Le conseil municipal rejoue pour la énième fois les “chicayas” de la politique locale
Émaillé de nombreux incidents de séance, le conseil municipal de Marseille de ce vendredi a été marqué par les disputes entre la majorité de gauche et les représentants de la métropole et des autres collectivités. Comme un avant-goût sans cesse rejoué des prochaines municipales.
Le conseil municipal rejoue pour la énième fois les “chicayas” de la politique locale
Le calme et la sérénité auront tenu quelques instants à peine, le temps d’un discours du maire sur les tensions nationales et internationales, en présence des dignitaires religieux et du recteur d’académie Bernard Beignier. L’hémicycle uni, gauche, droite et extrême droite à l’unisson pour une minute de silence, en hommage aux victimes d’Israël, de Gaza, à la mort d’un professeur d’Arras.
Cet instant passé, le conseil municipal a immédiatement versé dans les “chicayas” habituelles, soulignées par le chef de l’État lui-même, lors du discours inaugural du plan Marseille en grand en septembre 2021. Deux ans plus tard, d’entrée de jeu, l’ancienne adjointe à l’urbanisme qui a rejoint depuis le groupe “écologistes et pluriels”, Mathilde Chaboche, lâche à dessein le mot en commentaire de la première délibération sur le logement.
“Je regrette le fait que cette délibération n’ait pas été travaillée en amont avec la métropole, commente l’ancienne élue du Printemps marseillais, acide. Ces chicayas condamnent les Marseillais à ne pas voir leur ville évoluer“. Les débats qui ont suivi ont offert une parfaite illustration de ces sempiternelles disputes qui rebondissent d’un hémicycle à l’autre, où le ping à majorité de droite répond au pong à majorité de gauche.
“Menteuse” contre “menteur”
Régulièrement, le maire met le holà à la bronca, avant de lui-même renvoyer une rasade d’huile sur le feu couvant. L’acmé est atteinte au mitan d’un conseil sans fin, quand le maire, du haut de son perchoir, traite Isabelle Savon, de “menteuse”. Elle-même vient d’utiliser ce qualificatif à l’attention de Laurent Lhardit, l’adjoint au développement économique. De gauche à droite, les élus s’écharpent sur les compétences respectives de leur collectivité.
Conseillère régionale, Isabelle Savon, dénie le droit de la Ville de s’occuper de développement économique, “une compétence de la région et de la métropole“. Tant pis si son collègue, Alain Gargani, saluait, a contrario, un “adjoint à l’économie qui, au bout de trois ans, s’est enfin mis au travail“, avant de moquer “les boulets au pied de la municipalité“, à l’origine “du déclin de Marseille“.
En face, la municipalité lance ses chevaux légers. Les uns après les autres, les adjoints défouraillent en rafales, pour fustiger “l’héritage sans testament” de l’ère Gaudin, “les collèges sans cantine” des 13/14, ou “les centaines de milliers d’euros consacrés à une étude sur la stratégie métropolitaine de la mobilité” alors que le métro se prépare à fermer dès 21 h 30 en semaine, cet automne.
Le métro jumeau de Mexico
En bonne soldate de la régie des transports métropolitains, Catherine Pila (LR) veut faire taire “les mensonges et la duplicité sur le sujet“. Les mêmes acteurs rejouent dans un ordre différent les scènes de la semaine précédente en conseil métropolitain. “Personne ici n’est ingénieur en transports, énonce doctement la présidente de la RTM. Nous sommes obligés de faire venir les pièces de Mexico qui possède un métro jumeau du nôtre. Les sachants nous ont dit qu’il y avait une nécessité de fermer les lignes à partir de 21 h 30 pour avoir au plus tôt un métro neuf, climatisé“.
“Et, vous savez quand on inaugurera le nouveau métro, il y aura des Marseillais pour me féliciter, car ils ne sont pas au fait de la répartition des compétences, réplique Payan. Mais qu’un maire découvre dans la presse que le métro va fermer dès 21 h 30 dans quelques jours, c’est méprisant. Moi aussi, j’ai parfois écouté les sachants, et cela m’a amené devant le tribunal administratif. N’essuyez pas vos pieds sur cette ville, parlez-nous”.
La métropole comme “une baleine échouée”
Mais si c’est dans cet hémicycle qu’il est question de parler, alors l’échange tient plus de l’invective. Dans une posture de sage métropolitain qu’il affectionne, l’ancien président de la communauté urbaine, Guy Teissier (LR) appelle à une cessation des hostilités. En réponse, le maire convoque des figures tutélaires de la droite : l’ancien maire, Jean-Claude Gaudin et son directeur de cabinet, Claude Bertrand, qui évoquaient Marseille, “comme une baleine échouée sur laquelle tout le monde vient manger son gras“. Plus surprenant encore, il cite l’ancien président Nicolas Sarkozy, en visite à Marseille ce jeudi, qui lui aurait dit “tendez-leur la main” en parlant de la droite locale et “tendez-la encore, s’ils vous la refusent“.
Benoît Payan propose donc à l’ancien député LR de venir avec lui en délégation, pour confronter Martine Vassal à ses promesses. Dans la foulée de la réforme de la métropole, initiée par la loi 3DS, la Ville et l’intercommunalité avaient topé sur une augmentation progressive de la dotation de solidarité de 15 millions en 2023, puis 30 en 2024, et 45 en 2025. Mais les orientations budgétaires présentées la semaine dernière n’en contenaient pas trace.
La présidente de la métropole n’est pas présente dans l’hémicycle pour y répondre. Comme le maire de Marseille lors du conseil métropolitain, elle laisse ses lieutenants prendre les embruns. La séquence logement qui a ouvert le conseil en est l’illustration parfaite. La droite pointe la gauche, prise en défaut sur le logement social. La gauche rappelle que les plus gros bailleurs sociaux dépendent du département et de la métropole et construisent peu, ou pas.
“Dites-le dans un autre hémicycle”
Même chose sur la construction neuve : les zones à urbaniser sont à La Treille ou à Chateau-Gombert …”Mais l’AGAM, donc vous madame la présidente Caradec, nous dit que le réseau viaire n’est pas adapté et les quartiers mal desservis par les transports en commun, tance le nouveau conseiller à l’urbanisme, Éric Méry. Je comprends que cela soit compliqué de critiquer la métropole, comme ça, pour une élue. Mais dites-le dans un autre hémicycle“.
Volontiers en surplomb, le maire critique “ce mille-feuilles [qui] nous empêche, nous entrave. Cette question, plutôt que de nous diviser, devrait nous rassembler, car la compétence est partagée“. Dans la foulée, Benoît Payan envoie une nouvelle dose de produit inflammable en rappelant la saisine du procureur immédiate en arrivant à la tête de Marseille habitat, le seul bailleur de la Ville, “parce qu’il y avait des cadavres administratifs dans tous les placards“.
Coupure de courant
Il faut une coupure de courant dans le quartier et un passage en alimentation réduite sur groupe électrogène pour faire baisser le ton, après une pause méridienne tardive. Mais très vite les chicayas reprennent le dessus, sous couvert de main tendue. “La Ville de Marseille n’est pas un adversaire, nous ne sommes pas des ennemis. J’ai l’impression que depuis le dernier sondage les choses se sont accélérées, avec des gens qui cherchent à tout conflictualiser. Les Marseillais ne doivent pas payer les frustrations politiques de certains”, accuse le maire. Quelques délibérations plus loin, Sabine Bernasconi (LR) ironise : “Nous n’avons entendu parler que de coopération et de main tendue, j’espère qu’il y aura un avant et un après ce conseil.”
Mais, alors que les services municipaux alertent sur le risque d’invalidité des votes si les sténotypistes ne sont pas en mesure de retranscrire les propos, le brouhaha submerge régulièrement l’assemblée. Le RN, en attribuant le manque de savoir-nager au refus “religieux” des cours de piscine en mixité fait déborder le volume. “J’en ai entendu des propos racistes mais jamais à ce niveau”, lance le maire à la tribune. Puis, traversant l’hémicycle depuis l’extrême-droite, un qualificatif de “représentante du Hamas” à Samia Ghali, qui présentait simplement le résultat de la commission de travail qu’elle préside, fait exploser les élus, droite comprise. “Il y en a marre que vous visiez toujours les musulmans”, s’époumone l’élue DVD Hayat Attia.
Tourisme, sport, voirie, écoles… L’assemblée poursuit son examen minutieux des compétences et des financements croisés, jusqu’au rapport d’orientations budgétaires. Micros retrouvés grâce à l’arrivée d’un renfort portatif sur batterie, majorités municipale et métropolitaine s’en donnent à cœur joie. La “concorde et l’apaisement” réclamés par le maire pour permettre à chacun de s’entendre ne sont plus de mise. “Pourquoi est-ce que vous n’aimez pas les Marseillais ? C’est une vraie question”, fait mine de s’interroger Yannick Ohanessian (PS). “Vous êtes les Attila de la finance, où vous passez le blé ne repousse pas”, ose, quelques sièges à côté, Joël Canicave. Une main tendue, mais poing fermé.
Actualisation le 21 octobre 2023 : précision sur les propos attribués à Éléonore Bez.
Un conseil municipal sans directUne fois n’est pas coutume, ce conseil municipal de Marseille n’a pas été diffusé en vidéo en direct en raison d’un incident technique à la Ville, impactant aussi le réseau wifi dans l’hémicycle. Marsactu n’a donc pas pu tenir son traditionnel live. Il sera de retour au prochain conseil.
Finalement cette panne informatique a été la bienvenue. Elle nous évité ce conseil municipal dont la caractéristique principale à été visiblement suivant le verbatim de Marsactu, d’une médiocrité rarement atteinte.
Cette assemblée est navrante, piteuse et affligeante.
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Gaudin avait au moins une qualité: il savait tenir son assemblée. Le pôvre Payan n’est vraiment pas à la hauteur. On en regretterai presque Rubirola !!! Mais elle n’est plus là !!!!
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Tenir tellement son assemblée que le tribunal était submergés de plaintes de l’opposition pour diffamation, souvenez-vous des « nuits à l’hôtel » (de passe) lancées par Stephane Ravier à Lydia Frentzel, entre autre.
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Payan dans l’opposition ça passait, C’était un roquet qui aboyait sur les talons de ses adversaires. Mais quand vous hissez le roquet au sommet de l’estrade…
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“Tu étais un gros poisson dans une petite mare, mais ici c’est l’océan et tu te noies. Un bon conseil, retourne barboter dans ta mare, tu seras heureux.”
Extrait du film Big Fish.
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“Et, vous savez quand on inaugurera le nouveau métro, il y aura des Marseillais pour me féliciter, car ils ne sont pas au fait de la répartition des compétences, réplique Payan” C’est bien dommage qu’il soit félicité alors qu’il ne fait rien
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C’est bien dommage aussi que nombre de marseillais se rabattent sur la mairie, donc le maire, concernant le ramassage des ordures ménagères ou le nettoyage des rues, compétence de la métropole et donc de sa présidente, qui ne fait rien.
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De 2008 à 2014 sous la présidence socialiste de Caselli à la communauté urbaine ( compétence propreté ) c’était la meme chose. La population se rabattait sur le maire mais ca génait moins les héritiers de Caselli aujourd’hui Printemps Marseillais.
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Et l’avenir de l’économie marseillaise, on en a parlé où finalement, les emplois, les recettes fiscales, l’endettement, la ville fabricante, … tout ça n’a plus d’importance ?
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On ne souligne pas assez le travail formidable de la métropole qui allège l’angoisse des claustrophobes marseillais en doublant le métro par le tramway.
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Et en remplaçant le métro par un bus. Les noctambules pourront voir les étoiles
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C’était tellement mieux pendant les 6 ans du mandat socialite de Caselli à la communauté urbaine. A part le petit tronçon de tramway canebiere/Castellane ( qui faisait doublon avec le métro) rien n’a été fait en matière de transport. C’est sur qu’on ne risquait pas de voir les étoiles !!
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Bon, et bien, nos élus, de tout bord, n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Et ça va être comme ça jusqu’aux élections, (même après sûrement). Déplorable.
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,25 années de gaudinisme auxquelles s’ajoutent 6 années de payanisme font que Marseille est en train de sombrer .
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@ tous les commentateurs ci-dessus.. à tout le moins la majorité d’entre eux.
Si j’en juge par le niveau des commentaires, vous auriez votre place dans l’hémicycle à n’en pas douter.
Marsactu est ce qu’il est. Maintenant on a affaire à une bande de trolls hargneux et aigris ou inversement . Je les soupçonne de ne lire Marsactu que pour pouvoir tout dénigrer.
Lisez plutôt le JDD, ça sera plus raccord avec vos idées. Avec des abonnés de ce calibre, la Ville ne risque pas de donner envie aux nouveaux arrivants.
Un bon conseil pour eux: ne lisez jamais les commentaires!
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Notez que de nouveaux arrivant sont déjà partis.On se demande pourquoi ?.
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