Déjà 750 contributions sur notre carte participative des aménagements cyclables à Marseille

Actualité
le 26 Juin 2025
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Jeudi 19 juin, Marsactu lançait sa carte participative pour recenser les besoins en aménagements cyclables à Marseille. Une semaine plus tard, l'initiative a déjà recueilli plus de 750 contributions et se poursuit ces prochains jours. L'occasion de faire le point sur les premières données alors que se tient un conseil métropolitain ce jeudi 26 juin.

Déjà 750 contributions sur notre carte participative des aménagements cyclables à Marseille
Déjà 750 contributions sur notre carte participative des aménagements cyclables à Marseille

Déjà 750 contributions sur notre carte participative des aménagements cyclables à Marseille

Notre carte participative pour répertorier les besoins en aménagements cyclables à Marseille s’est colorée de rouge au fil des jours et des ajouts de contributions. Plus de 750 signalements ont été déposés en une semaine, avec des propositions de pistes cyclables ou des problèmes soulevés sur les lignes déjà réalisées. Et pour cause : il y a sur le territoire un important retard à rattraper, que la métropole Aix-Marseille-Provence, dont c’est la compétence, n’a pas réussi à atténuer avec son plan vélo.

Car seulement la moitié des aménagements promis dans la première phase du plan vélo, lancé en 2019, ont en réalité été effectués six ans après, selon une évaluation de la métropole elle-même, consultée par Marsactu. La phase 2 est quant à elle actuellement en préparation au sein de la collectivité. Nous avons donc décidé de lancer une carte participative pour mobiliser nos lecteurs sur ce sujet structurant pour le territoire.

Et, alors que se tient un conseil métropolitain ce jeudi 26 juin, les données déjà recueillies par Marsactu permettent de faire un premier retour sur la réalité du terrain cyclable à Marseille. Pendant ce temps, notre carte reste accessible et ouverte aux contributions. N’hésitez donc pas à la partager pour qu’elle se remplisse encore davantage !

+Ajouter un lieu

 

Car les besoins se font sentir partout dans Marseille, du nord au sud de la ville. Dans les contributions compilées par Marsactu, on retrouve plusieurs demandes pour relier le centre-ville, par exemple à partir de la Joliette (2e arrondissement), vers l’Estaque (16e), et même jusqu’aux plages de Corbières. Un contributeur propose ainsi une “bande cyclable sécurisée pour que petits et grands puissent se rendre aux plages de Corbières en toute sécurité et des garages à vélos sécurisés à la plage ! Ça éviterait tellement de voitures !” Une piste avait été promise par la métropole dans son plan vélo, mais elle fait partie des aménagements restés dans les cartons.

On croirait rouler sur la quatre-voies, mais non, on est bien sur un des axes cyclables structurants de la ville.

Un contributeur

Comme le signale un autre lecteur, actuellement sur cette portion, “les vélos sont au milieu de voitures allant à vive allure”. Des aménagements existent bien déjà, jusqu’au niveau d’Arenc (2e). Mais, selon un usager, cette portion n’est “pas assez marquée et très dangereuse. Elle se finit en queue de poisson et ensuite, on partage la route avec des voitures qui roulent à 90 km/heure”. “On croirait rouler sur la quatre-voies, mais non, on est bien sur un des axes cyclables structurants de la ville”, ajoute un autre cycliste.

De l’Estaque à la Corniche en passant par la Rose et la Pomme

Le long du littoral, la métropole a toutefois avancé la ligne vers le sud. Mais il existe, selon les utilisateurs eux-mêmes, un réel problème de continuité dans les aménagements, où seulement des petits tronçons sont réalisés sans réfléchir à la communication des pistes entre elles. “Il faut finir la piste cyclable de la Corniche pour assurer une continuité cyclable du Vieux-Port [1er] au Prado [8e]“, témoigne l’un d’entre eux. Un autre abonde : “Pas de continuité de la piste cyclable au niveau du rond-point Henri-Frenay [8e]. Il y a bien une piste le long de l’hippodrome, mais une fois passé le rond-point, aucune ne permet de rejoindre la Pointe-Rouge en sécurité.”

Certaines zones de Marseille sont quant à elles complètement dépourvues, pour l’heure, d’aménagements cyclables. “Toutes les voies qui entourent Grand Littoral sont inaccessibles et dangereuses pour les cyclistes qui ne disposent d’aucun aménagement avec des routes à 2×2 voies pour les véhicules motorisés”, déplore un lecteur du 16e. Un contributeur souligne aussi l’absence de ligne au technopôle de Château Gombert (13e), qui s’apparente à un “circuit de F1”, selon lui, alors qu’elle pourrait rallier le métro la Rose et Frais Vallon. Cette portion est promise pour 2030 dans le plan vélo de la métropole.

Dans le centre-ville, les pistes sont plus nombreuses, mais plusieurs zones sensibles apparaissent. Notamment au niveau du carrefour des Réformés (1er), où une vingtaine de contributions ont été laissées sur ce même point. “Incroyable de voir que les années passent, et que rien n’est repensé sur ce carrefour d’une dangerosité extrême pour les cyclistes ! Cela devrait vraiment être une priorité !”, peut-on par exemple lire. Et même s’ils réussissent à traverser, c’est ensuite “un vrai casse-tête pour passer de la piste cyclable de la Canebière à celle de Longchamp !”, détaille l’un d’entre eux. Car les aménagements sont nombreux autour : rue Thiers, rue Consolat ou rue de la Grande-Armée.

Rouler entre les piétons et les poubelles sans feu ou marquage

De plus, comme le reconnaît la métropole elle-même dans son auto-évaluation du plan vélo, les aménagements cyclables qui ont déjà été réalisés ne sont pas au niveau. Certains sont déjà obsolètes, comme “le marquage au sol existant du double sens cyclable qui est quasiment effacé” rue Barthélémy (1er) et sur le boulevard de la Pomme (11e), où cela “conduit les voitures à occuper tout l’espace”. Des lignes sont aussi en conflit d’usage avec d’autres modes de déplacement, comme “la voie cyclable sur le trottoir boulevard Chave qui rentre en collision avec les piétons” dans le 5e arrondissement.

Dans le 3e arrondissement, rue de Crimée ou encore sur le boulevard National, les contributeurs viennent quant à eux signaler la présence d’obstacles, par exemple des poubelles, sur les voies, rendant les lignes existantes impraticables. À plusieurs endroits dans la ville, avenue des Chartreux (4e) ou encore à la Valentine (11e), c’est l’état général de la chaussée qui est pointé du doigt par les usagers. Parfois, si la piste est bien présente, ce sont les autres aménagements annexes qui manquent, comme un feu tricolore pour réguler la circulation à plusieurs niveaux sur le boulevard Michelet (9e).

Et puis, se déplacer à vélo ne se résume pas à se rendre d’un point A à un point B, il faut aussi pouvoir stationner en toute sécurité. Ainsi, on retrouve des demandes d‘”ajouter des arceaux pour stationner les vélos, ceux présents sont trop peu nombreux, ce qui oblige à stationner sur le trottoir ou devant les garages”, sur la Corniche (7e). Ou encore d’“installer des plots pour accrocher les vélos, il n’y en a quasiment pas le long de la Canebière [1er]”. D’autres idées d’aménagements peuvent encore être proposées et ajoutées à notre carte participative, qui est toujours ouverte. Ils pourraient faire l’objet d’un nouveau point d’étape sur Marsactu. Et, qui sait ?, la métropole pourrait même s’en saisir pour amender la deuxième phase de son plan vélo en préparation…

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Allez, on y croit, l’équipe Vassal lit forcément Marsactu, ils ont tout ce qu’il faut là pour améliorer le plan. Merci Marsactu !

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      J’y crois un peu moins… En 2014, il y avait eu “Marseille Carticipe”, qui avait montré une énorme attente en matière de transport du quotidien. En 2020, une autre carte participative, “Tous Maires”. En 2022, “Galères de piéton”. Toutes ces initiatives – dues à Marsactu – avaient permis de remonter des tas d’idées d’aménagement, parfois très simples, pour améliorer la ville et la rendre plus vivable.

      Est-ce qu’un seul élu s’est emparé de ces idées et a cherché à les faire aboutir ? Est-ce qu’il y a quelque part la volonté politique de faire de la place aux piétons et aux cyclistes… au détriment de la bagnole ? Les petits aménagements ne sont ni sexy pour la photo, ni vendeurs électoralement : il vaut mieux faire le beau ou la belle devant un tramway tout neuf ou balancer des grandes idées non financées (le tramway sur la Corniche de Mme Vassal, par exemple).

      Tant que nos élu·es considéreront que la com à court terme suffit à assurer leur carrière politique, on peut toujours attendre la prise en compte des petites idées qui viennent du terrain.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Les aménagements cyclables, ce ne sont pas seulement les pistes, mais aussi les arceaux pour pouvoir accrocher son vélo une fois arrivé à destination. A Strasbourg, il y en a partout dans la rue. A Marseille, où sont-ils ?

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