[C’est mon data] Commune par commune, le RN grignote le front républicain
119 records sur 119. Le second tour de l'élection présidentielle a vu Marine Le Pen atteindre des niveaux sans précédent dans toutes les communes des Bouches-du-Rhône. Zoom sur cet affaiblissement du front républicain, qui atteint même l’ilot de résistance du pays aixois.
Sur les plages de Camargue, les laisses de mer permettent de prendre la mesure de la hausse du niveau de la Méditerranée. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, un phénomène similaire s’observe, scrutin après scrutin, avec le vote en faveur du RN. En 2002, dans son duel avec Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen convainquait 747 électeurs et arrivait deuxième. Quinze ans plus tard, sa fille portait le niveau à 1040 et virait en tête. Record battu dimanche, avec 1245 bulletins. Soit près d’un inscrit sur deux et près de deux tiers des exprimés.
Dans les Bouches-du-Rhône, cet exemple est loin d’être isolé. C’est même un sans-faute qu’a réalisé Marine Le Pen le 24 avril 2022. Commune par commune, son score constitue 119 records sur 119 dans l’histoire électorale du RN. Cette poussée lui permet de dépasser la majorité absolue dans une grande majorité des communes.
Pour s’en convaincre, il faut raisonner en part des électeurs inscrits, pour observer un volume de bulletins et éviter l’effet déformant de l’évolution de l’abstention. À cette aune, le niveau du RN semble ne pas avoir de limite dans des territoires déjà bien identifiés comme Fos, Les Pennes-Mirabeau, Châteaurenard, Allauch ou Plan-de-Cuques. La barre des 40 % des inscrits y est franchie allègrement, en progression de plus de 5 points. Tout juste le parti amorce-t-il une stabilisation à Marignane, à la hauteur impressionnante de 42,5 % des inscrits (+ 2,8 points).
Mais ce constat fin nuance aussi l’impression de résistance du front républicain dans une ville comme Aix-en-Provence. Certes, le niveau reste faible, le plus faible des grandes villes de la région. Mais ici comme ailleurs, le grignotage se fait sentir, à hauteur de + 4,2 points des électeurs inscrits. On retrouve ce schéma, de manière encore plus nette, dans des petites villes aisées comme Éguilles, Cassis, Venelles ou Bouc-Bel-Air, avec des bonds de 5 à 6 points.
C’est au final à Marseille que la progression est la plus contenue, avec + 1,8 points. En zoomant à une échelle plus fine, on observe même des stagnations (1er, 2e arrondissements) voire des régressions (3e et 15e). Des arrondissements populaires qui, avec une abstention record, voient aussi Emmanuel Macron perdre des voix. Dans le 15e, toujours en termes de part des inscrits, il a mobilisé moins d’électeurs que dans les deux arrondissements où Marine Le Pen est arrivée en tête. Seuls 29 % des inscrits y ont porté le président sortant (- 7 points). Là, le RN recule de concert avec le front républicain.
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