Enquête sur la “vieille garde” : perquisitions aux domiciles de Jean-Claude Gaudin
Les deux domiciles de l'ex maire de Marseille ont été perquisitionnés ce mardi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour un détournement de fonds présumé. L'enquête s'intéresse à ses très nombreux collaborateurs qui, pour certains, avaient dépassé l'âge de la retraite. Il doit être entendu par la juge d'instruction ce mercredi.
Jean-Claude Gaudin est mis en cause pour l'embauche de nombreux conseillers, dont beaucoup avaient dépassé l'âge de la retraite. (Photo : Emilio Guzman)
C’est l’affaire dans l’affaire et, au final, celle qui inquiète le plus le maire et son entourage immédiat. Elle concerne le premier cercle de Jean-Claude Gaudin, la vieille garde, autant pour la fidélité à l’homme que pour l’âge canonique de certains de ses collaborateurs.
Comme l’ont révélé nos confrères de La Provence, les gendarmes de la section de recherches ont perquisitionné le domicile familial de Jean-Claude Gaudin, ce mardi. Une opération matinale qui, d’après une source proche du dossier jointe par Marsactu, aurait été doublée par une visite des mêmes enquêteurs à sa résidence secondaire de Saint-Zacharie (83), l’après-midi. Ces perquisitions doivent se conclure, indique-t-on de même source par une audition du maire, dans les locaux de la gendarmerie, avenue de Toulon, ce mercredi.
L’autre détournement de fonds publics
Le parquet national financier confirme auprès de Marsactu que ces événements interviennent dans le cadre d’une information judiciaire ouverte “le 11 juin 2019 des chefs principaux de détournement de fonds publics par une personne chargée d’une mission de service public et de recel de ce délit”.
Elle a été confiée à la juge d’instruction parisienne Cécile Meyer-Fabre, en parallèle des investigations menées par le parquet national financier sur la gestion du temps de travail à la Ville de Marseille. Celles qui devraient valoir à l’ancien maire et aux plus hauts cadres de son administration d’être renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir permis “par négligence” le détournement de fonds publics.
“Un préjudice substantiel”
Mais, dans l’affaire de la vieille garde, il ne s’agit pas d’un “petit détournement de fonds publics” selon les mots d’un avocat d’un des potentiels prévenus dans la première affaire mais bien d’une mise en cause directe de l’ancien maire. C’est ce que disent les gendarmes dans une synthèse dont Mediapart a révélé la teneur, dans une enquête repris par Marsactu.
“Ces situations [d’emplois illégaux – ndlr] sont la conséquence d’engagements pris par l’ordonnateur en la personne de M. Jean-Claude Gaudin en sa qualité de maire”.
L’ancien maire ne peut donc pas se cacher derrière l’administration centrale et en premier lieu, Jean-Claude Gondard, son ancien directeur général des services. Cette fois-ci, il s’agit des emplois de son cabinet, des collaborateurs qui travaillent directement et au quotidien auprès du maire et de son directeur de cabinet.
Toujours selon Mediapart, les enquêteurs évoquent un “préjudice substantiel” pour la collectivité locale et pointent le rôle central du directeur de cabinet de Gaudin, Claude Bertrand, “particulièrement impliqué”. Cette synthèse fait suite à une première perquisition menée directement au “château”, le surnom de l’hôtel de Ville, le 14 mai 2019 dans le cadre de l’enquête préliminaire ayant précédé l’enquête judiciaire.
Anciens élus et vrais retraités
Dans son rapport sur la gestion du personnel rendu public à l’automne 2019, la chambre régionale des comptes (CRC) pointait les nombreuses irrégularités constatées dans ces emplois de cabinet où subsistaient de très anciens fidèles sans que personne ne puisse vérifier la réalité de leur fonction. Parmi ceux-ci, de nombreux anciens élus dont Solange Moll, aujourd’hui décédée qui occupa durant les deux premiers mandats le poste d’adjointe aux rapatriés. Un rôle qu’elle continuera à jouer au sein du cabinet jusqu’en 2017, date de son départ, à 82 ans comme le note la CRC.
Après elle, la doyenne d’âge est Monique Venturini, maintenue à son poste de responsable des relations publiques jusqu’en mai 2019. À 79 ans, elle a continué par la suite d’être présente “comme bénévole” auprès de l’homme qui l’avait fait entrer en politique. Avec Solange Moll et l’ancien bâtonnier José Allégrini, maintenu médiateur de la Ville, l’ancienne patronne du bar le New-York sur le Vieux-Port avait eu jusque-là la chance de pouvoir cumuler son poste avec sa retraite. C’est aussi le cas de Marie-Noëlle Miviel qui suivait les affaires religieuses au sein du cabinet jusqu’à un départ à la retraite tout à fait théorique.
En 2018 encore, la chambre compte parmi les nombreux collaborateurs, maintenus sans justification, un certain Jean Celfio, ancien prof de gym dans un établissement privé où le maire a brièvement enseigné. À la Ville de Marseille, le retraité occupait la fonction d’agent logistique comme vacataire. En réalité, il passait l’essentiel de son temps au sein des services de la police municipale de Marseille où il servait de relais du cabinet du maire.
Pour la seule année 2019, le rapport sur l’état de la collectivité dénombre 25 collaborateurs toujours en poste au 31 décembre et 35 à avoir été payés “au moins un jour” cette année-là. Entre-temps, la Ville avait donné leurs congés à de nombreux fidèles dont certains ont dû en catastrophe constituer leur dossier retraite. Quant au préjudice substantiel évoqué par les gendarmes, la CRC avance un chiffre : un million pour la seule année 2017, cinq millions entre 2012 et 2017, “au regard du montant de leur rémunération brute”.
Marie-Noëlle Mivielle se mêlait aussi de l’AP-HM, auprès des directeurs généraux successifs…
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et aujourd’hui encore le secrétaire genéral de FO territoriaux de Marseille annonce être prolongé pour 3ans au delà de l’âge limite de départ à la retraite par la nouvelle équipe ……..!
Surprenant!
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C’est si facile d’être généreux avec les copains quand c’est avec l’argent du contribuable. Et c’est cette même droite qui passe son temps à donner des leçons de morale et de gestion, à promouvoir la rigueur et à condamner “l’assistanat”. À vomir.
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En lisant votre commentaire je faisais le lien avec le comique Sperling que Vassal a recasé avec armes et bagages. La gaudinie a vécue sur la bête pendant 25 années et les clônes font de même à la métropole, au département à la région et leurs filiales . Ils vivent tellment entre eux et pour eux que pour donner le change et garder le contact avec les “cons” c.à.d les contribuables l’on crée une instance le conseil de développement Aix/Marseille/Provence sensé représenter la société civile, alors qu’en fait ces mêmes élus devraient représenter cette même société civile. Là nous sommes au bout de la logique de ce pillage organisé. Il y a les politiques et un monde parallèle la société civile.
Alors , il est temps que la société civile remette l’église au milieu du village grâce aux juges et rappelle à ces messieurs et dames de temps en temps quitte à mettre à leurs poignés déjà garnis de montres Rolex avec leurs indemnités prises sur nos impôts un collier de sécurité.
Et puis l’argument de l’âge pour certains ne tiens pas , cela 25 années que ces gens ne payent aucune addition au sens propre comme au figuré , il faut en payer au moins une .
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La mauvaise gestion par négligence est difficilement invocable dans le cadre de l’EPHAD de copains que JCG a constitué autour de lui dans son cabinet. En effet, le rapport de 2014 de la Chambre régionale des comptes dénonçait déjà les mêmes irrégularités; les mêmes bénéficiaires de ses largesses étaient un peu moins âgés, mais déjà trop par rapport à la loi; c’est- dire si l’Ephad du cabinet a prospéré. JCG était intouchable et personne n’osait l’attaquer et le rapport CRC de 2014 se contentait d’une préconisation diplomatique “mettre fin à de telles pratiques. Visiblement les temps ont changé. Les bénéficiaires, recrutés illégalement savent bien pour ceux encore en vie que leur emploi était illégal et seraient donc complices de détournement de fonds publics autant que leur “généreux” recruteur, si celui-ci, présumé innocent aujourd’hui était condamné demain
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“par négligence” Forcément, dans la masse ça doit être négligeable…
On devrait quand-même se pencher sur cette manie qu’ont les retraités de s’accrocher à leurs fonctions. Une étude psychiatrique serait la bienvenue pour qu’on en finisse avec un maintien en poste qui s’apparente au droit divin. Intégrer une assos par exemple ou taper le carton au bistrot du coin serait-il le signal d’une obsolescence programmée ? Quand l’égo a été choyé pendant tant d’années ça doit être difficile de revenir dans le peuple.
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Et Gaudin qui parlait à tout bout de champ de “Marseille ville pôôôvre”…
il est responsable d’un pillage en règle des finances publiques.
Pillage qui se poursuit au niveau du département, de la métropole et de la Région.
Il faut que l’enquête débouche sur des condamnations fermes.
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Avec un million de détournement pour entretenir des privilégiés nous pourrions avoir 50 “tatas” en plus pour les écoles, alors comment s’étonner de l’abandon des écoles.
Mais il doit y avoir certainement d’autres abus ailleurs
Heureusement que l’équipe municipale a changé
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