Carlotti : le but en or

Avi Assouly et Marie-Arlette Carlotti après leur victoire aux législatives 2012. Photo EG.

“Gooooaaaaaaaaaaaaal”. S’il ne l’a pas crié comme à ses plus grandes heures sur France Bleu Provence, Avi Asssouly l’a certainement pensé hier soir. En tant que suppléant, il ira à l’Assemblée après le but en or de Marie-Arlette Carlotti qui d’un coup de patte a conservé son poste de ministre et gagné un strapontin sur le banc à l’Assemblée nationale.

Celle qui s’offusquait il y a quelques mois d’être comparée par Marsactu à l’US Endoume rétorquant “Mais je suis le Real Madrid, moi !”, s’est hier soir approchée de la cour des grands. Elle était la ministre la plus en danger du gouvernement, elle a tenu et même mieux en l’emportant assez largement : 51,8 % des suffrages soit 1400 voix d’avance sur le sortant UMP Renaud Muselier.

Un succès tellement net qu’il s’est finalement dessiné assez tôt dans la soirée à mesure que les bureaux tombaient. Ils donnaient notamment des bons scores pour le PS dans la partie de cette 5^e circonscription incluse dans le 6^e arrondissement de Marseille, traditionnellement acquis à la droite, faisant ainsi basculer le QG de la candidate aux Cinq-avenues dans la liesse. Magnéto Esther.

Le contraste est forcément saisissant avec la tension puis la torpeur qui a saisi la permanence UMP de la rue Sainte-Cécile. Une sorte de remake politique de l’Italie à l’Euro 2000. “On y croyait vraiment, ce n’était pas une façade, expliquait Bruno Gilles en fin de soirée. Je pensais qu’elle avait fait le plein au premier tour et elle trouve encore des réserves”. Décontenancé, le sénateur-maire du 4/5 fidèle parmi les fidèles de Renaud Muselier finit par lâcher : “Je fais de la politique depuis 79. Je crois que c’est la plus dure soirée que j’ai connue”.

Un peu plus tôt dans la soirée, Muselier s’est exprimé d’une voix faible devant ses militants. “Ce soir, on rentre à la maison. On réfléchit pour la suite”, a-t-il lâché écartant toute question sur les municipales de 2014. Le perdant s’exécutait, laissant sa suppléante Marine Pustorino et certains de ses soutiens désemparés. Magnéto Hugo.

Après 19 ans de présence à l’Assemblée, Muselier essuie donc son deuxième gros échec après la perte de la communauté urbaine en 2008. Il voit son horizon municipal s’assombrir même si personne hier soir n’osait lui claquer la porte au nez, Jean-Claude Gaudin compris. Marie-Arlette Carlotti se place quant à elle parmi les favoris pour conduire la gauche.

Avi Assouly se voit déjà jouer un rôle important dans cette conquête. À condition que, contrairement à cette magnifique vidéo mise en relief par Rue89 (qui consacre à Assouly un excellent portrait), ses interventions au parlement se révèlent plus justes que ses commentaires. Allez, profitez de ces trois minutes d’intense solitude durant lesquels il annonce – à tort – la qualification de l’OM. Un député comme ça, on n’en croise pas tous les jours.