"Les balades urbaines offrent un autre regard sur nos quartiers"

"Les balades urbaines offrent un autre regard sur nos quartiers"

L'Europe opère parfois des raccourcis imprévus. A Linz, en Autriche, en 2009, un groupe de femmes immigrées prennent le pari d'organiser des balades urbaines dans leur quartier. Elles mettent ainsi à profit la capitale européenne de la culture en Autriche pour faire sauter quelques frontières, à la fois physiques et culturelles.

Depuis Bruxelles, on a pris l'initiative au sérieux et décidé d'essaimer ce type d'aventures dans d'autres métropoles du continent, capitale culturelle ou pas. A Marseille, c'est l'union des centres sociaux qui a repris à son compte ce projet en proposant à son tour des balades urbaines dans cinq quartiers de la capitale. Quatre sont à Marseille et la dernière à Miramas. Même si celle du Panier a déclaré forfait à quelques mois de la clôture définitive. A chaque fois, deux animateurs, à la fois guides touristiques et culturels, ont été embauchés dans le cadre d'un parcours d'insertion et formés par Hôtel du nord, coopérative experte en matière de rencontres au pas à pas.

Tout au sud de la ville, dans les pins du Roy d'Espagne, niche le centre social du même nom. Son périmètre d'action va au-delà de ce piémont des calanques puisqu'il touche également les quartiers de la Soude et de la Cayolle. Son directeur, Philippe Foy a aussitôt dit banco à l'aventure. "L'idée est de proposer des balades urbaines qui sortent un peu des sentiers battus, à destination des touristes mais pas seulement. Notre centre socio-culturel est basé dans le parc du Roy d'Espagne qui recèlent bien des secrets et des mystères à commencer par son nom. Il le doit à un roi espagnol exilé par Napoléon qui aurait dû séjourner en ces lieux. Il y est resté très peu mais le nom est resté".

Pour Philippe Foy, ce type de balade correspond pleinement aux mission d'un centre social : à la fois animer le territoire, permettre la rencontre des habitants et "offrir un autre regard sur nos quartiers". Mieux encore, cette initiative a permis de professionnaliser deux personnes au RSA dont une devrait trouver sa place au centre social en 2014 et au-delà.