"En Plata", la belle Ibère fait escale à Marseille
"En Plata", la belle Ibère fait escale à Marseille
Le mistral, léger ce soir, s'engouffre dans les mâtures, des notes légères planent dans l'air tandis que s'entrechoquent les haubans des voiliers amarrés. Au-dessus de la scène éclairée – place Bargemon – la Bonne mère, aux allures de palais russe, lumineuse dans la nuit, domine la citée. Cliché pour certains, mais dont l'impériale présence ne peut être contestée. Le décor est posé. En Plata (en argent littéralement) peut commencer.
Lorsqu'enfin s'élève la musique envoûtante – composée par Francisco Vidal – ponctuée de castagnettes et des claquements secs des talons, les danseurs déferlent sur scène, vêtus de costumes classiques et robes de haute couture, inspirées de la mode traditionnelle gitane, andalouse et flamenco. Fresque somptueuse à travers l'Espagne, En Plata, la création d'Antonio Pérez et de David Sanchez marie subtilement danses sévillanes jazzy, classiques espagnoles de la Escuela Bolera (Authentique ballet classique) et chorégraphies modernes et stylisées.
Les treize danseurs époustouflants, magnifiés par les éclairages et les effets de cape des matadors, des traînes soulevées de leurs partenaires, incarnent avec sensualité la violence originelle de la passion. Celle de la terre ibérique, celle immémoriale et cent fois interprétée de l'amour contrarié, le désir brut de vivre avec intensité – la fureur de vivre, James Dean n'aurait pas mieux dit – jaillissant de la seule finesse et précision contenues dans la gestuelle assassine du torero. Les chorégraphes souhaitaient donner une âme à cette peinture d'art vivant. Ils ont réussi un miracle artistique, celui de générer une catharsis.
Pour ceux qui auraient manqué les premières représentations, En Plata d'Antonio Pérez et de David Sanchez sera accueilli au Pavillon noir d'Aix-en-Provence du 13 au 15 décembre 2012. Le festival de danse et des arts multiples de Marseille, poursuit pour sa part son bonhomme de chemin. Mercredi et jeudi prochains, spectacle Cara pintada de Janet Novas, au Klap à 21 h, un solo conçu comme un conte entre théâtre et danse.
Et en coup d'envoi, un extrait du ballet En Plata :
Commentaires
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suis globalement d’accord avec le commentaire : un bémol cependant , je n’ai pas vue la gestuelle assassine du torero mais sa gestuelle sensuelle où il offre son ventre androgyne à la corne assasine : j’ai vu de somptueuses passes de cape : celle des danseurs et le chale de la superbe flamenca de la première danse sont beaucoup plus légéres que celles des matadors et leur permettent de dérouler de somptueuses véroniques délicieusement templées
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J’ai assisté au spectacle hier soir et en ai été enthousiasmée. Les chorégraphies sont superbes, les costumes somptueux, le “temple” et la joie rayonne sur les visages des danseurs. Quelle sensualité, quelle beauté! ça fait du bien, vraiment!
QUI POURRAIT ME DIRE QUELLES SONT LES MUSIQUES ET OÙ SE LES PROCURER? MERCI.
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