Le document qui a sorti la SNCM du conflit social

Ce n'est qu'un au revoir. À l'issue de trois jours d'intenses négociations, la mission du médiateur Gilles Belier est loin d'être terminée. En effet, après avoir obtenu que les parties en présence s'entendent sur un relevé de décisions, "sa mission de conciliation" se poursuivra au moins jusqu'au 31 octobre prochain. Au plus tard à cette date, une nouvelle réunion sera organisée pour recueillir les conclusions des quatre chantiers qui auront été mis en route d'ici là. 

Ces chantiers sont connus : un plan industriel et d'affaires de restructuration, un travail sur les contentieux européens, la recherche de repreneurs et les mesures sociales d'accompagnement "qui devront être exemplaires". Derrière ce dernier vocable, se profile un plan social évalué par certains à 800 départs contraints. Si ce plan de marche offre une certaine sécurité financière en intégrant l'indemnité d'assurance du Napoléon-Bonaparte "dans les comptes de l'entreprise", il n'éloigne pas le risque d'un redressement judiciaire.

Car ce relevé de décisions est également un relevé de positions qui reprend les points de vue de chacun sans les concilier. À l'instar de la position de Transdev, celle de l'Etat est explicite : "Seul un plan de redressement pour construire une nouvelle SNCM peut permettre de mettre fin aux contentieux européens. Ce plan de redressement passera probablement par un redressement judiciaire." Certes, la liquidation est écartée au profit d'un "nouveau départ". Mais cela relève d'une décision du tribunal de commerce sur laquelle il est difficile de parier aujourd'hui. La disparition de la SNCM reste un spectre bien réel qui occupe l'horizon dégagé hier.

Lire ici, l'intégralité du relevé de décisions :