Mutualité : nuages sombres et espoirs d'éclaircies
La nouvelle est tombée mercredi en conseil d'administration : "le groupe SOS se désiste pour Bonneveine", nous confirme la direction. Le Grand conseil de la mutualité (GCM) voit ainsi s'éloigner l'un des derniers partenaires restants en négociation pour reprendre l'activité de la clinique du sud de Marseille, qui fait partie de son important réseau de santé dans le département. Lequel est en redressement judiciaire jusqu'en novembre, à cause d'un déficit de plusieurs millions d'euros par an et d'un passif d'environ 30 millions d'euros.
Selon Hélène Honde, représentante de la CGT, le conseil d'administration aurait d'ailleurs voté "une série de mesures dont le licenciement de 8 personnes en pharmacie, le passage en force sur la rémunération des médecins, la révision de l'ensemble des accords d'entreprise pour économiser 900 000 euros. Ils considèrent que les seules variables d'ajustement, ce sont les salaires et l'emploi", dénonce-t-elle. Décisions non confirmées pour l'heure du côté de la direction, qui a néanmoins promis un entretien à Marsactu la semaine prochaine.
Pas de plan B pour Bonneveine
Face à ce qu'il qualifie de "crise globale des hôpitaux", de nombreuses "portes se sont fermées" expliquait la semaine dernière Jean-Louis Benoit, président de la Mutualité française Paca et vice-président de la Fédération des Mutuelles de France. Et ce alors que, reconnaissait-il, "il n'y a pas vraiment de plan B, une reprise serait la seule solution qui permettrait de préserver l'emploi".
Le plan B, il existe, remarque Hélène Honde, secrétaire CGT : "que le GCM renonce à la fermeture" de la clinique, où un rassemblement était prévu ce jeudi. Avertis de la tenue jeudi dernier d'une conférence de presse de la Mutualité pour présenter sa campagne d'interpellation des candidats aux législatives, salariés et comités d'usagers ne se sont pas privés de s'inviter pour clamer leurs positions. "On ne peut pas vous laisser vous exprimer comme cela sur l'accès au soin, alors que vous-même dans vos structures, vous ne le maintenez pas", a justifié Hélène Honde.
Bonneveine qui, ont-ils insisté forts de l'audit de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) – dont les conclusions ont été présentées oralement en attendant d'être publiées par la nouvelle ministre Marisol Touraine – remplit "un rôle essentiel par rapport aux IVG". "C'est un point crucial, a reconnu Jean-Paul Benoît, président régional et vice-président national de la Mutualité, qui y a ajouté "des prises en charges spécifiques sur des soins de suite notamment d'anciens toxicomanes en cours de sevrage".
Mais, car il y a un mais :
Par rapport au volume d'activité de la clinique, c'est marginal : on ne peut pas construire un plan uniquement là dessus. Il n'y a pas d'avenir sur des établissements pluridisciplinaires de cette taille là (120 lits, ndlr).
Allô la nouvelle ministre ?
"On peut s'adosser à d'autres structures notamment une maison de vie. La Mutualité l'a fait dans les Côtes d'Armor", ne s'est pas démontée Hélène Honde. Les invités surprises au club La Nautique qui ont formulé un reproche mal encaissé par Jean-Paul Benoît : si les politiques du gouvernement sortant sont aussi en cause, "la mutualité co-organise le démantèlement" de son réseau de santé. "Il n'est pas juste de dire que la mutualité abandonne ses oeuvres sociales. Le rapport de l'Igas pointe que nulle part ailleurs on a vu une telle aide de la mutualité, des dizaines de millions d'euros ont été apportées ces dernières années".
"Le poids politique on le met, et les syndicats aussi il faut les saluer", a-t-il poursuivi, assurant d'une intervention auprès du ministère de la Santé "pour dire que le Grand conseil, c'est un dossier qu'il faut traiter et pas dans 6 mois". Les syndicats, s'ils ne bénéficient pas de la médiatisation de la centaine de salariés de Fralib même si le GCM représente 1200 emplois, a lui aussi fait le tour des acteurs cette semaine : le nouveau ministère de la Santé, la ministre marseillaise Marie-Arlette Carlotti (dont le champ de compétences est rattaché à la Santé), le conseil général (qui s'est déjà engagé à une aide de 900 000 euros sur trois ans sous réserve que d'autres suivent), le conseil régional, des candidats à la députation.
En tête des sujets notamment pour Jean-Paul Benoît : "la renégociation de la convention des centres médicaux". Au nombre de 11, les centres de santé sont, avec les centres dentaires, d'optique et les pharmacies, un élément essentiel de l'accès au soin, s'accordent tous les acteurs. Y compris l'Agence régionale de santé, pourtant très réticente à mettre la main à la poche depuis le début du conflit. "Les maisons médicales (qui regroupent dans un même bâtiment des praticiens libéraux) ne sont pas des centres mutualistes. Ces dernières sont déjà un progrès par rapport à l'exercice isolé mais on n'a aujourd'hui aucune garantie de tiers payant et d'absence de dépassements d'honoraires", a souligné Jean-Paul Benoît.
"Productivité"
Ces points d'accès à la santé, si essentiels soient-ils, restent les principaux boulets financiers du GCM. La simple pratique sociale et systématique du tiers payant coûte 4 € par consultation (selon l'évaluation de l'Igas) au GCM. Une perte qu'aucun organisme ne compense. Jean-Paul Benoit se montre optimiste : "chaque fois qu'on a eu des visites de l'Igas sur les centres de santé (en 1991 et 2000), on a obtenu des avancées sur le financement. C'est pour ça que cett audit est important. Pour autant, elle ne dit pas que des choses qui font plaisir
". Exemple à l'en croire :Le chiffre d'affaires ne permet pas de payer y compris la masse salariale des médecins. Même s'ils travaillaient à mains nues sur le bord d'un trottoir, on serait déficitaires.
"En écartant les extrêmes, l'Igas pointe un écart de 1 à 3 du nombre d'actes par médecin, développe-t-il.
Ce n'est pas de la production de boulons dans une usine on travaille sur l'humain, j'entends tout ça… Mais il y a des limites, 30% je pourrais comprendre par exemple". D'où l'idée, dont les modalités sont l'objet de débats entre direction et syndicat des médecins, d'une évolution de la rémunération, aujourd'hui à la fonction, vers un modèle mixte qui intégrerait une "incitation à l'activité". Cela ne remplacera toutefois pas l'activité des pouvoirs publics…Commentaires
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Le plan dit de redressement ne pourra s’opérer dans le bon sens, sans la volonté de la direction du GCM !!!Or, après de longs mois de négociations et actions en tous genres, il ne semble pas que ce soit le cas.
Il n’est tenu aucunement cas des recommandations du TGI, de l’ARS d’utiliser les délais accordés pour avancer.
Au lendemain de la Table Ronde du 7 juin, qui préconisait un travail en commun,les patrons du GCM envoyaient par un coup de force, un contrat délictueux aux médecins généralistes de l’entreprise : à savoir, passage paiement à l’acte plutôt qu’à la fonction, en dépit de l’orientation que s’est toujours donnée la médecine mutualiste ! 38 des 41 médecins ont refusé !!!
Seront-ils licenciés ? seront-ils poussés à démissionner !!!
Allons nous accepter ce matraquage indéfiniment !!
Réagissons !
On ne lâchera rien !!!
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Le plan dit de redressement ne pourra s’opérer dans le bon sens, sans la volonté de la direction du GCM !!!Or, après de longs mois de négociations et actions en tous genres, il ne semble pas que ce soit le cas.
Il n’est tenu aucunement cas des recommandations du TGI, de l’ARS d’utiliser les délais accordés pour avancer.
Au lendemain de la Table Ronde du 7 juin, qui préconisait un travail en commun,les patrons du GCM envoyaient par un coup de force, un contrat délictueux aux médecins généralistes de l’entreprise : à savoir, passage paiement à l’acte plutôt qu’à la fonction, en dépit de l’orientation que s’est toujours donnée la médecine mutualiste ! 38 des 41 médecins ont refusé !!!
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