Le maire de Marignane déroule le tapis rouge pour l’arrivée du patron du RN
Le maire divers-droite Éric Le Dissès revendique son indépendance des partis mais accueille ce vendredi le député RN Franck Allisio et le président du parti, Jordan Bardella, sur la principale place de Marignane. Un accueil républicain qui illustre un rapprochement idéologique déjà ancien.
Le centre-ville de Marignane
Éric Le Dissès ne sera pas là en personne. Mais cela n’empêche pas la municipalité qu’il dirige de mettre les petits plats dans les grands pour accueillir Franck Allisio et ses invités, dont le président du parti Jordan Bardella. Ce vendredi après-midi, le député RN inaugure sa permanence au centre de la ville-centre de sa circonscription, près d’un an après l’avoir ravie au député Les Républicains sortant, Éric Diard.
Et comme l’ancien local commercial dépasse à peine les 15 mètres carrés, l’essentiel de la fête se tiendra “en plein-air” comme le précise l’entourage du député. Les électeurs comme les maires de toute la circonscription sont invités à un apéritif convivial, sur le cours Mirabeau, à quelques mètres à peine du “château”, où est installé l’hôtel de ville de Marignane.
Un apéro encadré par un arrêté
“Comme le lieu est très petit, ils nous ont sollicités pour organiser cette inauguration sur l’espace public”, affirme Chrystel Harms, la directrice des affaires culturelles de la Ville qui gère également les occupations du domaine public. Un arrêté municipal a donc été pris pour entériner cette mise à disposition. Par ailleurs, une réunion sur les questions de sécurité se tiendra quelques heures avant l’événement entre notamment les services municipaux et les équipes du RN. Mais il ne faut pas voir, affirme Chrystel Harms, dans cet accueil en plein cœur de la ville, “autre chose qu’un lien républicain avec le député de la circonscription”.
Elle-même n’est pas tout à fait étrangère à l’ancien parti frontiste puisqu’elle a dirigé le cabinet de l’ancien maire RN des 13e et 14e arrondissements de Marseille, Stéphane Ravier, avant de claquer la porte avec fracas. Mais si l’ancienne socialiste est revenue sur les bords de l’étang, ce n’est pas pour goûter de nouveau à la politique, mais “pour être au calme” et non pas œuvrer au rapprochement des droites qu’espère son mentor.
En pleine campagne des législatives, Éric Le Dissès avait ainsi croisé la patronne du parti frontiste, Marine Le Pen, venue soutenir Franck Allisio dans un parachutage de courte portée. Soutien officiel du candidat Diard, le maire de Marignane avait annoncé par voie de presse renoncer à occuper la place de suppléant, préférant y envoyer sa première adjointe, Patricia Colin. Le revirement a été vécu comme une trahison par le député sortant, face à un candidat porté par une vague plus forte qu’en 2017, lorsque le parachuté d’alors, Jean-Lin Lacapelle, un cadre du RN, avait totalement loupé son atterrissage.
Sympathie assumée pour l’extrême droite
Depuis, le nouveau député RN et le vieux loup marignanais cultivent leurs points communs. Ainsi, Franck Allisio a opportunément cité deux fois le nom de la Ville et une fois celui du maire à l’occasion d’une question au gouvernement sur l’instauration de l’uniforme à l’école, relayant un courrier de l’édile. “Cette proposition est défendue par Marine Le Pen depuis longtemps – notamment durant la dernière campagne pour l’élection présidentielle“, présentait le député de la douzième, en décembre 2022. Par courrier au ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, Éric Le Dissès se proposait de l’expérimenter dans sa commune.
Une proposition que le gouvernement a rejetée par la voix d’Olivier Véran, son porte-parole. “Je sais, Madame Le Pen, que vous préféreriez parler d’un maire qui a parrainé M. Zemmour que des directeurs d’école“, répond-il au député. Le maire de Marignane n’a jamais caché sa proximité idéologique avec la droite nationale. Son bureau a longtemps compté une photo de Vladimir Poutine à côté d’un portrait de Napoléon Bonaparte et d’un autre de Martine Vassal, dont il est un des vice-présidents à la métropole comme au département.
En 2022, il a fait le choix du parrainage de la candidature d’Éric Zemmour, “une question de principes”, comme le commentait La Provence alors. Mais une remontée de ses publications sur Twitter ne laisse que peu de places aux doutes quant à ses convergences politiques. Dès 2021, il relaie sans barguigner, Renaud Camus, le concepteur du “grand remplacement“. Il commente volontiers les prises de position anti-vax au moment du Covid ou n’hésite pas à glisser vers un complotisme aux relents antisémites.
Joint par Marsactu, Eric Le Dissès n’a pas souhaité commenter l’accueil de Jordan Bardella dans sa ville, pas plus que son expression sur les réseaux sociaux.
Commentaires
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ha ha ha MDR !
photos de poutine, napoleon et vassal… c’est un visionnaire ce maire !
pour le reste j’espère juste qu’ils auront du saucisson.
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Quelle image vertigineuse ! Je ne sais pas si Muselier laisserait passer un tel plan dans un documentaire…….
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Poutine pour le côté facho/viriliste, Napoléon pour la place dans l’Histoire et Vassal pour le cirage de pompes.
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Mme Vassal n’est décidément pas trop regardante sur les qualités de ses alliés : le multi-délinquant Bernardini, le crypto-facho Le Dissès. Une majorité qui rassemble toutes les droites, du centre mou aux Baumettes en passant par celle qui salue le bras tendu 🤮
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Depuis Simonpieri au moins, Marignane a toujours été à l’extrême-droite, qu’importe les changements d’étiquette du susnommé (FN, MNR, DVD, UMP…) ou de son successeur qui me semble-t-il a repris une partie de son équipe.
Et pour avoir beaucoup (trop) fréquenté la ville, les idées rances sont plus que légions, puisqu’elles sont pratiquement la norme (certains font au moins semblant de se cacher, mais chassez le naturel…). La ville compte une forte communauté pieds-noirs qui n’est vraiment pas la plus tolérante, malheureusement. Combien de fois ai-je vu/lu/entendu des scènes allant du navrant au complètement inadmissible…
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