Menacé d’expulsion, l’imam de la mosquée As Sounna se défend

Menacé d’expulsion vers son pays de naissance en raison de prêches jugés excessifs et dangereux, l’imam El Hadi Doudi prend pour la première fois la parole, dans un entretien accordé à 20 minutes. Alors qu’il doit comparaître ce mercredi 7 mars devant la commission d’expulsion du TGI de Marseille, l’imam conteste les faits qui lui sont reprochés et ont entraîné la fermeture de la mosquée As Sounna, sise boulevard National (3e). Concernant ses prêches, il affirme : “Je n’ai jamais appelé à la haine envers n’importe quelle communauté” et  dénie tout appel au djihadisme : “ceux qui partent en Syrie ne viennent pas à la mosquée parce qu’ils nous considèrent comme des mécréants alliés au gouvernement”.

Au-delà de son cas personnel, l’imam met en garde contre les risques liés à la fermeture d’une mosquée : “Les gens seront plus tentés d’aller sur internet, ou les recruteurs djihadistes recrutent en masse”. Pour autant, le Tribunal Administratif de Marseille et le Conseil d’État ont confirmé tour à tour la fermeture de la mosquée. Selon la préfecture, son imam aurait livré à ses fidèles des prêches qui, par exemple, “présentent comme “lâche” celui qui recule devant l’ennemi par peur de mourir en martyr” ou “incitent à prononcer la formule “Allah akbar” dans les lieux publics pour “effrayer les mécréants”.

En outre, La Marseillaise, dans son édition du jour, souligne que la mosquée Al Sounna attire depuis longtemps des fidèles se faisant remarquer par leur activisme et leur appétence pour la guerre sainte. Et de citer le cas symptomatique de Romain P., parti en 2007 combattre les chiites au Yémen. Il serait ensuite devenu l’homme de confiance d’El Hadi Doudi. Ce dernier l’aurait aidé à faire parvenir 12 000 euros aux salafistes yéménites, selon une note blanche des renseignements généraux, citée par le quotidien.