La note de Marseille dégradée par "Le Ravi"

Dans la succession de classements divers et variés (hôpitaux, grandes écoles, fortunes de France, etc.) et à l’heure où les agences de notation mettent sous pression la note des Etats européens ; le mensuel « Le Ravi » a, pour la deuxième année consécutive, testé les villes de notre région. D’Aix-en-Provence à Manosque en passant par Nice, Embrun et Cavaillon, vingt-neuf communes au total ont été visitées.

Nombre de logements sociaux ? Pourcentage d’écoles privées sur une commune ? Nombre de bureaux de Poste pour 100 000 habitants ? Autant de critères sur lesquels « Le Ravi » s’est appuyé afin de nous proposer son « palmarès 2012 des villes à fuir » en région Paca.

En 2012, des nouveautés …

Mais, pour 2012 – nouvelle année oblige – des modifications ont été apportées au fonctionnement de cette enquête, qui a vu ses critères évoluer. Adieu donc, les catégories « ville repoussante, fermée, flippante, risquée, ennuyeuse » et bienvenue aux quatre thèmes retenus : liberté, égalité, fraternité et … choucroute.

Pour ce qui est de « liberté, égalité, fraternité : le but est de redonner du sens à ces valeurs » nous assure-t-on du côté du Ravi. Et, à propos de la « choucroute » ? « Il s’agit là, d’un clin d’oeil à Jean Yanne » (pour son film « Liberté, égalité, choucroute » sorti en 1985). Les explications de Nicolas Meunier, économiste et président de La Tchatche, l’association qui édite le journal :

2012 marque aussi la « progression » toute relative de la ville de Marseille. En effet, plus une ville est élevée dans le classement, plus elle est considérée comme « à fuir ». En 18e position (sur 29) l’an dernier, elle se classe 11e cette année. Cette évolution est due en partie au fait que dans la catégorie « choucroute » – qui rappelons-le fait référence à la culture – la ville occupe désormais la 4e place au lieu de la 7e l’an passé. De bon augure pour la capitale européenne de la culture en 2013… Mais aussi, car « les gens les plus pauvres gagnent encore moins (à Marseille qu’ailleurs), ce qui crée plus d’inégalités » comme le souligne Nicolas Meunier.

En revanche, à la mairie de Marseille, on conteste ces critères par la voix du premier adjoint UMP Roland Blum, interrogé par France 3 Provence-Alpes pour qui les seuls valables sont « les 7000 habitants gagnés chaque année à Marseille » , taclant au passage « Le Ravi » quant à sa « réputation internationale ». Pas très fair play et un peu court…

… et des similitudes

Bien que les critères aient évolués, la palme d’or de ce classement revient cette année encore, à la ville de Fréjus. C’est donc elle qui reste « la ville à fuir » en région Paca. La cité varoise est cependant suivie de près par Nice, Antibes et Carpentras. A noter qu’aux dernières places nous trouvons majoritairement des villes alpines comme Gap, Briançon ou Digne-les-Bains

Si les critères utilisés pour établir ce palmarès restent subjectifs, on retrouve un clivage entre les villes administrées par la droite ou la gauche dans la région, le top 3 étant formées de villes gérées par l’UMP. Le choix des critères, subjectifs le Ravi le revendique, n’y étant pas totalement étranger. Mais comme l’année dernière le mensuel contrebalance par la transparence des données utilisées pour mener à bien ce classement, qui proviennent d’organismes officiels comme les ministères, l’Insee ou encore Atmopaca.