L’onéreux déménagement du siège de la RTM contesté en justice
Le comité d'entreprise et le syndicat CFDT de la Régie des transports marseillais ont saisi le tribunal administratif. Ils estiment que la communauté urbaine fait une mauvaise affaire en vendant le siège de la RTM situé dans le 8e arrondissement contre une location à 2 millions d'euros à Euroméditerranée.
L’onéreux déménagement du siège de la RTM contesté en justice
Le recours a atterri in extremis au tribunal administratif le 22 février dernier. Dans une requête tombée dans les mains de Marsactu, le comité d’entreprise de la RTM (à l’unanimité des syndicats) et le syndicat majoritaire la CFDT contestent le déménagement du siège de la régie des transports de l’avenue Clot-Bey (8e) vers Euroméditerranée. Deux baux ont d’ores et déjà été signés pour un emménagement dans deux immeubles du 2e arrondissement, l’Astrolabe et le Calypso. Des choix contestés – jusqu’au premier adjoint au maire de Marseille Dominique Tian – actés en novembre et décembre 2015 à la hâte par la communauté urbaine MPM avant sa disparition le 1er janvier 2016.
Le secrétaire général de l’union départementale CFDT Patrick Parra se joint à ce recours en tant que simple contribuable. “En quittant son siège dont il est propriétaire pour une location, on plante d’entrée le budget de la métropole de deux millions d’euros par an, argumente-t-il. Et on ne peut pas considérer qu’une vente estimée à douze millions d’euros compense cela.”
“Un coût que les agents vont compenser”
En reprenant sa casquette de syndicaliste, il estime qu’à terme, les agents pourraient pâtir de ce coût supplémentaire. “Au début, ce genre de dépenses est compensé et puis, après, on oublie. Alors, on va demander aux employés de compenser par des gains de productivité. Deux millions d’euros, c’est la totalité des gains de productivité demandés ces trois dernières années aux agents de la RTM.”
Au tribunal, ce sont des points juridiques très précis qu’entend porter l’avocat des requérants afin de contrecarrer ce déménagement. Compte tenu des délais, le recours concernant la plus grande surface louée, 10 000 mètres carrés à l’Astrolabe, pourrait être recalé. Seul subsisterait alors celui concernant le Calypso où seront loués 1400 mètres carrés supplémentaires. Marc Mamelli explique un des points-clés de son raisonnement : “La RTM n’est pas une régie directe sous la responsabilité de MPM mais un établissement public industriel et commercial. A ce titre, c’est à elle de conclure ses baux et non au bureau de la communauté urbaine”, estime-t-il.
La communauté urbaine ayant disparue dans une métropole balbutiante, difficile de trouver un contradicteur et la RTM se refuse à tout commentaire sur ce dossier. L’ancien vice-président aux transports de l’institution et administrateur à ce titre de la RTM, Robert Assante, s’y essaie. “La RTM dépend à 100 % de MPM et son conseil d’administration a donné un avis positif sur ce déménagement, explique-t-il. Certes, la CFDT était contre mais elle n’a pas fait de contre-propositions. De notre côté, nous avons fait ce qu’il fallait en accordant cette rallonge de mille mètres carrés à la demande de la RTM.”
Assante : “Une manière de faire le buzz”
L’élu de centre-droit y voit surtout “une manière de faire le buzz. On fait de la bataille juridico-politicienne au moment de l’arrivée de la métropole et à l’approche des élections professionnelles.” L’argument est bien vite balayé par Patrick Parra. “Nous ne sommes pas représentatifs ni à la Ville ni à la communauté urbaine, encore moins à la métropole. Et les élections à la RTM auront lieu en juin 2017 !”
En 2005, les mêmes acteurs, Patrick Parra et l’avocat Marc Mamelli avaient attaqué devant la justice administrative une autre délibération de la communauté urbaine, à l’époque présidée par Jean-Claude Gaudin. Les syndicats contestaient un audacieux partenariat conclu entre la RTM et Veolia pour gérer les tramways. A l’arrivée, ils l’avaient emporté et la communauté urbaine avait retiré son projet.
Modification à 17 h 30 : Nous avions par mégarde confondu l’avenue Paul-Coxe avec l’avenue Clot-Bey où se situe le siège de la RTM. Merci à notre abonné “Électeur du 8e” d’avoir signalé cette erreur.
Commentaires
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Une fois de plus, les contribuables locaux sont pris pour des machines à cash optimisables afin de remplir les caisses du marché immobilier privé. Car bien évidemment il s’agit ici une fois de plus de remplir “à marche forcée” les immeubles de bureaux vides contruis sur le périmètre de Euro méditérrannée
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Il a raison !
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Si les chiffres sont vrais, 2 millions de locations contre 12 millions de vente, j’espère que la décision sera annulée, car elle n’est pas compréhensible autrement que par des agissements répréhensibles.
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Ah, les frères de la côte !
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Sur le périmètre urbain de Euroméditerranée, des milliers et milliers de m2 d’ immeubles de bureaux ayant poussé comme des champignons sont vides, car ils ne se remplissent pas spontanément du fait d’un marché privé local amorphe. Du coup, certains politiciens font le forcing depuis des années pour que les collectivités publiques ou organismes parapublics (RTM…) se substituent “ni vus, ni connus” aux intérêts privés. Il s’agit ainsi que les (très) gros promoteurs immobiliers voient in fine leurs m2 de bureaux jusque-là inutilisés rentabilisés in fine sur le dos de la puissance publique. Et ainsi le tour est joué grâce aux contribuables locaux qui n’ont bien-sûr pas leur mot à dire. Pas joli joli du tout !
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Hélas oui….
Pour pouvoir alimenter votre propos :
http://www.laprovence.com/article/economie/2019701/marseille-mpm-soffre-le-tiers-de-la-tour-jean-nouvel.html
Ou en core :
https://marsactu.fr/bref/mennucci-demenager-1200-fonctionnaires-de-mpm-dans-la-tour-nouvel-est-une-faute-morale/
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Robert Assante joue la loyauté à son groupe politique pour redorer son image après sa rébellion des dernières municipales.
Les intérêts du contribuable et de la RTM peuvent attendre.
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Ces deux millions d’euros seraient bien utile autrement pour développer les transports en commun !
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Petite précision pour la rédaction : le siège actuel de la RTM est avenue Clot-Bey, dans le 8ème, et non “avenue Paul Coxe”.
Pour le reste, tout a déjà été dit dans votre article du 20 novembre dernier. Nous avons là un parfait exemple de collusion entre des élus et des promoteurs immobiliers, assortie d’une gestion irresponsable des deniers publics. Même Tian était opposé à ce projet sorti in extremis d’on ne sait où, c’est dire !
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Merci ! C’est sûrement un déplacement récent à la mairie des 13e et 14e arrondissements, avenue Paul-Coxe donc, qui a poussé deux de mes neurones à se toucher 🙂
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@Jean-Marie Leforestier. Je peux certes comprendre qu’un déplacement à la mairie du 13-14 soit devenu, depuis les dernières élections municipales, éprouvant pour le système nerveux… 😉
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Ce projet n’est pas “sorti in extremis d’on ne sais où” ! En fait, c’est beaucoup plus simple : il est sorti du chapeau de promoteurs immobiliers avec pour corollaire (on devrait écrire récompense…) sans doute quelques allers-retours sonnants et trébuchants entre Marseille et les bords du lac Léman !
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Et pendant ce temps les escalators de la Timone sont à l’arrêt par “oubli” de certification du matériel utilisé. L’incompétence transpire par tous les pores de cette collectivité. La tonte des moutons (rare mais importante expertise locale), elle, continue allègrement
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Je ne peux que recommander le livre de Philippe Pujol (journaliste à La Marseillaise) :”La fabrique du monstre” chez “les arènes”
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SAIT on quelle est la surface des bureaux actuels et combien ils pourraient être loués ?
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— “Deux millions d’euros, c’est la totalité des gains de productivité demandés ces trois dernières années aux agents de la RTM”; Certes, mais les agents sont maintenant informés du double motif des efforts demandés : -Sauver la “ville de demain”, la ” plus grande opération immobilière d’urbanisme de bureaux après la défense” et patin couffin… et masquer son échec confirmé. – Réaliser une belle opération supplémentaire au profit des promoteurs immobilier, sur la juteuse place marseillaise où ils se gavent comme nulle part ailleurs. —- Ces surcoûts ne serons pas sans effets non plus sur le prix du ticket et donc sur la pérennisation du tout voiture dans notre belle ville. — Quant aux contribuables, ils ne perdent rien pour attendre… — “On plante d’entrée le budget de la métropole de deux millions d’euros par mois”. C’est bien le cas, mais c’est précisément pour ce faire que cette métropole, et “son périmètre économique élargie” est imposée; sans résultats à attendre d’ailleurs, puisque cette ville, telle qu’elle est gérée, ne peut être “aidée” par ses voisines; La gestion de cette ville en fait un puits sans fond, un trou noir pour l’argent public et une planche à billets pour les grands “agents” du privé.
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