Départementales : Martine Vassal ancre le bateau bleu à droite
Martine Vassal sera à nouveau la capitaine du département pendant six ans, à la tête d'une majorité renforcée. Un retour en grâce pour l'élue LR, un an après sa défaite aux municipales. De son côté, la gauche régresse et le RN gagne un canton à Marseille.
Sans concurrence réelle, Martine Vassal a pu confirmer sa victoire tôt dans la soirée dimanche 274 juin . (Photo PID)
Des applaudissements, mais pas de chants victorieux. Les partisans de Martine Vassal fêtent sobrement le moment. À la nuit tombée, la présidente sortante LR du conseil départemental des Bouches-du-Rhône vient de voir sa majorité confortée. “Pfiou”, lâche-t-elle en signe de soulagement, juste avant son discours sous les lustres en plastique du Newport. La salle de réception choisie, plutôt coutumière des fêtes de mariages, se situe au-dessus du Lidl de la Pointe-Rouge.
Deux cents personnes participent à la soirée de célébration de la liste Provence unie. Les gestes barrière sont oubliés : les embrassades sont nombreuses et les masques rangés. À l’entrée, il fallait pourtant montrer patte blanche avec une attestation vaccinale ou en se soumettant à un test antigénique.
“Je ne vous cache pas que c’est avec une grande émotion que ce soir je vous dis merci”, entame Martine Vassal avec des trémolos dans la voix. “Je tiens à préciser que notre majorité est confortée, élargie et renforcée, se satisfait-elle. C’est la récompense d’un bilan, mais aussi de notre volonté de rassemblement et d’union dans une société qui est en crise.” Elle pourra compter sur une majorité consolidée, bien loin des 30 sièges sur 58 dont elle disposait quand, en 2015, elle avait pour la première fois fait basculer à droite le département des Bouches-du-Rhône. Selon les positions à venir des conseillers départementaux, elle bénéficiera d’une majorité de 39 à 44 élus.
La stratégie de présenter avant tout des maires, même anciens socialistes bien implantés, a brillamment fonctionné. Tous les édiles ou adjoints venus de la gauche avec lesquelles elle s’est alliée ont été élus. Six des douze cantons marseillais sont gagnés par son camp avec notamment la conquête d’un canton dans les quartiers Nord, le numéro 5, avec le sortant passé du PS à LR Denis Rossi rejoint par l’ex-adjointe de Jean-Claude Gaudin Nora Preziosi.
Surtout, à l’extérieur de Marseille, dans la foulée des municipales, Martine Vassal met la main sur d’ex-fiefs communistes à Gardanne et à Arles. Seule Aix-en-Provence, où aucun de ses binômes n’a passé le premier tour, apporte une ombre au tableau. Maryse Joissains, la maire LR de la ville, a déjà appelé les quatre élus étiquetés La République en marche, dont le sortant Jean-Marc Perrin, à soutenir la future présidente.
Un an après la claque des municipales, Martine Vassal redonne ainsi de l’élan à sa carrière politique. Cette fois, elle n’avait laissé aucune place aux divisions mortifères dans la ville-centre. Dimanche soir, Marine Pustorino, un temps en disgrâce pour avoir soutenu le candidat dissident des municipales, Bruno Gilles, a été réélue sous la bannière Provence unie. Bruno Gilles, qui assiste à la fête, tout comme Yvon Berland, ancien candidat LREM peu amène avec Martine Vassal. “Les municipales ont été le révélateur de la nécessité de travailler ensemble, quand on n’a pas un écart de valeurs monstrueux”, justifie l’ancien président d’Aix-Marseille Université qui a pris sa carte politique à Agir.
À Marseille, la gauche stagne
Elle n’a ainsi laissé que quelques miettes à ses opposants. Hors Marseille, seul le canton de Martigues maintient le cap à gauche. À Marseille, la défaite dans le canton 11 (Notre-Dame-du-Mont, boulevard Chave, La Blancarde, etc.) était attendue au vu de la sociologie du secteur : ce sont les adjoints au maire Yannick Ohannessian (PS) et Audrey Garino (PCF) qui l’emportent. Avec plusieurs autres nouveaux venus (Anthony Krehmeier, Nouriati Djambaé, Sébastien Jibrayel mais aussi Samia Ghali), la gauche se maintient ainsi à Marseille au même niveau qu’en 2015.
Elle côtoiera au bateau bleu, une autre opposition, maigrelette, mais symbolique. Pour la première fois depuis les années 80, le Rassemblement national emporte un canton à Marseille. Sandrine d’Angio et Cédric Dudieuzère, l’ancienne maire de secteur et son ex-premier adjoint ont battu la gauche dans le canton du nord-est de la ville.
Ces opposants pèseront peu dans l’hémicycle où, comme à la métropole, devrait dominer l’affrontement entre la présidente LR et la majorité municipale marseillaise. De son côté, Martine Vassal a promis d’aller “encore plus loin pour une Provence plus sûre au quotidien. Protéger, c’est aussi faire preuve de solidarité, envers les plus fragiles, nos aînés, les personnes en situation de handicap et ceux qui peinent à trouver un emploi. Et enfin et surtout pour notre jeunesse qui est un atout de notre département.”
Face à l’abstention, “il faut changer notre méthode”
Dans ce discours sans aspérité, elle n’a pas dit un mot sur l’abstention, pourtant sans précédent et en particulier chez les jeunes. “On s’aperçoit qu’ils s’éloignent du scrutin et ça, c’est très inquiétant”, se contente-t-elle d’analyser, à l’occasion du point presse suivant le discours. Et quand on l’interroge sur des mesures concrètes que sa majorité pourrait prendre, elle répond : “ce sera l’occasion d’une nouvelle conférence de presse”.
D’autres responsables de droite esquissent quant à eux une remise en question. “Il faut changer notre méthode. Mieux préparer les programmes et les politiques publiques. Les corps intermédiaires ont été squeezés. Il faut remettre de la concertation”, expose Didier Réault, réélu dans le 9e canton de Marseille. Comme une dernière promesse de campagne dont il faudra vérifier l’effectivité pendant six ans.
Reault dit m,ilfaut changer de méthodes .
Difficile à croire avec les mêmes personnes.
La méthode clientéliste est leur manière de faire et cela fonctionne.
Aucune opposositon crédible, sérieuse, intelligente et honnête en face donc tranquille et en parallèle ,un écoeurement des politiques qui ont dans la grande majorité un comportement purement alimentaire et qui viennent à la soupe.
Donc pour Vassal et son orchestre,surtout ne rien changer.Alors les larmes de crocodiles sur la démocratie,non merci.
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L’essentiel est sauf : M. Moraine est élu. Sa hauteur de vue et la profondeur de sa pensée nous auraient manqué.
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Cher 8e , je viens de prendre connaissance des zėlus, Moraine, Bernasconi, Gahli,Sportiello,Caradec,Pusturino, Perrault,Vassal.
La crème de la crème. Les copains du BTP, de Vinci et Veolia ont sûrement sablé le champagne.En revanche pauvre marseillais, sauf ceux des 8e,12e et 7e bien sûr, vous pouvez vous gratter pendant six années, J’oubliais les Jésuites qui eux ont fêté cela avec l’élixir du père Gaucher.
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Et béh ! Ça promet … il est d’usage de dire que nous avons les élus que nous méritons, on a été gâté alors !!! Je vous remets un peu d’endettement Messieurs Dames ? Allez, encore un petit milliard d’euros de plus, comme à la ville de Marseille et à la Métropole, histoire d’être certaine que nos enfants et nos petits enfants se rappellent d’elle et de sa majorité plurielle faite d’un bel assemblage de LR, AGIR, ex ou actuels PS, Guérinistes, LREM et j’en passe et des meilleurs… Il est évident qu’ainsi, l’abstention perdurera et nous aurons encore un choix très limité dans les urnes… pauvre France
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Je voudrais avant tout corriger certaines citations, ou alors c’est moi que j’ai mal entendu et il va falloir que je consulte au plus tôt… J’étais là en effet, déguisé en journaliste, avec une perche et un faux micro…
Agresti a dit, en fait, j’en suis certain : “Les municipales ont été le révélateur de la nécessité de travailler ensemble, quand on a des valeurs monstrueusement similaires.” Pour Vassal, j’en suis un peu moins certain, mais j’ai entendu : “Protéger, c’est aussi faire preuve de solidarité envers les plus fragiles , nos ainés, j’ai bien dit nos ainés,… et enfin et surtout notre jeunesse, j’ai bien dit notre jeunesse, qui est un atout pour notre département.”
A part ça, on évite soigneusement de causer d’abstention, mais on sent qu’elle affecte quand même l’ambiance, et empêche un déchainement festif à la hauteur de la victoire. Du coup, quelques traces de lucidité (visiblement résiduelles) surnagent, comme une mauvaise conscience, et malgré l’atmosphère festive : “On s’aperçoit qu’ils ((les jeunes)) s’éloignent du scrutin, et ça c’est très inquiétant.” Qui plus est c’est joliment dit, “On s’aperçoit”… genre Soeur Martine, ne voit tu rien venir ? Je vois la route qui poudroie et le ciel qui merdoit….Car enfin , oui, c’est inquiétant, et pour tout le monde! Et puis “Les corps intermédiaires ont été squeezés. Il faut remettre de la concertation.” Oui da. Et on a bien envie d lui dire chiche à D Réault. Mais va falloir de l’audace, et encore de l’audace, et aussi une bonne dose de prudence. Car le “département qui protège” peut parfois avoir des oublis!
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