Les collectivités veulent payer un filtre à air à la rocade L2
Les collectivités veulent payer un filtre à air à la rocade L2
Mercredi après-midi, Jean-Claude Gaudin baguenaude au parc de la Moline, au coeur des 11e et 12e arrondissement à l'invitation de la nouvelle maire de secteur, Valérie Boyer. L'histoire ne dit pas si l'ancien maire et nouvel adjoint au développement durable, Robert Assante, a reçu un carton d'invitation. En tout cas, lors de la dernière séance du conseil général, ce vendredi, il a trouvé le moyen de redonner vie à une revendication ancienne des riverains de ce parc sous lequel passe la L2. Au détour d'une question sur un mur anti-bruit le long du collège Germaine-Tillon, il est intervenu avec sa double casquette d'élu de la Ville et de la communauté urbaine pour parler pollution.
"La réalisation d'une usine à filtration, située sur le parc de la Moline, est une ancienne revendication des riverains de la future autoroute urbaine, explique le conseiller général et adjoint au maire. Je suis intervenu auprès de Jean-Noël Guérini pour lui confirmer que la Ville mais également la communauté urbaine étaient prêtes à financer leur part de cette usine à filtrer les particules." Depuis la tribune, Jean-Noël Guérini a rappelé son engagement à payer sa part de cette installation. "Je souhaite que cela soit mis à l'ordre du jour du prochain comité de pilotage en juillet", a-t-il ajouté en se tournant vers sa directrice générale des services pour qu'elle en prenne acte.
Quatre qui paient et un qui boude
Cet accord de principe vient confirmer celui de l'ensemble des collectivités qui financent la rocade. "Du côté de la région, nous avons toujours été clairs, estime Jean-Marc Coppola, vice-président Front de gauche en charge des investissements régionaux. Nous sommes prêts à financer à condition de ne pas être seuls à le faire. Si les trois autres collectivités locales sont d'accord pour nous accompagner, je m'en félicite. Maintenant, la balle est dans le camp de l'Etat."
La première pierre d'achoppement concerne le montant de l'investissement. "La station doit comporter deux parties, détaille l'élu régional. Le financement de la partie de mesures est à peu près assuré même s'il y a encore une discussion avec les associations sur l'endroit où elle doit être installée. En revanche, sur la partie filtration, il y a un débat avec l'État sur le montant de l'installation. Nous pensons qu'elle coûterait autour d'un million alors que l'État parle de deux." Cet écart de prix étonne Robert Assante qui conserve une certaine expertise des filtres du temps où il défendait le projet d'incinérateur pour le compte de la Ville. "Franchement, cela me paraît cher payé, estime-t-il. D'autant plus qu'il ne s'agit pas d'extraire et filtrer des fumées 24 heures sur 24 mais uniquement en cas de dépassements des normes autorisées".
"L'air qu'on respire"
En effet, le système de filtration serait directement raccordé à l'usine d'extraction de l'air prévue en cas d'incendie. Cela permettrait d'évacuer et de filtrer les fumées en cas de dépassement des normes autorisées en particules fines, benzène et autres joyeusetés crachées par nos pots d'échappement. "Si j'ose dire, c'est de l'air qu'on respire", tousse l'ancien maire des 11e et 12e. La réticence de l'Etat n'est pas seulement d'ordre financier. En effet, le cahier des charges a été ardemment négocié avant que le partenariat public-privé soit signé entre Bouygues et le ministère à l'automne 2012. A la tête de la société dédiée, la SRL2, Inouk Moncorgé a toujours répété que la construction de cette usine ne faisait pas partie de son cahier des charges.
En décembre dernier, il avançait même des raisons très "développement durable" pour refuser ce projet. L'usine allait plomber le bilan carbone de l'autoroute en consommant beaucoup d'énergie pour extraire les fumées pour un résultat jugé médiocre. Qui plus est, "nous avons regardé les études menées au préalable au sujet de la filtration. Nous considérons que le sujet n'est pas abouti. Les dispositifs mis en place à titre expérimental ne permettent pas de filtrer l'ensemble des polluants présents dans l'air." Joint par nos soins, la SRL2 a réaffirmé qu'elle n'avait connaissance d'aucun projet. Du côté de l'Etat, la préfecture n'a pu nous apporter de réponse dans le délai imparti.
Dernier élément de blocage : si les militants du collectif anti-nuisances obtiennent gain de cause à l'Est, ils devraient donner des idées aux riverains de la partie Nord qui doit comporter un nouveau tunnel à partir du centre commercial du Merlan. Dans ce cas, la facture doublerait. Et le tunnel à bout filtre s'éloignerait encore un peu.
Commentaires
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L2 l’arlésienne – Quand elle ouvrira c’est sûr … les poules auront des dents !
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Les études pour L2 nord et les travaux sur L2 EST avancent à grand pas;apparemment les responsables de la SRL2 livreront l’ouvrage dans les délais impartis. Donc, nous espérons tous, en tant que bucco-rhodaniens , qu’en 2017,les poules de l’arlésienne, seront toujours sans mordant,feront encore des œufs, pour le plus grand bien de Marseille et de ses habitants à la parure,aujourd’hui pour beaucoup, déplumés.
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Dire que les premières ébauches de cette rocade ont plus de 80 ans, ca laisse rêveur…Record à la Marseillaise..
Croisons les doigts pour qu’elle se fasse, de toutes manières on s’en rendra compte quand on recevra les impôts locaux…
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C’est donc, dans le meilleur des cas, une “filtration alternée” qui nous pend au nez … les normes étant très permissives, la plupart des polluants cancérigènes seront respirés par les habitants, sans aucune filtration, la majeure partie de l’année.
Que devient la demande des riverains de voir installer un point de mesure supplémentaire qui permettrait des analyses plus fines du niveau de pollution ?
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Ça pourrait aussi donner des idées aux riverains des autres tunnels : Joliette, Prado Carénage, Vieux Port, St Charles…
Surtout qu’il y en a beaucoup sur le canton de JN Guérini…
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“D’autant qu’il ne s’agit pas d’extraire les fumées 24h sur 24 mais uniquement en cas de dépassement des normes autorisées.”
“L’usine va plomber le bilan carbone de l’autoroute en raison de l’énergie qu’elle consommera pour un bilan jugé médiocre.”
Et bien entendu, ce n’était pas prévu au cahier des charges, c’est un surcoût.
Faut-il traduire ?
Soit il n’y aura pas le trafic escompté, soit les voitures de demain seront électriques (quelle électricité ? Solaire ?) soit les extracteurs marcheront 24h sur 24.
Un bon “bilan carbone” vaut bien quelques poumons sacrifiés. en économie c’est ce qu’on appelle l’externalisation des coûts.
80 années de retard ? Oui, un modèle complètement obsolète.Décidément, Marseille qui fut à la pointe de la modernité saint-simonienne est devenue une agglomération d’arrière-garde, incapable de se projeter à 20 ans. Je vous invite à penser à une révolution des transports en commun et à un usage alternatif de cette bande de terre. Car pour une autre utilisation de ces millions, c’est trop tard.
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Ce qui est particulièrement compliqué dans ce dossier marseillais,c’est que l’on ne peut techniquement pas,pour l’heure,faire rouler les voitures sur la L2 et envoyer les gaz et particules à fos! Quel dommage. Hors des autres considérations de la faisabilité technique,que j’ignore, il est bien normal que l’on réalise cette usine de filtration,faute de quoi ce seront les poumons des riverains qui feront office de filtre (on est effectivement en pleine externalisation des coûts et… internalisation des profits des nos chers partenaires” privés du fameux P.P.P(pour quels montants?).
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Le problème n’est pas filtration ou pas filtration…….le problème se situera aux entrées et sorties de tunnel puisque les gaz d’échappement suivront naturellement le flux des véhicules et c’est à ces endroits qu’il faut chercher des solutions alors que la station de filtration se trouve au milieu du tunnel.
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