Gaudin, ravi du cadeau de (Jean)-Noël

Depuis quelques jours, l'humeur de Jean-Claude Gaudin est à la plainte. Vendredi dernier, dans les quartiers nord, il se disait inquiet "pour le budget en mars qu'il aurait du mal à boucler sans augmenter les impôts", espérant même ne pas avoir un "jour de cantine en plus" à payer du fait de la modification prochaine des rythmes scolaires. Dans La Provence, samedi, il remettait une couche en se félicitant des 100 millions d'euros que Jean-Noël Guérini à promis à Marseille : "Il faut savoir dire merci au nom des Marseillais". La Ville serait-elle à ce point dans le rouge qu'un jour de cantine en plus la mette en péril ? Si le budget est bel et bien étriqué, la plainte du maire de Marseille est néanmoins éminemment politique. Elle permet de taper sur le gouvernement de gauche "qui n'aide pas assez Marseille" alors même que la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) stagne depuis quelques années, droite ou gauche confondue. Mieux, la Ville devrait bénéficier d'un coup de pouce de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) en cours de discussion.

Quant au plan Guérini, il devrait s'étaler sur trois ans, ce qui correspond, peu ou prou, à 30 millions par an. Le montant n'est pas négligeable mais ne concerne que les investissements et non pas le budget général. Il ne s'agit pas d'abonder au budget de l'opéra ou d'apporter chaque année son écot au bataillon des marins-pompiers. Surtout qu'entre les deux collectivités, il existe une dette de 29,5 millions d'euros que la Ville doit au CG13 depuis le siècle dernier. Et Jean-Noël Guérini lie très clairement son aide au bataillon à l'apurement de la dette passée. 

Dans le passé, un deal avait déjà été passé entre Ville et CG13 concernant un échange dettes/investissement mais l'affaire avait tourné court. L'histoire ne se répétera peut-être pas même si l'étalement sur trois ans englobe une année électorale. Justement remercier vivement le président du Conseil général, permet au maire de le remettre au centre du jeu politique. Ou plutôt à gauche, là où la bataille fait rage.

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