Faire rire est un courage

Mr Persia, il faut surtout attendre de savoir qui sont les auteurs avant de parler.

La religion et la bagnole ont un point commun : les deux rendent con.

Il y avait pas mal de monde ce soir entre 18 et 19h, davantage que dans la plupart des rassemblements habituels, dont on connaît le rituel répétitif et fatigué. Quelques petits paquets de journalistes avec leur photographe ou caméraman, en quête de porteurs de pancartes ou de mégaphones. Mais rien ou pas grand-chose de tel dans cette foule transcourants (un drapeau noir cependant, dépassant timidement une tête), probablement plus abondante que les lecteurs de Charlie Hebdo. Beaucoup de gens âgés comme moi, quelques tout jeunes, des lycéens peut-être qui connaissent le journal. Un petit carré de cette foule a installé des bougies sous l’ombrière. Les mines étaient recueillies comme on peut l’être un jour d’hiver, préoccupées, comme devant une page qui se tourne vers la barbarie.
La foule désorientée était animée de mouvements divers. Habituellement on se range derrière les banderoles et on se dirige vers la préfecture. Mais heureusement, aucun joueur de flute n’est venu nous déranger dans ce moment terriblement inhabituel.
J’ai fréquenté l’équipe de Charlie jusqu’à la mort de Reiser. Nous allions parfois chez Isabelle, la mère des enfants de Cabu. Puis nous nous sommes perdus de vue. Charlie Hebdo avait soutenu une initiative citoyenne que j’avais prise et qui froissait le maire UDF de la ville.
Charlie ce n’était pas que des images, c’était aussi des textes, ceux d’Isabelle d’abord. C’était ce que l’on trouvait de mieux pour les critiques de films, les critiques littéraires et le traitement en peu de lignes, comme les journalistes savent parfois le faire, pour ouvrir à l’échange les thèmes de réflexion du moment. Un vrai travail d’initiation civique, en dehors de l’école.

Hormis le profond respect et une pensée pour les victimes du djihadisme, je ne risque pas de m’associer à tout ce ramdam médiatique et ultra médiatisé, ou les politiques largement responsables des évènements actuels, plus ou moins indirectement, en clair la relation de cause à effet, qui nous plonge pour peut être plusieurs années dans la peur. Reflexion toute perso : quand le mot neutralisation prend toute sa signification, je suis pour.
NB Je suis de la génération qui lisait Hara-Kiri dont acte…

non pas de participation pas à une quelconque manifestation. Le problème que connait la France est bien connu des “autorités”, pleurnicher ne servira à rien, il faut de l’action, des mesures concrètes et radicales, autrement a quoi bon. Dans 2 mois tout le monde aura oublié, les pleurnichards auront rangés leurs mouchoirs et tout continuera comme avant, jusqu’au jour ou les citoyens excédés se défendront eux mêmes.

Je persiste : hors de question de participer à l’instrumentalisation de ce drame à partir du moment ou l’on exclut une partie du corps électoral. C’est un choix de la part du PS qu’ils assument. Et dire qque l’on nous rabache sans cesse le terme républicain, quelle république ? Celle qui à fait le lit du terrorisme ? D’accord avec @Fougasse

Jacques Brel ne chantait-il pas…”AU SUIVANT,au suivant”.

On n’est pas loin du dénouement : http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/09/2025630-en-direct-la-traque-des-freres-kouachi-reprend.html

Charli des gens courageux talentueux que se battaient pour la libertée c’est vrai !
Je suis Damiens, je suis harold, je suis Cedric, je suis Wilfried, je suis Alexandre, je suis Stephane,je suis Marc, je suis Thomas,Marcel,Dejvid,Thomas,Salir,Antoine et Nicolas . . .Des hommes sans courage? Des hommes sans talent? Des hommes qui ne se battaient pas pour la libertée? 100000personnes pour charli . . . quombien sur le pont?

@AMER : Pour l’instant la violence – d’un degré difficilement imaginable – est le fait de gens du même bord, et ce n’est pas le FN, sauf preuve du contraire, pas de procès d’intention, ceux qui veulent mettre ce pays à genoux on les connait, faut pas inventer et comparer ce qui n’est pas comparable….

Les frères Kouachi auraient été abattus, l’otage serait sain et sauf. L’assaut est en cours à Vincennes.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/09/2025630-en-direct-la-traque-des-freres-kouachi-reprend.html

Pour défendre la république et la démocratie, et tout en se gardant d’une approche sectaire, il faut mieux compter sur les citoyens eux même ; à ce titre, l’essentiel se trouve dans la riposte donnée dès mercredi soir, avec des foules nombreuses, recueillies, et mobilisées en même temps que désemparéesur Marseille, j’ai été frappé par le nombre (nous étions entre 9 et 11000), également par un “mélange” complet des générations, de 16 à 90 ans, que l’on ne voit plus, malheureusement, dans aucun rassemblement et manif,et qu’exceptionnellement dans les débats. La suite étaient forcément plus problématique, même si on ne le souhaité pas, les partis et ce qu’il est convenu d’appeler “les politiques” s’en mêlant, ce qui au demeur

désolé pour l’erreur de manip), ce qui au demeurant est bien normal. Mais nous ne sommes plus dans les années 60, 70 ou… les partis sont bien plus faibles, beaucoup moins crédibles bien sur, et à force de ne plus écouter les citoyens, ni même leur propre base (quand il leur en reste une) sont incapables d’exprimer leurs aspirations et d’être au niveau de leurs exigences d’éthique. Impossible de compter sur le FN, qui voit là, avant tout une occasion de faire fructifier son fonds de commerce, et dont la responsable a d’emblée lié la nature de la riposte et la revendication-proposition de la peine de mort. Impossible de compter sur le PSUMP, sur tous ceux qui n’ont pas attendu le FN pour abimer la démocratie, depuis le traité constitutionnel rejeté par le peuple en 2005 et voté quelques temps plus tard par l’assemblée, car rien ne doit s’opposer à la dictature de la concurrence libre et non faussée, aujourd’hui constitutionnalisée; Ceux qui ont supprimé les élections aux caisses de sécurité sociale (les dernières ont eu lieu en 83), s’apprêtent à supprimer celle de prud’hommes, “indiquent” au peuple grec, avec des menaces à peine voilées, comment il convient de voter le 25 janvier… Et Valls à bien sur ouvert le feu, en invitant sarkozy à participer à la manif, ce qui posait la question de la liste des invités, ouvrait le champ à toute les manoeuvres, permettait à Le Pen de s’y engouffrer… bref du grand classique politicien, où la défense des libertés n’est plus qu’un produit dérivé, à faible valeur ajoutée. Dans le même temps, la crise démocratique que connait notre pays est bien plus profonde et grave et ne se résume pas aux palinodies de la classe politique, même si ça en constitue le symptôme le plus fort et le plus voyant: La société civile est moins gravement mais très certainement atteinte, ses organisations globalement affaiblies, elles aussi, et insuffisamment à l’initiative, on l’a d’ailleurs vu récemment et cruellement à propos de la mort du jeune Rémy à Sivens. Rêvons un peu: Puisqu’il s’agit de défense de la liberté d’opinion, d’expression… La Ligue des Droits de l’Homme appelle les autres associations de défense de ces droits, sans exclusive, mrap, licra…qui lancent un appel commun à manifester, invitent les élèves des écoles de journalistes, puis l’ensemble de la profession à se mettre en tête du cortège, et demande aux syndicats puis aux partis de soutenir cette initiative de riposte… On serait dans un tout autre scénario…

Ces degeneres ne changeront pas notre mode de vie. Ils ne limiteront pas nos libertes.

Dehors tous les integrismes !!!!

Je n’ai pas encore le dernier Charlie en mains, je suis le 160è dans la liste d’attente de mon marchand de journaux. Par contre j’ai pris le dernier Ravi pour voir si je pouvais réviser le jugement négatif que j’en avais.
Ne sommes-nous pas un peu surpris des réactions dans le monde musulman, à la dernière couverture de Charlie, qui nous parait à nous, plutôt anodine ? Le dessin de Crumb, paru dans Libé, aurait déclenché un séisme s’il avait fait la « Une » de Charlie. Parmi « les couvertures auxquelles vous avez échappé » il y en a une qui aurait été moins racoleuse (en France et chez ceux de nos alliés les moins tendres envers l’Islam), c’est celle où Cabu se prenait la tête après avoir entendu sonner les cloches de Notre-Dame, et disait : « c’est dur d’être aimé par des cons », en écho à cette autre couverture où c’est le prophète s’exprimait ainsi. Ç’aurait d’ailleurs été davantage dans la tradition d’autodérision de Charlie.
Nous ne sommes plus à l’époque de Voltaire, qui n’était lu en Europe que par des intellectuels, mais dans une culture mondialisée marquée par l’immédiateté des échanges, d’où les réactions auxquelles nous assistons, dans le cadre du processus de différenciation (la recherche d’une identité) offert par les religions. Que pèsent nos best-sellers de la littérature actuelle, entre Trierweiller (la plus lue), et Houellebecq (difficile à lire, proche de Charlie, mais second après Trierweiller) ? La France n’est plus le 1789 du monde, même si son armée ferraille ici ou là au nom de l’ordre public, des libertés et d’une paix fondée sur des Etats de droit.
Comment notre intelligentsia perçoit-elle ce monde, à partir d’une culture dont nous n’avons pas encore pris la mesure de sa marginalisation ? Ne sommes-nous pas un peu excentrés, économiquement en Europe et culturellement dans le monde ? Nous nous cherchons sur tous les plans. Politiquement et à gauche, c’est entre nos schémas de toujours du côté de Mélenchon, et les innovations de Macron dans le domaine économique. Ne parlons pas de la droite qui ne sait faire son nid que dans le système économique dominant. Culturellement, il semble que nous n’ayons pas renouvelé grand-chose. Est-ce différent dans le monde de la BD dans lequel nous sommes un des plus gros producteurs ? Parfois, même si la nouveauté est venue des mangas japonais. Pas étonnant que Charlie qui représente réellement quelque chose, ait reçu un coup dans l’aile, pas étonnant non plus que sa riposte ait frappé à côté de l’enclume.

Un nouveau numéro de Charlie sera mercredi dans les kiosques, la couverture est de Luz. Deux nouveaux dessinateurs rejoignent l’équipe, Pétillon (Le Canard) et Dilem.
« Pas de Mahomet dans les pages de ce nouveau Charlie a par ailleurs indiqué Luz […]. Le problème c’est qu’on a parlé de Charlie pour Mahomet mais on n’a jamais autant parlé de Charlie pour son combat écologique, contre le Front national […], contre le nucléaire, contre les politiques libérales dont celle de Macron par exemple”. »
http://www.huffingtonpost.fr/2015/02/24/charlie-hebdo-luz-nouveau-numero_n_6741082.html