Jean-David Ciot : "Les primaires ouvertes doivent être un match amical"

Jean-David Ciot : "Les primaires ouvertes doivent être un match amical"

Il a beau se dire personnellement touché par sa récente mise en examen pour recel de détournement de fonds publics, Jean-David Ciot s'est posé en premier fédéral plutôt combatif en faisant face à la presse au lendemain du premier conseil fédéral sous son mandat. En verve, il n'a esquivé aucun sujet, répondant longuement pour éteindre les polémiques naissantes et celles qui ne manqueront pas de surgir. "Après tout, on est dans les Bouches-du-Rhône. Tout peut arriver", glisse-t-il, un rien désabusé. "L'essentiel pour moi est de remettre en marche le parti pour faire face à l'avenir et au travail qui nous attend". Passage en revue des thèmes qui fâchent.

Dépasser les dissensions internes

"Chacun doit se mettre à la place qui est la sienne et seulement la sienne", a-t-il formulé à propos de ceux qui, autour de Nathalie Pigamo, de Patrick Mennucci ou de Marie-Arlette Carlotti avaient décidé de ne pas se rendre au comité fédéral de la veille. "En faisant cela, on ne bloque pas le premier fédéral mais toute l'institution et le fonctionnement démocratique de la fédération. La question de la représentation des minoritaires de la motion majoritaire a été tranchée en janvier par Harlem Désir. Ils auront 37 postes. C'est un chiffre admis par tous. J'attends les noms. Pour moi, on sort de l'impasse dans la douleur. Mais c'est le PS". D'ailleurs, il ne souhaite pas être le "patron du PS13" comme certains le présentent encore mais "un animateur". "Mes prédécesseurs l'ont été par le passé. Cela ne peut plus être le cas. Il faut passer à un système complètement pluraliste et démocratique". En attendant, il est seul pour répondre aux questions.

Ni retrait, ni mise sous tutelle

Jean-David Ciot est également revenu sur sa situation personnelle quelques jours après sa mise en examen par le juge Duchaîne pour recel de détournement de fonds public. Certaines composantes du parti demandaient sa mise en retrait, tandis que d'autres, dont Michel Pezet réclamaient la mise sous tutelle de l'ensemble de la fédération. Ni, ni, Jean-David Ciot a balayé les deux hypothèses. "Il s'agit d'une affaire personnelle qui ne concerne ni le parti, ni mon statut d'élu. C'est une affaire de licenciement qui relève du droit social et non pas du pénal même si une instruction à charge dit le contraire". Pour lui, il s'agit bien d'un licenciement après neuf ans de contrat de collaborateur. Il refait entièrement le film pour expliquer comment il ne pouvait pas savoir qu'il allait devenir premier secrétaire alors même que son ancien employeur dit le contraire. "De toute façon, j'ai bien relu la charte éthique du parti. Pour un délit en rapport avec les fonctions exercées, et après condamnation, on peut être suspendu puis exclu. Cela ne concerne pas mon cas. Peut-être que je paye le fait d'avoir été le collaborateur de Jean-Noël Guérini".

Des primaires à Aix et Marseille en octobre

Si Jean-David Ciot veut être un pilote à la barre du navire socialiste, c'est qu'il y a quelques caps à tenir. Notamment l'organisation de premières primaires ouvertes après celles qui avaient tant réussi à l'actuel président. "La proposition d'Harlem Désir est d'organiser des primaires dans toutes les grandes villes où il n'y a pas de leadership assuré, notamment Aix et Marseille". Comme prévu, Jean-Pierre Mignard sera le porte-parole de la haute autorité collégiale. Le calendrier est également plus ou moins arrêté : déclaration des candidatures de fin août à la fête de la rose, mi-septembre, pour des primaires en deux tours en octobre "avec grande convention de rassemblement au lendemain du second tour". Sont également prévus une limitation des candidatures aux seuls membres des partis engagés dans les primaires et un plafonnement des dépenses.

La situation des deux villes est différente : "Il n'y a pas de leader naturel sur Aix même si, en face, on retrouve une vraie usure du pouvoir. Mais disons que Maryse Joissains porte sur elle les stigmates de l'usure alors que Jean-Claude Gaudin conserve encore un peu de rondeur, de bonhomie. A Aix, je pense que les primaires fabriqueront un leader". Sur Marseille, la situation est un peu différente. "Le potentiel de leadership est plus fort". En revanche, le risque de tangage est au moins aussi important. Jean-David Ciot n'exclut d'ailleurs pas la possibilité que les primaires capotent. "Si c'est le cas d'un seul candidat, c'est simple, on l'exclura du dispositif mais s'ils commencent à tous s'insulter et se taper dessus, alors ce sont les primaires qui tomberont à l'eau. C'est pour cela que je pense que les primaires doivent rester un match amical".