La dernière séance pour le théâtre Nau
La dernière séance pour le théâtre Nau
Ultime levée de rideau pour le théâtre Nau et ses 172 années d'histoire. Un spectacle de désolation s'offre derrière les lourdes portes. Des livres, des chaises, des matelas s'entassent à terre dans la cour du bâtiment situé dans le quartier de Notre dame du Mont à Marseille. La Bérézina est annoncée, l'association Le No !, un collectif d'artistes bénévoles qui squattait les lieux illégalement depuis juillet 2011 a sonné la retraite. "Nous n'avons pas envie d'attendre de nous faire expulser manu militari. Et puis nous sommes fatigués de nous battre", explique l'une des artistes de l'association.
Après un arrêté d'expulsion décidé par le tribunal le 4 janvier dernier, le collectif avait lancé un dernier recours au juge d’exécution le 12 avril, afin d'obtenir des délais supplémentaires. Bien que le délibéré soit prévu le 15 mai prochain, les artistes ont décidé de jeter l'éponge dans leur lutte pour rester dans ce lieu "magique", propriété du diocèse de Marseille.
Au cours de ces huit mois de siège artistique, les locaux abandonnés ont servi de résidence à des centaines d'artistes, de peintres, de compagnies amatrices, semi-professionnelles ou professionnelles. A l'époque, les artistes du collectif expliquaient vouloir faire revivre le théâtre, patrimoine culturel de la ville. Mais aujourd'hui, son avenir semble plus qu'incertain. Le diocèse s'est contenté de répliquer un flou : "pour l'instant nous n'avons rien à dire, les projets que l'on pouvait avoir pour le théâtre sont mis en sommeil, on a encore rien décidé". Quant à la mairie, elle n'envisage pas d'user de son droit de préemption au cas où le diocèse déciderait de vendre le théâtre. Daniel Hermann, adjoint au maire délégué à la culture est formel : "il ne faut pas rêver, ce n'est pas possible aujourd'hui, alors que la ville est entrain d'investir des millions sur ses musées, notamment en vue de l'année 2013. Ce n'est pas de la mauvaise volonté !" Le théâtre Nau subira par conséquent un autre sort que celui du Comptoir de la Victorine, racheté par la mairie en 2007.
Les artistes de l'association Le No ! se retrouvent pour l'heure à la rue. Les décors du théâtre, les accessoires et les costumes parfois vieux de six siècles ont été éparpillés aux quatre vents entre différentes compagnies artistiques. Mais le collectif n'a pas encore tiré sa révérence. "Il faudrait trouver un moyen de faire classer le théâtre au patrimoine historique de la ville. Nous y travaillons."
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