Marseille : renforts internationaux pour les partisans de l'eau publique

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le 24 Nov 2010
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Marseille : renforts internationaux pour les partisans de l'eau publique
Marseille : renforts internationaux pour les partisans de l'eau publique

Marseille : renforts internationaux pour les partisans de l'eau publique

De manifestations en débats, de projections de films en intervention au conseil communautaire, la gauche marseillaise – avec les socialistes dans le rôle de la valse-hésitation – se battent depuis quelques mois pour mettre la question de l’eau sur la table. L’enjeu est, comme Marsactu le détaillait ce mercredi, de peser pour un retour au public de la gestion de l’eau dans la communauté urbaine de Marseille, dont les contrats avec le privé arrivent à échéance en 2012 et 2013. Mais aussi de mettre sur pied un « alter-forum » à celui qui se tiendra en mars 2012 à Marseille, sous la houlette du Conseil mondial de l’eau (CME).

Pour ce dernier point, cette fois-ci c’est fait, avec un « Appel de Marseille » lancé ce mercredi, en présence des trois niveaux d’organisation : local, national et international. « Au niveau du département, nous sommes déjà une quarantaine d’organisations », a indiqué Jacques Masson, membre de la Coordination Eau Bien Commun 13. Avec notamment le soutien d’Europe Ecologie/Les Verts, du Front de Gauche et du Modem. A l’échelon hexagonal, « Attac France, les coordinations Eau Île-de-France et Rhône-Méditerranée, la Confédération paysanne, France Liberté, Utopia, le Mouvement national de lutte pour l’environnement et bientôt Emmaüs International et la Ligue des droits de l’homme », entre autres, sont déjà la partie, a détaillé Jean-Claude Oliva, président de la coordination Eau Île-de-France.

Ricardo Petrella, figure italienne du droit à l’eau, Maude Barlow, côté canadien, et Wenonah Hauter, directrice exécutive de l’ONG américaine Food & Water Watch, ont apporté leur soutien via des messages vidéos. Tandis que Jon Keesecker, représentant en France de Food & Water Watch, a rappelé la raison d’être de ce forum alternatif : « beaucoup d’entre nous avons participé aux forums précédents, jusqu’à ce que la plupart des ONG claquent la porte à Kyoto en 2003. Nous ne voulions plus participer à un processus qui donnait la part belle aux patrons, avec pour feuille de route la privatisation. »

Une gouvernance contestée

« Les ONG représentent aujourd’hui plus de la moitié des membres du CME et sur 36 sièges au conseil d’administration, les entreprises privées n’en occupent que 5. Le Forum mondial de l’eau est ouvert à tout le monde, ceux qui veulent parler de la gestion de l’eau, du droit à l’eau, peuvent en parler », déclarait pourtant en juin Loïc Fauchon, président du CME et de la Société des Eaux de Marseille, filiale de Veolia.

« C’est vrai. Il y aussi beaucoup d’élus, etde représentants d’entreprises publiques, reconnaît Jean-Claude Oliva. Mais la structure n’est pas publique et dans les faits ce sont tout de même les grandes entreprises privées qui fixent l’agenda avec des thèmes comme les partenariat publics-privés, le recouvrement des coûts du service de l’eau. Malgré toutes les grandes déclarations, le droit à l’eau n’a jamais été reconnu par le Forum officiel. » Ce qu’a en revanche fait l’ONU en juillet, une institution que les militants verraient bien reprendre le contrôle du seul outil international dédié à l’eau.

Pendant son entretien avec Loïc Fauchon lundi, la figure de proue d’Europe Ecologie/Les Verts Eva Joly est allée pêcher une autre information : « c’est Christian Frémont, ancien préfet de Région et directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qui pilotera le Forum aux côtés de Loïc Fauchon. On a aussi appris qu’il était avancé. Il sera ainsi en dehors de la période de campagne officielle pour les présidentielles, où le temps de parole est contrôlé. Ce sera donc le dernier forum international pour le candidat Sarkozy, financé à hauteur de 10 millions d’euros par les collectivités locales », rapporte Sébastien Barles, porte-parole d’EE/Les Verts à Marseille. Avis de mistral en mars 2012…

Un lien Le site de l’appel de Marseille

Un lien Celui du Conseil mondial de l’eau

Un lien Gestion de l’eau à Marseille : haute pression sur Eugène Caselli, sur Marsactu

Un lien En attendant, ça chauffe à Est Ensemble, agglo de la région parisienne, à suivre sur le blog de Marc Laimé

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Commentaires

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  1. malkhuth malkhuth

    pourquoi le ps veut il “aider “le forum mondial de l’eau???? même en nature ,messieurs du ps un peu de courage choisissez votre camp

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  2. Jean Jean

    L’eau gérée complètement par la fonction publique ? Houla! Les jours de grève, pas de douche, pas d’eau potable… Les jours de pont, une demi-douche et un demi verre d’eau…Une coupure d’eau dans votre immeuble un vendredi soir? ça attendra lundi ! Un problème un soir de match? Rappelez après…Eh bien bon courage…Blague à part, la posture qui consiste à taper sur les entreprises et à dire “vive le tout public, on nationalise, et on fait grossir les effectifs des fonctionnaires”, sans se poser les bonnes questions, moi ça me laisse perplexe… Demandons nous comment avoir le meilleur service de l’eau au meilleur prix (plutôt que de lever les bras au ciel en disant que l’eau est un bien commun), et on arrivera à la conclusion que tout cela est technique et que l’on a besoin des entreprises.

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