Jean-Claude Gaudin et ses chers bétonneurs
Lors de ses voeux à la presse, début janvier, Jean-Caude Gaudin s'aidait parfois de fiches pour répondre aux questions des journalistes. Sur certains sujets, la réponse est rapide, comme si la question était attendue. Quelques jours avant, La Provence révélait que la chambre régionale des comptes avait alerté le parquet après son rapport d'observation sur la société d'économie mixte Marseille Aménagement. Ce signalement concerne un soupçon de favoritisme dans la gestion de la zone d'aménagement concerté de la Capelette. Or, c'était le bras armé de la ville, Marseille Aménagement, qui avait en charge cette ZAC. La réponse du maire est lapidaire : "Le directeur général avait tous les pouvoirs. S'il y a eu favoritisme, il devra en rendre compte".
Depuis, l'étau judiciaire se resserre peu à peu. Dans un dossier conjoint de Médiapart et du Ravi, on apprend que le parquet a ouvert une enquête préliminaire à partir de ce signalement. De quoi écorner l'image de "respect des règles et des lois" que le maire ressort à chaque sortie médiatique. Pour écarter cette menace, le premier réflexe du maire est donc de charger le fusible. Fidèle serviteur du maire, Charles Boumendil a l'habitude. Déjà, lors des voeux au personnel de Marseille Aménagement, il y a un an, il n'avait eu qu'une courte phrase pour saluer le départ à la retraite de cet ancien collaborateur du cabinet. Depuis le maire applique à la lettre les enseignements de la chambre régionale des comptes en soulignant le caractère omnipotent du directeur. La chambre titre un de ses paragraphes : "Le rôle prééminent du directeur général". Une prééminence qui doit tout au maire puisque c'est en 2003 quand il était président du conseil d'administration de la SEM que les contours de son pouvoir ont été définis.
Le retour de l'éléphant blanc
Selon nos deux confrères, les enquêteurs du parquet ont pris le rapport de la chambre comme point de départ de leurs travaux d'investigation. Comme Marsactu l'avait noté à l'époque en se procurant les bonnes feuilles du rapport provisoire, la justice pourrait avoir à s'étonner des conditions d'achat du terrain qui a servi d'assiette au Palais omnisport Marseille grand est et au futur centre commercial Bleu Capelette.
En effet, propriété de Réseau ferré de France (RFF), ce terrain a longtemps été occupé par la société Laser Propreté dont les employés nettoient notamment les couloirs du métro marseillais. Poussé dehors en 1998 par RFF qui avait pour projet de vendre ce terrain à la Ville, la société renâclait à faire ses bagages. A tel point qu'en 2003, se substituant à la Ville, Marseille Aménagement se résout à acheter ce bout de terrain pour mieux négocier en direct avec la société Laser.
Une négociations fort réussie puisqu'en bout de course, la société de nettoyage a obtenu la coquette somme de 2 millions d'euros d'indemnité alors que le montant maximal "à laquelle la société pourrait alors prétendre s’élevait à la date de la résiliation du bail, en 1998, à 1 266 000 francs soit 193 000 €", écrit la Chambre. Ô surprise, en 2011, Marseille Aménagement négocie de gré à gré avec Sifer, une société détenue par Eric Lasery, lui-même actionnaire de Laser Propreté pour la vente de ce même terrain destiné à l'implantation du centre commercial Bleu Capelette. Lasery est dans cette histoire associé à Icade, une filiale de la Caisse des dépôts.
"Tous les terrains vendus sans concurrence"
Contacté par Médiapart et Le Ravi, Éric Lasery parle d’"extrapolations". "Le seul reproche de la CRC [qui concerne Sifer, ndlr] est de ne pas avoir mis en concurrence, mais ça il faut demander à Marseille Aménagement", rectifie-t-il. Avant de lâcher : "Tous les terrains sont vendus à Marseille sans concurrence, donc il n’y a pas eu d’exception pour nous". Car c'est bien là le nœud de l'affaire : la société Marseille Aménagement n'a jamais trouvé opportun de passer par une procédure de mise en concurrence pour choisir les promoteurs qui doivent construire sur les terrains de la ZAC. Bleu Capelette et la patinoire ne font pas exception à cette absence de règles.
Quant au centre commercial Bleu Capelette, le début des travaux est sans cesse repoussé. À l'automne, le directeur commercial d'Icade, Antoine Nougarède, annonçait la pose d'une première pierre pour ce début d'année. Aucune pierre, aucune truelle ne sont venus confirmer ce fait. Interrogé à ce propos, un élu UMP du secteur évoquait la mi-février. Mais, pour lui, ces retards successifs n'avaient rien à voir avec l'enquête en cours. En attendant la fin de l'enquête ou le début des travaux, les plantes folles continuent de pousser sur un terrain vague. L'argent public est un très bon engrais.
Commentaires
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L’article de Mediapart et du Ravi : http://www.youscribe.com/catalogue/presse-et-revues/actualite-et-debat-de-societe/politique/comment-jean-claude-gaudin-a-vendu-marseille-aux-promoteurs-2408692
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Marseille vendue, Marseille défigurée, Marseille perdue : voilà le vrai bilan de Gaudin . Des quartiers entiers bétonnés ou ne subsistent plus un espace vert ( la valentine, Château-Gombert entre- autres ) sans aucun équipement sportif, ni urbain : rien , que de la voiture et du béton . Gaudin veut développer le tourisme ? C’est pas là qu’ils viendront les touristes ! Au contraire ce sont les habitants qui veulent partir . Ce n’est pas de d’immigration que souffre Marseille : mais d’émigration …. Tout pour les promoteurs , rien pour les emplois ….Faut que ça change et vite .
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juste avant les élections comme par hasard on entend plus rien sur le ps local ramassi de mafieux
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Au delà des arrangements, un casino, cela n’est pas selon moi la prérogative principale de la puissance publique. Une patinoire à marseille, une bêtise de plus, surtout si elle est un échec, quelques piscines, un aquarium, le rendez vous est raté. Il y a de fortes chances que Gaudin repasse mais son bilan d’un point de vue économique, social et stratégique est bidon.
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Quelques éléments pour permettre un débat plus serein. Entre les recensements de 1990 et 1999, Marseille a perdu 17 000 emplois. Entre les recensements de 1999 et 2009, Marseille a gagné 43 000 emplois. Il a fallu que l’OCDE vienne le dire pour qu’on en prenne conscience. Ce qui représente une progression de 14% en 10 ans. C’est un beau score, la progression a été plus élevée seulement à Lyon 17% et Toulouse 23%. Elle a été plus faible dans les autres grandes villes : Strasbourg 6%, Paris 9%, Nice 9%, Lille 11%, Bordeaux 12%.
A ma connaissance, deux éléments ont joué un rôle positif : les espaces mobilisés par Marseille Aménagement et les zones franches urbaines (ZFU). Marseille Aménagement a transgressé certaines règles pour aboutir plus vite qu’habituellement. Marseille est la grande ville de France qui a mis le plus d’espace à disposition en zones d’activités (qui l’eut cru ?), où de nombreux programmes d’immobilier d’entreprise ont vu le jours. Si bien que les surfaces placées en immobilier d’entreprise neuf à Marseille, ont repris le dessus sur Aix, qui tenait auparavant la vedette, dans le cadre d’un certain dédoublement métropolitain qui avait fait du tort à Marseille. Les ZFU défendues par Gaudin ont permis de créer des emplois ou d’en déplacer vers des quartiers où il n’y en avait que très peu. Il faut garder ce dispositif, en étant plus regardant dans les avantages accordés aux entreprises.
Contrairement à ce que tout le monde dit, Marseille est allée vers la modernité ces dix dernières années. Gaudin est devenu maire de Marseille en 1995. Ces évolutions sont contemporaines de ses mandats. Je ne suis pas un électeur de Gaudin et je ne cautionne d’aucune façon les dérives de Marseille Aménagement, mais il y a des choses qu’il faut dire, que son staff de campagne semble d’ailleurs ignorer, comme ses opposants !
Evidemment, ces emplois ont dans leur majorité vraisemblablement profité à des actifs venus d’ailleurs, mieux qualifiés ou plus titrés que la main d’œuvre locale (25% de sans diplômes à Marseille pour 12% à Nantes). Les emplois nouveaux se développent en général dans des domaines nouveaux ou font appel à des qualifications nouvelles. Beaucoup d’Aixois viennent travailler à Marseille, augmentant la saturation de l’autoroute Nord. Des actifs sont aussi venus de plus loin, Paris notamment, enrichissant du même coup le solde migratoire qui, allié à une forte natalité dans certains quartiers, a permis à Marseille de ne pas perdre de population.
Si les Marseillais n’ont pas pris ces emplois en plus grand nombre, ce qui aurait permis de faire baisser davantage le chômage (13% pour 10% ailleurs), c’est parce que l’échec scolaire est important à Marseille, la formation permanente peut-être peu performante (est-elle soumise à une évaluation indépendante ?) L’université elle-même, la plus importante de France par le nombre d’étudiants, n’est-elle pas en-dessous de la moyenne française dans son aptitude à préparer à l’emploi ? Enfin, les entreprises se plaignent d’une mentalité qui n’est pas toujours positive : le patron est souvent encore considéré comme un exploiteur et l’employabilité d’une certain nombre de demandeurs d’emploi est restée faible. Il se trouve aussi, mais ce jugement n’a pas de version régionale, que la main d’œuvre manuelle française est jugée comme étant une des moins qualifiées d’Europe. Il s’agit évidemment d’une moyenne, qui n’a pas empêché Airbus Helicopters (ex Aérospatiale), de mobiliser et de former une main d’œuvre qui est devenue très qualifiée.
Ce ne sont pas élus qui créent des emplois, sauf les emplois publics qui sont depuis longtemps déjà allés au-delà du déficit public possible. Il est le plus souvent fallacieux de dire que l’on créera des emplois. Mais on peut jouer sur le contexte : déplacements et stationnement aisés, système éducatif plus performant, formation permanente (en grande partie sous la responsabilité de la région), logement (là c’est le maire de la ville). Si le taux de croissance est sous zéro, on ne créera pas d’emplois privés. Lorsqu’il a été supérieur à 2% dans les Bouches-du-Rhône, on a créé des emplois à la folie.
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Monsieur Gaudin arrêtez d’octroyer des PC aux promoteurs ” vendeurs de béton” qui défigurent et volent à jamais la trop rare nature de la “campagne marseillaise”. Eux mêmes qui utilisent les mots qu’ils bafouent DE QUI VOUS MOQUEZ VOUS ! ” Dans un décor naturel privilégié, dans un écrin de verdure ” … Pas merci à Bouygues – Kaufman – Perottino – Cogefim – Promogim – Perimmo …. Coté Camoins, Villa Camoins, Villa Pomona, Cap Terre Entre parc et verger, Cap-Terre se situe au coeur de grands espaces vert, agrémentés de chênes, de Cèdres et d’arbres fruitiers pour former un ensemble harmonieux. Situé à l’Est de Marseille, le 12ème arrondissement offre un environnement où la vie citadine respire l’air et la fraîcheur de la nature tout en restant au coeur de la Métropole Marseillaise. ,Le Vallon des Caillols Idéalement située dans Marseille 11ème arrondissement, entre Centre-Ville et Pays d’Aubagne,,Parc Vermont UNIQUE dans Marseille 11e – Les Camoins : découvrez un Domaine Privé de près de 2 hectares, sur un parc boisé classé, au coeur de collines arborées et préservées.,L’Arev Beaumont, quartier privilégié au coeur de Marseille 12ème où il fait bon vivre, nous construisons pour vous votre nouvelle résidence de standing.
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La fin du clientélisme, Mennucci
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Comment peux-t-on requalifier en zone constructible des zones agricoles C’est une hypothèque sur l’avenir. Tout cela pour des pavillons . Il faut reconstruire Marseille à la verticale
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…a la verticale…Vous voulez dire : une belle tour comme “the Shard” à Londres?
Vide, deux ans après son achèvement ?
Quand la bulle des bureaux va éclater, on en reparlera…’faut-il être VOYOU pour prêcher la collecte de l’épargne du peuple et sa dilution dans des produits d’épargnes POURRIS…VIVE LA CEPAC, VIVA CONSTRUCTA, VIVA LES FRANGINS ET VIVA MPM.
Et vous croyez qu’on va abonder à cette gabegie à travers une location de 12 étages ?…
Et VIVA LA REVOLUCION, rira bien qui sera le dernier décolleté.
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Ce même promoteur pourrait également expliquer à la justice et aux marseillais comment il a obtenu son permis de construire dans le quartier de Saint Julien sur un terrain appartenant au préalable à l’APHM. L’opération qui défigure la vallée est en cours de construction avec une partie boisée classée .Malgré un plan d’urbanisme qui prévoyait une dominante de maisons individuelles le permis de construire “est passé” pour édifier 2 immeubles en R+3 et 4 villas. La 4eme villa ayant été obtenue par un modificatif de PC (sans affichage dans les délais pour éviter tout recours!)
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« Contribuables associés, la patinoire de Marseille a coûté 56,7 M€ » : http://www.contribuables.org/2014/07/02/la-patinoire-de-marseille-a-coute-567-millions-d-euros/
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