"Il y a la place pour un média qui rassemble tous les habitants de la métropole"

"Il y a la place pour un média qui rassemble tous les habitants de la métropole"

Chouette, un nouveau venu. Depuis le début du mois de septembre, la toile locale (si ce concept a un sens) compte une nouvelle étoile intitulée Go Met'. Derrière la sémillante appellation à mi-chemin entre le slogan pro-métropolitain et l'activité péri-scolaire, un vrai site d'infos, de flux et de fond. A la une du site justement, une carte comparée de la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires dans les communes de la future métropole. Les pictogrammes évoquent très justement ces pastilles autocollantes et l'aspect très éclaté du territoire.

C'est d'ailleurs comme cela que la fondatrice du site, la journaliste Amandine Briand* explique le choix de ce territoire : "Deux millions de personnes sont concernées par la création de la métropole. On s'est dit que c'était la bonne échelle pour créer un média, créer du lien entre les gens et leur donner accès à l'actualité quotidienne de ce territoire." Cela ne fait pas des trois fondateurs de ce nouveau média en ligne des apôtres béats de la future institution : "On prend le pari que le fait métropolitain existe. Nous sommes complètement indépendants du calendrier politique et de la création de la métropole institutionnelle. Même si elle ne se faisait pas, cela ne serait pas grave pour nous."

Le nom du site tient dans ce soutien déclaré au territoire plutôt qu'à l'institution : "On veut dire en avant la métropole parce qu'on croit au territoire mais aussi pour rappeler les gommettes autocollantes et l'aspect confetti du territoire qui demande justement à rassembler des gens qui sont un peu éclatés et peuvent pourtant avoir les mêmes centres d'intérêt." Sur Go Met', la métropole n'est pas une obsession puisque le site propose des reportages, vidéos et infographies sur l'ensemble des sujets d'actualité, y compris les faits-divers et le sport. Un peu à la manière de 76actu, pure player de Seine-Maritime pour lequel Amandine Briand a longtemps travaillé.

La principale gageure de l'exercice consiste à réaliser ce suivi à chaud avec une petite équipe de trois personnes et une mise de fond commune aux trois associés de 50 000 euros. Pour sa part, Amandine Briand est lauréate de la bourse "start-up de l’information", dotée de 20 000 euros, pour son projet d’informations locales sur le 19e arrondissement de Paris. Elle a ensuite transféré son projet sur Aix Marseille Provence. Elle y a retrouvé Jean-François Eyraud, ancien directeur des nouveaux médias de La Provence qu'il a quitté en début d'année et qu'elle avait croisé jadis le temps d'un stage. Un jeune journaliste qui a notamment travaillé auprès de Serge Moati et Franz-Olivier Giesberg, Jérémy Collado les a rejoints ensuite. 

A la manière d'autres "pure players" comme Rue89, leur modèle économique est mixte avec de la publicité et des prestations externes comme des publi-reportages ou de la formation à l'écriture web, au montage vidéo ou à l'e-réputation par exemple. "On se laisse le temps pour construire un modèle économique viable qui nous laisse notre indépendance. Pour l'instant, on regarde comment les gens réagissent". Les trois parents sont ravis des premiers retours et se donnent rendez-vous dans six mois pour un premier bilan.

*Amandine Briand a fait partie de la rédaction de Marsactu en 2013.