Maryse Joissains investie par Les Républicains malgré le risque judiciaire

Actualité
le 6 Fév 2020
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La maire sortante d’Aix-en-Provence a été officiellement choisie par la commission nationale d’investiture (CNI) pour porter les couleurs LR aux prochaines municipales. Son rival, Jean-Marc Perrin reste en lice.

Maryse Joissains dans son bureau le 19 juin 2019 (Photo Emilio Guzman)
Maryse Joissains dans son bureau le 19 juin 2019 (Photo Emilio Guzman)

Maryse Joissains dans son bureau le 19 juin 2019 (Photo Emilio Guzman)

L’issue laissait peu de place au doute. La commission nationale d’investiture (CNI) des Républicains a investi, ce mercredi 5 février, Maryse Joissains pour porter ses couleurs dans la bataille des municipales de mars prochain. “Je me suis entretenue il y a quelques semaines avec mon ami Christian Jacob, président du parti, qui m’a toujours confirmé son soutien”, précise dans un communiqué la maire sortante. Se targuant d’avoir “toujours été soutenue au niveau local par Renaud Muselier et Martine Vassal”, celle qui est officiellement entrée en campagne le 10 janvier et vise un quatrième mandat se dit désormais “la seule candidate légitime pour représenter notre famille politique à Aix-en-Provence”.

Une pique à peine voilée à son rival, Jean-Marc Perrin. Ancien adjoint entré en dissidence, il briguait également cette investiture. Il prend acte de la décision, avec philosophie. “Je ne porterai pas le deuil ce soir… “, sourit-il. Mais promet de rester dans la course : “Chaque jour conforte un peu plus ma candidature. Elle a du sens. Et ma liste, je peux la déposer dès demain. Elle rassemble des gens de droite, comme moi, mais aussi de gauche.” Démissionnera-t-il de LR ? Il dit vouloir s’offrir un temps de réflexion. “Mais je ne vais peut-être pas leur laisser le luxe de me virer… “, poursuit-il, un rien agacé d’apprendre la décision par la presse et non “par la rue de Vaugirard [siège national LR, ndlr]”.

Les partisans de la sortante, eux, n’ont jamais douté qu’elle obtienne ce label. “On n’a jamais trop tenu compte de la demande de Jean-Marc Perrin, glisse Sylvain Dijon, directeur de campagne de la “team Joissains”. Sinon, on n’aurait pas imprimé 20 000 affiches et 110 000 documents avec le logo LR dessus !”

La commission d’investiture LR a en outre choisi de trancher avant que ne tombe l’arrêt de la cour de cassation statuant sur la condamnation de Maryse Joissains par la cour d’appel de Montpellier à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour détournement et prise illégale d’intérêts. Jean-Marc Perrin ne cache pas sa désapprobation : “Le parti fait le choix de prendre des risques. Il investit une candidate qui peut être confirmée dans ses condamnations… C’est assez casse-gueule, je trouve.”

L’audience de cassation se tiendra le 19 février, la décision de la cour pourra prendre jusqu’à deux semaines. Or le dépôt des listes aura lieu, lui, d’ici au 27 février… C’est peu dire que le timing est compliqué pour la liste « la passion d’Aix » menée par la cheffe de la majorité municipale. “Maryse Joissains a fait sa demande en tant que candidate, maire sortante, mais surtout en tant que tête de liste. C’est toute une liste qui est investie, plaide Sylvain Dijon. Liste il y a, liste il y aura.” Comprenez, avec ou sans Maryse Joissains à sa tête.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Ce qui reste du parti “Les Républicains” se distingue chaque jour un peu plus par la vacuité de ses idées et la fossilisation des individus. Les interviews de l’immense Christian Jacob sont un modèle de langue de bois et de parler-pour-ne-rien-dire. Choisir une personnalité de 77 ans un peu embêtée par les juges pour, en suivant les traces glorieuses de Gaudin, postuler à un quatrième mandat municipal est révélateur de ce que ce parti est incapable de se renouveler et n’a plus rien à dire.

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