Un “choc pétrolier” affecte le port de Marseille-Fos

"Choc pétrolier". Les mots sont à la hauteur des chiffres, rudes. En 2013, les trafics du port de Marseille-Fos accusent une chute de 7%. Cette baisse du tonnage traité s'explique principalement par celle des hydrocarbures (-12%). Une tendance récurrente. "En 5 ans, on a perdu plus de 10 millions de tonnes, soit 19%", commente-t-on au Grand port maritime de Marseille. "La filière des hydrocarbures [est] frappée par un véritable « choc pétrolier » alors qu’elle assure plus de la moitié de l’activité portuaire", constate son communiqué de presse.

Fos a notamment perdu l'approvisionnement d'une raffinerie allemande en pétrole brut, qui a "choisi de passer par un autre pipeline" que celui de SPSE. Plus globalement, ce secteur subit "la restructuration de l’industrie du raffinage en Europe". Or, Fos est davantage adapté aux super-tankers remplis de brut à destination des sites européens qu'à ceux qui transportent du pétrole déjà raffiné, "plus petits, pour lesquels la concurrence des autres ports est plus vive".

Dans la foulée de l'ouverture du terminal conteneur Fos 2XL, l'activité conteneur poursuit sa montée en puissance dans les bassins Ouest (+12% en 2012, +3% en 2013). Mais avec 1,1 million de boîtes, on reste loin de Barcelone et du Havre (plus de 2 millions), sans parler d'Hambourg (9 millions) et Rotterdam (12 millions). Du côté des passagers, le bilan est mitigé. Les croisières ont poursuivi leur boom pour enfin dépasser le fameux million espéré depuis plusieurs années. En revanche, les liaisons régulières avec la Corse et le Maghreb ont accusé le coup.

Bien entendu, ces données brutes ne disent rien des effets directs sur l'économie du port et sur celle du territoire limitrophe. Attendu depuis des années, cet infléchissement des importations de pétrole brut doit être compensé par le développement d'autres trafics. C'est pour cette raison que le port a investi dans un terminal méthanier à Fos, dernière énergie fossile d'avenir. La découverte de gisements de gaz de schiste aux Etats-Unis associé au drame de Fukushima a déséquilibré le marché du gaz, remettant à plus tard la manne espérée.

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