Les Fralib sauveront-ils leur usine en 2012 ?

Depuis 15 mois maintenant, les salariés de Fralib sont en conflit pour sauvegarder leur entreprise et tenter de mettre en place leur projet de reprise. Mais cette année se termine vraisemblablement mieux qu’elle n’avait commencé, avec l’annulation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi déposé par Unilever, et la victoire des salariés « en lutte » devant le conseil des Prud’hommes, qui peuvent ainsi se voir verser les salaires que la multinationale leur avait suspendus, les considérant comme grévistes.

L’occasion pour nous de revenir avec Olivier Leberquier, délégué syndical CGT de Fralib,  sur cette année passée et d’aborder le futur avec leur projet de reprise du site et de la marque Éléphant :

Pour l’année à suivre, les Fralib peuvent d’ores et déjà compter sur le soutien de plusieurs collectivités locales comme le rappelait le délégué syndical dans un communiqué il y a quelques jours, soulignant « des engagements importants et officiels » pris par le conseil Régional, le conseil Général, la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole ou encore la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne, ainsi que la mairie d’Aubagne. Certains investisseurs privés seraient également prêts à soutenir financièrement le projet de reprise des salariés, dont le groupe MFB LARIO. « Un autre groupe dont l’activité est la distribution en restauration (hors foyer) de thés et d’infusions Bio ou de spécialités avec sa propre marque serait intéressé pour rapatrier sa production actuellement conditionnée en Espagne. Une entreprise qui distribue des compléments alimentaires bio dans 160 magasins et sur internet, serait intéressée elle, pour élargir sa gamme de produits aux Thés et infusions ». D’autres contacts ont également été établis avec les producteurs de plantes aromatiques en PACA et Rhône Alpes.

Alors que Unilever continue à ne rien vouloir accepter d’autre qu’une fermeture pure et simple de l’usine, les dernières décisions de justice, la ténacité des Fralib commencent en revanche à faire évoluer les esprits, notamment du côté des pouvoirs publics. Dans un courrier adressé au député communiste des Bouches-du-Rhône, Michel Vaxes, le premier ministre François Fillon explique que « le Gouvernement a demandé à Unilever de garantir une enveloppe financière conséquente, à la hauteur de la réputation et des moyens financiers de ce groupe. Il a dans ce cadre obtenu que le financement, par Unilever, des mesures de revitalisation, excède les exigences imposées par la loi. En outre, à la demande expresse du Gouvernement, Unilever maintiendra la majeure partie de l’outil de production gratuitement à disposition de tout projet de reprise industriel. »

En début d’année prochaine, la table ronde tant attendue afin d’examiner une alternative à cette fermeture pourrait se tenir en Préfecture de Région. Pour les Fralib tout se jouera en 2012.

Le courrier de François Fillon à Michel Vaxes :

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