Gitans de Mazargues : soulagés mais pas tirés d'affaire
Gitans de Mazargues : soulagés mais pas tirés d'affaire
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a débouté jeudi la société Adoma dans l’affaire qui l’oppose aux locataires du terrain d’Eynaud, à Mazargues (9e). La société d’économie mixte (SEM) avait réclamé l’expulsion de tous les occupants en arguant que les accords d’hébergement avaient été rompus dès lors qu’une construction illégale, remettant en cause les conditions de sécurité, avait vu le jour.
Cependant, étant donné que le gestionnaire du site était au courant depuis 2005 des conditions d’occupation, que le rapport du commandant des marins-pompiers date de 2006 et qu’une nouvelle convention d’occupation avait été signée en 2007, la cour a jugé que l’argument de la situation d’urgence n’était pas recevable.
L’expulsion n’aura donc pas lieu. En tout cas pas tout de suite. «Quand nous les avons contactés pour leur annoncer la bonne nouvelle, ils ont vraiment été soulagés, explique Caroline Godard de Rencontres Tsiganes, association qui soutient la cause des résidents du terrain d’Eynaud depuis le début de l’affaire. Malgré tout, nous ne pensons pas qu’Adoma veuille en rester là. Ce terrain semble convoité, ils vont tout faire pour le récupérer». Des suppositions qui n’ont pour l’instant pas été confirmées par Adoma. Aujourd’hui, c’est silence radio, la personne en charge du dossier au sein de la SEM n’étant pas disponible.
Cette décision ne résout cependant pas tous les problèmes. Bien conscients que la sécurité n’est pas totalement assuré sur un terrain aussi exigu, les résidents souhaitent poser les bases d’un discours serein avec les élus pour trouver ensemble des solutions au lieu de convocations aux commissariat et d’une lettre d’huissier.
«Ils savent que ce terrain est trop petit pour eux, c’est pour cela qu’ils demandent un dialogue avec les acteurs sociaux. Afin de trouver des solutions raisonnables en adéquation avec les attentes de chacun», souligne Caroline Godard. Du côté de l’adjoint à la mairie Michel Bourgat, qui est intervenu par le passé sur ce dossier, et de Didier Reault, élu UMP du secteur, on reconnaissait lundi avoir « joué la montre », assurant qu’une réunion était en préparation.
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