"Nous devons nous réapproprier une démocratie confisquée par la technocratie"

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le 10 Juil 2013
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"Nous devons nous réapproprier une démocratie confisquée par la technocratie"
"Nous devons nous réapproprier une démocratie confisquée par la technocratie"

"Nous devons nous réapproprier une démocratie confisquée par la technocratie"

En 2008, le psychanalyste et professeur de psychopathologie Roland Gori était l'un des initiateurs de "l'appel des appels" en 2008. Ce collectif national regroupe des professionnels de la santé, de la justice, des chercheurs, des enseignants, des acteurs culturels, des journalistes qui souhaitent "remettre l'humain au coeur de la société". Pour le chercheur, notre société est de plus en plus basée sur la norme, le règlement. N'y compterait plus que l'évaluation, base d'une société où "la démocratie aurait été confisquée par la technocratie", au préjudice des citoyens. L'appel des appels a donné lieu et continue de donner lieu à de nombreuses manifestations publiques. Avec son dernier ouvrage paru, La fabrique des imposteurs, le psychanalyste marseillais souhaite prolonger ce combat :

Il faut retrouver la parole, remobiliser le débat citoyen, pour retrouver une démocratie qui se trouve aujourd'hui confisquée par la technocratie.  

Pour Roland Gori, l'imposteur d'aujourd'hui n'est plus celui "qui vend la tour Eiffel à des touristes", mais celui qui "tripatouille les chiffres" afin d'exister dans une société qui passe son temps, à juger, à jauger, à évaluer, à mesurer : 

Par exemple dans la vie scolaire, des juristes ont constaté qu'en France, on a 12 500 lois, 400 000 normes, des millions de circulaires". On a tendance aujourd'hui à calibrer les activités humaines comme on calibre les tomates.

Face à tout ça, "les gens essaient de s'adapter à ce qu'on exige d'eux, or, cela peut impacter sur leur capacité à créer", explique Roland Gori. Les politiques seraient largement complices de ces dérives : 

La politique s'est laissée coloniser par le champs du marché. Il y a une hégémonie culturelle, la seule valeur qui compte c'est le marché. Les politiques sont dans un rapport de servitude avec lui.

Roland Gori pense que les citoyens peuvent reprendre cette parole confisquée et souhaite rappeler aux politiques que "la bonne décision se prend en aval, à la suite d'une bonne discussion, et qu'elle n'est pas inscrite dans des textes religieux, ou dans des coutumes anciennes". Des révolutions sont possibles.  

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Commentaires

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  1. PC PC

    Les politiques sont surtout dans un rapport de réélection, de cumul, et de remplissage des comptes, c’est le seul marché qu’ils connaissent.

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  2. Anonyme Anonyme

    que de vérités et de réalités . bravo. JCT

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