La piste d’une reprise de LyondellBasell à Berre s’envole

Entre les deux tours des municipales, l'annonce de Montebourg était presque passée inaperçue : un repreneur potentiel proposait une "offre engageante" pour la raffinerie de LyondellBasell à Berre. En réalité, on savait le monégasque Sotragem intéressé depuis l'automne. De toute évidence, la déclaration du ministre du Redressement productif n'a pas suffi à lui accorder les faveurs des propriétaires de la raffinerie. Ce mercredi, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, la direction de la société américaine, qui possède également une usine dans le port de Fos, a rejeté son offre. Estimant qu'elle "ne présente aucune garantie pour un redémarrage effectif de la raffinerie et une reprise viable de ses activités", LyondellBasell a rompu les négociations.

Depuis plus de deux ans, la raffinerie, qui employait 370 personnes lors de son arrêt, était sous cocon en attendant un repreneur. Seule une vingtaine de personnes étaient restées sur le site pour l'entretenir, les autres ayant été soient reclassées ou avaient quitté la société. L'année dernière, Arnaud Montebourg avait déjà vu se refermer une piste indonésienne. Dans un communiqué, la direction de l'entreprise américaine estime avoir tenu ses promesses envers les employés. Pour la suite, elle "entend poursuivre, avec le même esprit de responsabilité, les prochaines étapes concernant la raffinerie, en concertation avec les institutions représentatives du personnel, les autorités de l’État et les élus locaux". Un terme n'y figure pas noir sur blanc, mais semble en découler : la fermeture. Pour rappel, selon le ministre, l'offre de Sotragem proposait de recréer 200 emplois. On attend la réaction du nouveau ministre de l'économie, un certain Arnaud Montebourg.

Actualisation à 17h30 le 16 avril : Le ministre a réagi auprès de l'AFP : "Cette décision unilatérale est jugée incompréhensible alors qu'il y avait une offre sérieuse, et avantageuse pour l'économie locale et le vendeur lui-même". Pour Bercy, LyondellBasell doit maintenant "s'engager sur la dépollution et la reconversion du site". "Je ne laisserai pas Berre-l'Etang devenir une friche industrielle polluée et à l'abandon" a poursuivi Arnaud Montebourg.

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