Marine Le Pen ressort aux Marseillais le FN à la papa

Marine Le Pen ressort aux Marseillais le FN à la papa

"C'est ce que les gens, ici, attendaient", juge à chaud un responsable local du Front national après le discours de Marine Le Pen au parc Chanot. Entre 2500 et 3000 personnes ont fait le déplacement et payé 5 euros pour entrer dans la salle Europe, dont la capacité a été artificiellement réduite de 20 % pour ne pas donner l'impression d'une assistance clairsemée.

Face à son père assis juste dans l'axe du pupitre, la candidate a misé ce dimanche sur les fondamentaux du parti d'extrême-droite : immigration, insécurité, autorité. Oubliée la campagne sur les thèmes économique et sociaux. Dans une ville qui vient  de comptabiliser trois morts par balle en deux jours, Le Pen fille joue sur du velours.

Je fais le rêve que Marseille ne fasse plus la une des journaux avec des titres comme "nouveau règlement de compte à Marseille", "fusillade à Marseille" ou morts par balle dans la cité phocéenne.

Contrairement à Nicolas Sarkozy qui avait complètement zappé Marseille il y  a quinze jours, Marine Le Pen développe largement les références sur la ville et ses "vingt règlements de compte en un an" (15 en réalité). Pas de doute, cette cité – qui a donné au Front des scores parmi les meilleurs au niveau national lors des dernières cantonales (sans toutefois permettre l'élection d'un conseiller général) – devient le nouvel étendard du parti.

Marseille, "triste symbole"

Marine Le Pen insiste sur ces bandes "qui font la loi" et sur les habitants "qui n'en peuvent plus". Pour elle, le coupable est connu : Nicolas Sarkozy qu'elle interroge sous les vivas de la foule : "où il est le kärcher ?", assène-t-elle avant d'assurer que Marseille est "le triste symbole du terrible échec de Nicolas Sakozy sur l'insécurité".

Elle prend aussi le contre-pied du sortant qui avait affiché lors de son meeting ses certitudes assumant notamment que "quand il faut remplacer un préfet, on le remplace". Pour Le Pen, "ce n'est pas un changement ultra-médiatisé de préfet, ce n'est pas les visites éclair de ministres qui changent quelque chose". Claude Guéant, rebaptisé "Néant" par "les gars de la Marine" présent aujourd'hui à Marseille pour dresser le bilan sécuritaire six mois après la nomination d'Alain Gardère appréciera.

Monter les immigrés les uns contre les autres

Dans la foulée, la candidate frontiste déploie ses propositions : interdiction de retour dans le quartier d'origine pour les chefs de bande condamnés, fin des aides sociales pour les récidivistes et renforcement des forces de police et de gendarmerie. Surtout, elle insiste sur les délinquants étrangers, se prononce "pour la double peine : une pour le délit commis, l'autre pour avoir trahi l'hospitalité de la France". Salve d'applaudissements.

Elle déroule le discours historique du Front. "Ici à Marseille, plus encore qu'ailleurs, vous savez à quel point l'ouverture totale des frontières et les drames qui la suivent notamment l'immigration massive doivent trouver face à eux une puissante autorité de l'Etat." Marine Le Pen oppose les immigrations "polonaises, italiennes, espagnoles, portugaises" pour qui "l'assimilation était la règle" aux "étrangers trop souvent sûrs de leur droit qui cherchent à imposer leurs coutumes au peuple français".

Les hourras de la foule redoublent. Le passage sur l'école insistera sur l'autorité perdue de l'instituteur et les méfaits de mai-68 et La Marseillaise retentira, Jean-Marie donnant le la. Hier, le discours social était bien loin. Il fallait interroger les pontes locaux assurant le SAV post-meeting pour entendre parler du nouveau gimmick du FN, les causes sociales de l'insécurité. Magnéto Esther.

Si ça vous dit, l'intégralité du discours de la candidate est ici. Une réalisation FN Production.