Iter ou la fusion nucléaire de plus en plus chère…

Iter ou la fusion nucléaire de plus en plus chère…

Alors que les travaux du siège administratif du projet international de fusion nucléaire Iter doivent débuter dans le courant de l’été à Cadarache, une nouvelle tuile financière a été confirmée en début de semaine: le projet expérimental sera juste trois fois plus cher que prévu, l’Union Européenne et la France sont donc invités à cracher au bassinet.

La participation financière initiale de l’UE avoisinait gentiment les 3 milliards d’euros jusqu’à l’an dernier. Elle a été revue à la hausse et pourrait atteindre 7,2 milliards, pendant les dix années de construction du réacteur. « Le projet ITER est dans une impasse financière, assure le député Europe Ecologie Yannick Jadot. Son coût total a été réévalué de 6 à 16 milliards d’euros, alors que ce n’est que le premier stade de construction ».

En mars dernier, le comité de direction d’Iter avait procédé à la mise à jour du financement du projet expérimental. En pleine campagne des élections régionales, le débat sur l’engagement financier des uns et des autres avait refait surface avec force. Pour mener à bien ce programme international, l’UE est censée assurer 45% du coût global. Le reste étant réparti entre les différents partenaires: les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud et la Russie.

Paca ne versera plus un cent d’euros dans Iter

Europe Ecologie, composante de l’actuelle majorité de gauche en région Paca, avait proposé de redéployer les crédits d’Iter dans une programme régional d’isolation thermique des bâtiments tout en dénonçant les impacts négatifs sur l’environnement et les populations locales: « pression foncière, gabegie financière, construction d’infrastructures démesurées, déforestation, risques liés à la présence de tritium, etc. » Que des choses agréables…

Le président de la région Paca Michel Vauzelle, qui a milité avec une grande majorité des élus locaux pour l’implantation d’Iter dans les Bouches-du-Rhône, n’était cependant pas revenu sur l’engagement de la région Paca dans le financement du projet (plus de 150 millions d’euros) mais ne s’était pas privé d’interpeller le 1er ministre François Fillon à l’Assemblée nationale pour dénoncer « le désengagement de l’Etat » (son cheval de bataille), en particulier sur Iter.

Dans ce nouveau contexte financier particulièrement tendu, la part de la France dans le budget d’Iter pourrait être revue de 500 millions d’euros à 1,45 milliard. Pas sûr que Fillon se risque à aller demander une rallonge à Vauzelle, lui qui s’est d’ailleurs engagé au nom de la région Paca à ne plus verser un cent d’euros supplémentaire pour la fusion nucléaire…

Iter, le projet selon Wikipédia

Iter, le projet selon le Pays d’Aix Développement