Le juge Duchaine veut faire craquer le bras droit de Guérini

C'est une nouvelle écoute du #guérinigate qui, publiée dans Libération et La Provence hier matin, au lendemain du premier tour des présidentielles est passée plutôt inaperçue. Il s'agit d'une conversation téléphonique entre Rémy Bargès le directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini et Olivier Ferrand, candidat PS dans la 8e. Le "dir cab" raconte l'ambiance délétère qui règne au paquebot bleu – "c'est Borgia" – les complots dans les couloirs, la lâcheté des conspirateurs, et sa propre schizophrénie à continuer de servir son patron alors qu'il semble aussi tout faire pour qu'il parte : "Je suis en rupture, sur la morale, les valeurs", confie-t-il au patron de Terra Nova.

Une écoute qui n'apporte pas grand chose pour l'enquête. Il s'agit d'une conversation privée, entre 2 personnalités politiques,et aussi une sorte d'appel à l'aide de Bargès auprès d'un proche de Solférino. En revanche, elle dit beaucoup sur la stratégie du juge Duchaîne. Il est en effet persuadé que Rémy Bargès, qu'il a mis en examen car il le soupçonne d' avoir détruit des ordinateurs du secrétariat de son patron la veille d'une perquisition, couvre Guérini et ne lui dit pas la vérité quand il affirme de son côté avoir pris cette initiative seul, et non pas sur un ordre de son boss. Du coup, Duchaîne serait très remonté contre Bargès  qu'il chercherait à faire craquer afin qu'il "lâche" JNG, et revienne sur ces dépositions passées. Et c'est sans doute la raison pour laquelle cette écoute sibylline s'est retrouvée dans le dossier, puis dans quelques rédactions, histoire de provoquer un gros clash entre les 2 hommes. Peine perdue pour l'instant, car  JNG n'a semble t'il pas jeté par la fenêtre son honnête  Iago quand il a pris connaissance de cette petite conversation. Trop malin pour ça. "Nous ne pouvons pas tous être les maîtres, et les maîtres ne peuvent pas tous être fidèlement servis", comme disait Othello.

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