Tapie veut vendre le siège de La Provence mais promis c’est pour de faux

Actualité
le 20 Fév 2018
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Missionné pour vendre le siège de La Provence, un cabinet spécialisé a reçu trois offres dépassant toutes les 30 millions d'euros. Une belle opération immobilière pour désendetter Bernard Tapie ? Officiellement, il ne s'agirait que d'une sonde pour évaluer la valeur du patrimoine du groupe.

Tapie veut vendre le siège de La Provence mais promis c’est pour de faux
Tapie veut vendre le siège de La Provence mais promis c’est pour de faux

Tapie veut vendre le siège de La Provence mais promis c’est pour de faux

Moins de 500 mètres à pied du métro Bougainville et du futur parc du même nom, un projet de station de tramway encore plus proche… Au cœur de l’opération d’aménagement Euroméditerranée 2, le siège de La Provence jouit d’une localisation de choix. À tel point que le groupe Bernard Tapie (GBT), actionnaire majoritaire du journal, a mandaté le courtier Colliers international pour recueillir des propositions de promoteurs autour des 22 900 m² de terrain du 248 avenue Roger-Salengro (15e).

Révélée par l’hebdomadaire spécialisé La lettre de la pierre, cette prospection a déjà donné lieu à trois offres entre 32,2 et 38,5 millions d’euros des promoteurs Nexity, Eiffage et Primosud, qui tablent sur un programme de 70 900 m² de bureaux, logements et équipements publics. Fondateur de Logic-immo et de Surface privée, le PDG de La Provence Jean-Christophe Serfati est bien placé pour évaluer ces propositions. Or, selon la Lettre de la pierre, elles sont généreuses, pour ne pas dire surévaluées.

En revanche, le départ du vaisseau amiral n’irait pas sans coût pour La Provence. Outre l’aspect symbolique de l’abandon du Centre méditerranéen de presse, bâtiment construit à l’époque où Gaston Defferre en était le patron, cela nécessiterait de relocaliser l’impression et de déménager les bureaux qui accueillent la rédaction locale de Marseille, les informations générales, les services centraux (direction, comptabilité, informatique, etc.) mais aussi la chaîne de télé locale Provence Azur.

“Sonder le marché”

Pour l’heure, le comité d’entreprise (CE) n’a pas réagi officiellement à cette démarche de prospection. Interrogé par Marsactu en octobre, alors que l’existence d’une offre à 32 millions avait été dévoilé, l’élu SNJ au CE Serge Mercier précise avoir reçu la garantie du PDG qu’il n’était “pas question aujourd’hui” de vendre le siège. Les salariés ont-ils été convaincus par leur patron, ou attendent-ils le dénouement des péripéties autour de la possible liquidation de ses sociétés lourdement endettées ? Joint par Marsactu, Bernard Tapie s’est quant à lui contenté d’un “Arrêtez vos conneries” avant de raccrocher. Son avocat Maurice Lantourne développe : il s’agirait seulement de “sonder le marché” pour fixer la valeur de ce patrimoine immobilier.

L’affaire est un peu plus compliquée qu’un simple sondage. En effet, depuis juin 2017, GBT est en conflit avec son associé minoritaire, Nethys (lire notre article). Lors de son arrivée en décembre 2015, à hauteur de 11 % du capital, il était convenu que le groupe belge monte à 34 %, en rachetant les actions de GBT. Une rentrée d’argent d’autant plus alléchante pour Bernard Tapie qu’elle participe de son plan de désendettement, validé par le tribunal de commerce de Paris (les derniers détails sont à lire ici). Sauf que pour calculer le montant du chèque, encore faut-il savoir combien vaut le groupe La Provence, ce sur quoi les avis divergent.

Un expert a donc été nommé par le tribunal de commerce de Paris pour trancher le litige. La perspective d’une opération immobilière de plus de 30 millions d’euros pourrait étayer la position de Bernard Tapie, pour qui La Provence vaut largement plus. Le marché ayant bien réagi à la sonde, cela pourrait aussi lui donner l’idée d’aller plus loin qu’une simple opération de papier.

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