
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Je n’interviendrai que sur le volet Mobilités de Marseille en Grand que je connais bien.
La question du bâti des écoles (à l’origine de Marseille en Grand) et du logement social, mentionnée par Christophe Mirmand, est essentielle et je n’ai pas d’éléments concrets sur les avancées dans ce domaine.
Le programme annoncé sur le volet Mobilités est loin d’être négatif sur Marseille ville, mais largement insuffisant en ce qui concerne la Métropole en général, pour rattraper le retard historique sur les Mobilités.
La première question est « comment en est-on arrivé à un tel retard sur Marseille ? », c’est-à-dire par exemple 101 km de tramway à Lyon contre 15 km à Marseille. Est-ce uniquement la responsabilité de l’Etat ? Aucune réponse n’est apportée.
Le Plan Marseille en Grand va mobiliser sur les 15 projets annoncés, entre 2022 et 2030, environ 1350 M€ pour la Métropole et 250 M€ pour l’Etat d’après mes calculs. Ce n’est pas rien. L’engagement annoncé par l’Etat sur le volet Mobilités de Marseille en Grand à terme est de 500 M€.
Attention, il va falloir attendre jusqu’à 2030 pour voir ces réalisations concrètement, notamment dans les quartiers Nord. En 2024, on est au début du début avec certains chantiers dans Marseille. Compte tenu de la situation politique, il n’est pas sûr aussi que cet engagement soit tenu…
Par ailleurs l’Etat est intervenu de manière forte pour favoriser les projets concernant la desserte des Quartiers Nord, jusque-là délaissés par les tramways : le tramway de la belle de mai (2030) et l’extension Nord du tramway de Géze à la Castellane (2029). Dés le début du Plan, l’Etat annoncé un fléchage de ces projets par des subventions d’état à 50 %.
Nous intervenons aussi au niveau d’un collectif sur les Mobilités, dans le cadre de Marseille en Grand, sur des points essentiels sans être écoutés, ni par la Métropole ni par l’Etat en demandant.
– Une Autorité organisatrice unique des Mobilités administrée par une trentaine d’élus comme en Ile de France et à Lyon, qui gère les tramways les bus les métros et les TER.
– Le réseau de TER Métropolitain est laissé sans investissement conséquent depuis des années. Il faut un véritable RER qui relie les villes de la Métropole et les grands pôles d’activité. La construction de ce RER ne fait pas partie de Marseille en Grand.
– En 2029 on se demandera pourquoi toutes les grandes Métropoles ont un RER sauf celle de Marseille.
–
Jean-Luc Duchateau FNAUT-PACA
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Faire un syndicat des usagers des transports en commun, ce ne serait pas là une belle proposition que pourrait proposer la FNAUT ? Tout ce que vous venez dénoncer c’est bien, mais ça ne va pas porter loin si vous êtes seul face à une métropole qui promeut le routier et les bus dans les relations entre villes de la métropole, quel est le rôle de la FNAUT dans la concertation du tramway de la Belle de mai, vous participez aux concertations ? Avez vous accès aux études commandées par la ville auprès de l’AGAM ?
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“La cour et la chambre régionale des comptes n’ont pas conscience de l’énergie mobilisée ici. Par exemple, pour permettre qu’une carte d’achat puisse être mise à disposition des chefs d’établissement scolaires pour qu’ils puissent acheter des graines à Naturalia afin que leur élèves apprennent la germination, eh bien, il a fallu que j’en réfère au cabinet du président de la République ! Même chose pour l’extension du Pass culture aux écoles primaires. Il a fallu que l’on en discute avec les cabinets des ministères respectifs.”
C’est quand même la misère d’être Préfet… On en viendrait presque à le plaindre. Concernant le Pass Culture pour les élèves des écoles marseillaises, c’est une proposition encore farfelue balancée en l’air par le Président de la République lors d’une visite en juin 2022, là encore nous imaginons effectivement le bordel que ça met dans les ministères mais franchement ce n’est pas notre problème, aux ministères de répondre que non ce n’est pas possible par contre si vous voulez donner un coup de pouce aux écoles marseillaises, vous avez la possibilité de donner une aide exceptionnelle a la caisse des écoles qui se chargera parce que c’est son rôle de le redistribuer pour des projets d’actions éducatives de toutes les écoles publiques de Marseille.
Tout comme le coup de la carte bancaire, là encore c’est un gros bordel que même le préfet ne semble pas tout a fait maîtriser : il parle de chefs d’établissements pour leur élèves, a noter que les directeurs d’école ne sont pas chef d’établissement, et qu’une école n’est pas un établissement avec une personnalité morale, d’où ce fameux problème que les écoles innovantes n’étaient pas en capacité juridique de recevoir des fonds pour faire leurs achats,les écoles étaient obligées de passer par des collèges ou lycées du coin qui avaient eux cette capacité juridique pour faire. Sauf que les agents comptables de ces établissements avaient d’autres chats a fouetter pour faire. Là encore, la caisse des écoles auraient très bien pu faire le job pour recevoir les fonds alloués pour les redistribuer sur les écoles porteuses de projets.
Ce fond soulevé par le préfet peut paraître anodin mais très révélateur d’une administration qui bouleverse tout un écosystème existant pour le fait du prince, et ça met a plat tout un mécanisme de financement de l’école publique uniquement pour quelques écoles qui se sont mises derrière les paroles d’un président jupitérien. Nous rappelons que l’école publique est un service public qui doit être égal, de qualité pour toutes et tous quelque soit le lieu.
Autant d’énergie déplacée pour ça …. Franchement … Ce n’est pas contre la CRC que le préfet devrait s’agacer. Et d’ailleurs ce que la CRC critique c’est le manque de vision et de cohésion dans tout ça : où sont les critères de mesure de l’impact de ces politiques ? Nul part, comment nous évaluerons l’impact sur la réussite scolaire, le climat scolaire ? Et par qui ?
Si l’achat de graines lui pose problème, nous ce qui nous pose problème, c’est que dans la loi de finance 2024, nous avons découvert que les budgets pour les écoles innovantes avaient été augmentées pour être déployées a plus grande échelle sur la franche, mais que surtout un budget est apparu pour des écoles innovantes privées …. Voilà il est là le fond du problème pour nous, ce n’est pas tant qu’un préfet s’agace pour l’achat de graines, mais que le plan Marseille en grand soit plutôt un laboratoire pour déployer à grande vitesse un nouveau modèle du financement et fonctionnement de l’école publique, qui marque surtout la fin de l’école publique gratuite, égale, et de qualité pour toutes et tous.
Bref … C’est peut être dur d’être Préfet, mais c’est surtout dur d’être enseignant, aesh, animateurs, psy scolaire, infirmière, agent des écoles, parents et élèves des écoles publiques marseillaises. Et eux n’ont pas la presse pour se plaindre, et les dorures de l’état pour se défendre.
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