Martine Vassal vole au secours du Val Tram avec 30 millions d’euros
La présidente du conseil départemental Martine Vassal a annoncé mardi qu'elle apporterait 30 millions d'euros pour le projet Val Tram, un tram-train qui doit relier Aubagne et la Bouilladisse, en lieu et place d'une ancienne voie SNCF. Un coup de pouce appréciable alors que la métropole peine encore à définir ses priorités en termes de transports.
Maquette du projet de Val Tram
“Pour la mise en service du Val Tram, ce sera fin 2019, début 2020. Vous comprenez l’importance de cette échéance”. La référence aux prochaines élections municipales de Robert Abad, directeur de la société publique locale qui a la charge du projet de tram-train entre Aubagne et La Bouilladisse, n’a semble-t-il pas plu à la présidente du conseil départemental. “On ne fait pas cela pour les élections”, a commenté tout haut Martine Vassal, devant l’assemblée de maires du secteur réunie pour l’occasion.
Le projet d’aménagement a pourtant une couleur particulièrement politique. Il relève même d’une promesse de campagne de la droite aubagnaise : ne pas étendre le tramway vers la zone des Paluds, à l’Est mais utiliser plutôt une ancienne voie de la SNCF pour aménager 14,7 kilomètres vers le Nord. Ce faisant, la présidente de l’ex agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile Sylvia Barthélémy (UDI) a inversé l’ordre des priorités de la précédente majorité, qui avait aussi dans les cartons cette ligne empruntant la voie de Valdonne. Pour la trouver, alors que les rails inutilisés depuis des décennies dépassent à peine de l’herbe, il suffit de suivre le gros tuyau vert qui amène les rejets de l’usine d’alumine de Gardanne à la mer.
Un financement encore à boucler
Dans sa besace, la présidente du conseil départemental a apporté à la Bouilladisse un chèque de 30 millions d’euros pour ce Val tram, encore au stade d’avant-projet. Cette enveloppe est issue des 300 millions d’euros fléchés sur la mobilité qui avaient été annoncés suite aux États généraux de Provence début février. Elle vient s‘ajouter à 18,5 millions d’euros de l’État décrochés fin 2014 dans le cadre d’un appel à projets national.
Le compte ne fait encore que la moitié des 90 millions d’euros que devrait coûter l’aménagement, mais le coup de pouce de Martine Vassal est bienvenu pour ce projet qui n’a guère avancé depuis une consultation des habitants l’été dernier. “Vous êtes la femme la plus puissante du sud de la France”, ose au micro Sylvia Barthélémy. Le conseil régional pourrait aussi participer, le reste incombant théoriquement à la métropole, dont les transports urbains sont une des compétences phares.
“Un tramway des champs”
Le Val Tram en détail
11 stations seront aménagées le long du trajet prévu en 25 minutes, dont six stations dans Aubagne. Cinq parking relais, totalisant 550 places, seront aménagés à la Bouilladisse, la Destrousse, Pont-de-Joux (Auriol / Saint Zacharie), Pont-de-l’Etoile et Les Solans Napollon. Les estimations espèrent 7500 voyageurs par jour sur la ligne avec une fréquence de 10 minutes en heures de pointe et de 20 minutes le reste du temps.
Le foncier a été racheté à SNCF Réseau et le projet devrait réutiliser le matériel qui avait été acheté pour le tramway, 8 rames conçues par Alstom, qui peuvent circuler à la fois en milieu urbain et en périurbain.
“Ce sera un tramway des champs. Avec un coût de 6 millions d’euros le kilomètre, contre 25 en moyenne, ce sera le tramway le moins cher au monde (sic)”, défend Sylvia Barthélémy, . Pour ce qui est de la cohabitation avec la canalisation de l’usine d’alumine de Gardanne qui longe la voie (lire notre article), “nous sommes en négociation avec Alteo, indique Nathalie Castan, directrice du service transport du conseil de territoire du Pays d’Aubagne. Il sera indispensable de l’enfouir à quelques endroits mais sur le reste du linéaire le tramway circulera bien à côté”.
Les premiers coups de pioche sont attendus pour novembre 2017 mais il faudra, d’ici là, que la métropole vote en ce sens. Et si le vice-président aux transports de la métropole Jean-Pierre Serrus, était du déplacement, il s’est bien gardé de confirmer que le Val Tram est une priorité parmi les multiples projets aujourd’hui en concurrence.
La voie de Valdonne, devenue projet Val Tram, avait certes bonne place dans le livre blanc des transports élaboré dans le cadre de la mission métropolitaine confiée par le gouvernement au préfet Laurent Théry. Sur cette base, la métropole doit encore élaborer un schéma global avant de distribuer les enveloppes. Une tâche qui sera menée dans les prochaines semaines en concertation avec l’Etat. Le président de la métropole Jean-Claude Gaudin a fait savoir qu’il en espérait un soutien financier conséquent. D’ici là, la métropole observe mais ne paie pas, sauf dans le cas des travaux sur la ligne ferroviaire Aix-Marseille où elle s’est engagée pour une trentaine de millions d’euros. Martine Vassal, elle, double tout le monde. Pour le moment, le tram-train n’est pas encore métropolitain.
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