Deux militants pro-migrants arrêtés après l’occupation d’un temple protestant

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le 14 Avr 2016
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Deux militants du collectif "Migrants 13" ont été arrêtés mardi et mercredi. Ils sont soupçonnés de "dégradation d'un lieu cultuel", un temple protestant inoccupé depuis plusieurs années dont ils ont été expulsés.

Deux militants du collectif “Migrants 13” ont été arrêtés et placés en garde à vue mardi et mercredi. D’après les porte-paroles du groupe, l’un aurait été interpellé lors des expulsions de squats de ces derniers jours ; l’autre à son domicile. Le motif invoqué pour cette procédure est original. De source policière, c’est pour “dégradation de lieu cultuel” que les arrestations ont eu lieu. Un motif “grave”, insiste la même source.

Le collectif a en effet déplacé son quartier général baptisé Manba au gré des interventions de police durant ces dernières semaines. Le dernier en date se trouvait au 15 rue Bel-air, dans le 6e arrondissement, dans un temple protestant inoccupé, “depuis au moins 6 ans” insiste un membre du collectif. Une pétition a même été lancée en ligne il y a deux ans pour empêcher sa démolition, qui semblait apparemment imminente aux yeux de son initiatrice et des 118 signataires. “Il n’y a pas eu de dégradations, mais plutôt des améliorations, du rangement, des petites réparations visant à pouvoir accueillir du public”, conteste le même militant.

Quel motif pour l’expulsion ?

Pour l’heure, les deux militants seraient toujours en garde à vue. Subsiste la question du motif à l’origine de cette dernière expulsion alors que l’occupation durait depuis plus de cinq jours et avait donc dépassé le délai au-delà duquel une évacuation peut avoir lieu sans décision de justice. “Il n’y a pas d’arrêté de péril concernant ce lieu”, assure-t-on du côté de “Migrants 13”. Selon le collectif, la Cimade, association protestante d’aide aux étrangers, s’est étonnée que l’Église protestante ait pu demander l’évacuation. Nous n’avons pas pu confirmer que cette dernière était à l’origine de la procédure.

Les membres du collectif voient dans ces interventions policières à répétition un énième “coup de pression” contre leurs activités, visant à identifier des responsables parmi les militants. Depuis l’été 2015, le groupe qui s’est structuré dans le quartier de la Plaine s’est imposé dans l’aide aux migrants à Marseille. Dans les “Manba” ont été mis en place soutien juridique, ateliers linguistiques, groupes de discussions et des événements qui se veulent fédérateurs.

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