Législatives : le RN lance sa campagne dans les Bouches-du-Rhône et affrontera Reconquête

Les candidats du Rassemblement national pour les législatives 2022. (Photo : ML)

Le Rassemblement national (RN) se met en ordre de marche. Franck Allisio, délégué départemental du parti, a présenté ce jeudi 5 mai les 16 députés investis dans les Bouches-du-Rhône. Quelques heures plus tôt, Sandrine D’Angio annonçait elle aussi le début de sa campagne dans la 3e circonscription de Marseille. L’ancienne maire des 13e et 14e arrondissements se lance cette fois-ci avec le soutien du parti Reconquête d’Éric Zemmour pour la course à l’Assemblée nationale. À l’image de la situation nationale, l’extrême droite ne se fera donc pas de cadeau dans les Bouches-du-Rhône, où Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour de la présidentielle dans la moitié des circonscriptions.

“Les très bons résultats réalisés dans le département par Marine Le Pen nous obligent à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions”, justifie Franck Allisio pendant sa conférence de presse. Le délégué départemental du parti rappelle que le RN “part de zéro”. L’objectif final est donc modeste : “remporter une circonscription serait déjà un signe de victoire”.

Franck Allisio espère bien être celui-là, au prix d’un court parachutage. Ancré dans la 1ere circonscription et conseiller municipal de Marseille, il se présente dans la 12e circonscription, à Marignane et Vitrolles. “Marine m’a demandé d’y aller, explique le candidat. Je sais que le député sortant [Éric Diard (LR), ndlr] est très implanté, mais j’irai au combat.”

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Le délégué départemental a un mot pour chacun des autres candidats. Parmi eux, des jeunes militants dans les circonscriptions les moins gagnables mais aussi des élus plus expérimentés. On note la présence dans le casting de l’eurodéputée Joëlle Mélin, qui se présente dans la circonscription d’Aubagne, mais aussi de plusieurs conseillers régionaux comme Eléonore Bez (6e circonscription dans le sud de Marseille).

Chacun devrait trouver face à lui un candidat Reconquête, ce qui pourrait compliquer l’accession au second tour. Franck Allisio feint l’indifférence et consulte même son téléphone au moment d’être interrogé sur Reconquête, dont il n’a pas parlé une seule fois pendant son discours. “La question, c’était ?”, répond-il en éteignant son téléphone. “Nous ne craignons pas Reconquête, c’est pour ça que je ne les ai pas cités”, poursuit le délégué départemental. Le RN ne montre pas d’hostilité ouverte envers ceux qui ont rallié Éric Zemmour. Il dit même leur tendre la main s’ils souhaitent les soutenir “a minima au second tour”.

Le parti envoie cependant des candidats face à ses anciens membres. Ainsi, Gisèle Lelouis, conseillère municipale des 13 et 14e arrondissements, représentera le RN face à Sandrine D’Angio. “Elle est au RN depuis beaucoup plus longtemps”, indique Franck Allisio pour défendre Gisèle Lelouis face à l’ancienne maire de secteur.

“Par respect de la camaraderie passée, c’eut été moins choquant de parachuter quelqu’un que de prendre de l’ancienne majorité”, commente auprès de Marsactu Antoine Baudino, coordinateur départemental de Reconquête et collaborateur parlementaire du sénateur Stéphane Ravier. La bataille fratricide ne fait que commencer.