[Vu sur le web] Les mauvais comptes de l’ancienne direction de La Provence

Dans son édition du 22 mai, la Lettre A – quotidien notamment spécialisé dans la vie des médias – étrille la gestion de l’ancienne direction du journal régional La Provence, propriété du Groupe Bernard Tapie, avant sa cession en octobre 2022, à la CMA CGM de Rodolphe Saadé. À la lumière de l’étude de quelque 1900 documents confidentiels, la Lettre A révèle une administration qui a pris de “nombreuses libertés avec les règles de bonne gestion”. Les exemples sont légion.

Outre un passif alourdi de trois millions d’euros pour l’exercice 2022 – il pointe à 12 millions d’euros, contre 9 annoncés au moment de la vente – l’enquête dévoile également les largesses du PDG d’alors, Jean-Christophe Serfati, et de la secrétaire générale, Virginie Layani. Notamment en augmentant leurs rémunérations : elles atteignaient, à leur départ, 31 250 euros bruts par mois pour le PDG, et 13 077 euros pour son bras droit. Depuis 2016, la société CMN (Conseil média numérique) de Stéphane Tapie percevait quant à elle 240 000 euros annuels pour son rôle de consultant en stratégie numérique, “sans résultats probants aux yeux des salariés”.

L’article pointe des décisions hasardeuses : “Le groupe brûlait tellement de cash que la direction a été contrainte de piocher 300 000 euros dans le compte courant de son actionnaire Groupe Bernard Tapie, pourtant gelé depuis son placement en liquidation en 2020. Cette somme a dû être remboursée sur demande du liquidateur judiciaire”. Et souligne aussi “le choix de certains prestataires (…) davantage guidé par les connexions amicales de son flamboyant PDG que par son sens de l’efficacité”. Ces ex-dirigeants mis en cause ont pendant les mois précédent la cession activement œuvré au rachat du titre de presse par la CMA CGM. Mais “à bas bruit”, comme le fait remarquer la Lettre A, “le nouvel actionnaire se débarrasse de ses anciens alliés”.