"La sage-femme doit avoir un statut médical au sein de l'hôpital"

"La sage-femme doit avoir un statut médical au sein de l'hôpital"

"Nous voulons placer la sage-femme comme profession de premier recours lors de la grossesse et de l'accouchement", résume Anne Blanchemanche. Depuis le 18 octobre, les sages-femmes sont en grève, et ce pour une durée illimitée. A Marseille, 80% des sages-femmes de l'Hôpital Nord et de la Conception suivent l'initiative. Ce mouvement est plus symbolique que physique puisque celles-ci continuent pour la grande majorité d'exercer normalement et d'effectuer leur garde. Si elles se manifestent, c'est pour que l'Etat reconnaisse mieux leur utilité et leur rôle : si la durée d'études effective est de cinq ans, le niveau retenu par l'Etat est de bac +3. 

"La sage-femme a les compétences pour effectuer un suivi gynécologique", explique notre invitée qui exerce à l'Hôpital Nord. Souvent, les sages-femmes sont éclipsées par les médecins alors même que ce sont elles qui sont en première ligne. Légalement, elles ne disposent pas pour l'heure du statut de praticien hospitalier et sont considérées comme du personnel non-médical. 

Mais cette méconnaissance émane principalement du public selon Anne Blanchemanche : "Les femmes enceintes ne sont souvent pas au courant que nous sommes compétentes pour cela". Celles-ci peuvent faire les échographies indispensables tout au long de la grossesse, alors qu'actuellement leur contact avec la patiente se limite souvent à l'accouchement. Jeudi, la ministre de la santé Marisol Touraine a reçu une délégation représentant la profession. Elle a annoncé qu'un groupe de travail étudiera dès la fin du mois la question de leur statut et d'une revalorisation du métier.