Explosion de couleurs sous l'autoroute du soleil
Explosion de couleurs sous l'autoroute du soleil
Depuis 1999, le sculpteur Malik Ben Messaoud a posé son barda au cœur du quartier de Saint-Mauront sur les pentes de la butte Bellevue. Cet atelier baptisé Méta2 s'est vite empli de nouveaux artistes venus lui prêter main-forte. Derrière eux, la porte ne s'est jamais refermée et l'atelier vit au quotidien avec les enfants du quartier, souvent décrit comme un des plus pauvres de France voire d'Europe.
Lui qui a grandi à la cité Bassens, en plein cœur des Aygalades, ne pouvait imaginer construire en ce lieu une tour d'ivoire dont les gens du quartier n'auraient eu que la rumeur du travail. Au contraire, son art monumental n'a eu de cesse de déborder dans l'espace public. Avec l'arrivée d'Aurélie Masset en 2001, artiste elle-même, cette volonté de travailler avec l'autre s'est plus encore développée. Depuis 2011, ce projet a pris le nom de Paup, petit nom acronymique qui sonne comme saute un bouchon ou comme la culture du même nom. "Cela signifie parcours artistique urbain participatif", précise Aurélie Masset, venue présenter leur travail sur notre plateau.
L'équipe de Méta2 devant l'un des piliers peints.
"L'art monumental, ça vit"
Avec ces Paup, les artistes laissent exploser la couleur un peu partout autour d'eux. En 2012, ils réalisent avec les enfants du quartier une fresque en mosaïque sur la place César Baldaccini. En sortant dans l'espace public, Aurélie Masset et Malik Ben Messaoud ont délaissé un temps, le papier, leur matériau de prédilection, "pour des matériaux plus nobles. Nous avons souhaité de l'esprit de récupération avec cageots et carton pour construire des oeuvres plus durables. Pour cette fresque, nous avons fait appel à une mosaïste professionnelle et nous avons acheté de belles mosaïques. Ensuite, l'art monumental, ça vit".
Au mois d'octobre dernier, ils ont posé leurs pinceaux place Arzial sous le tablier de l'autoroute du soleil qui fait de l'ombre et coupe en deux le quartier entre sa partie haute et basse. Toujours avec les jeunes du quartier, ils ont repeint les piliers de mille couleurs éclatantes qui donnent de l'élégance au gris sale qui dominait. "Maintenant, les gens découvrent qu'il y a une place alors qu'elle a toujours existé". Prochaine étape : ils vont déposer un peu partout des poufs en béton capitonnés comme des fauteuils crapauds. "Ce projet s'appelle Loukoum. L'idée était de sortir des formes habituelles du mobilier urbain pour offrir des formes plus cosy", reprend Aurélie Masset. Ces poufs vont parsemer le quartier au fil de son évolution, puisqu'une partie de celui-ci est concernée par un projet de rénovation urbaine. En avril, au moment de l'inauguration de la place Arzial, ils seront posés aux endroits stratégiques où les gens ont déjà accroché leurs usages.
Avant Noël, le curé de Saint-Mauront a emprunté les moules de Loukoum pour faire réaliser des poufs pour son église. Avec Méta2, l'art abat les frontières.
Commentaires
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Bravo à vous tous ! Bravo Aurélie ! tous très fiers de toi !!!
bisous….
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Des artistes, des vrais, des purs, je les aime !
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Cette offrande de la matière culturelle afin que chacun s’en approprient une parcelle participe au cœur des cités marseillaises à panser les âmes abimées. Une forme simple de résilience urbaine qui mérite d’être encouragée et renforcée….Ces deux artistes soignent l’indifférente et dangereuse froideur de la ville…
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